Dette américaine : flirter avec le défaut menace déjà l'économie, alerte Yellen

Alors que les négociations sont déjà tendues au Congrès américain à propos du relèvement du plafond de la dette, Donald Trump s’est mêlé au débat en appelant à agiter la menace d'un défaut de paiement. Un jeu que la secrétaire au Trésor considère comme dangereux. Janet Yellen rappelle ainsi que le simple fait de flirter avec un défaut peut entraîner une dégradation de la note financière du pays ou affaiblir la confiance des consommateurs. De nouvelles discussions entre les deux camps sont prévues ce vendredi.
Un plafond est légalement fixé à la dette publique des États-Unis et ne peut être relevé que par un vote majoritaire au Congrès, une exigence propre à la première économie mondiale.
Un plafond est légalement fixé à la dette publique des États-Unis et ne peut être relevé que par un vote majoritaire au Congrès, une exigence propre à la première économie mondiale. (Crédits : Reuters)

Démocrates et républicains campent sur leurs positions au sujet du relèvement du plafond de la dette publique américaine. D'ordinaire, c'est une formalité : régulièrement, le Congrès doit voter pour relever le montant maximal de dette que le gouvernement fédéral est autorisé à accumuler - c'est arrivé à 78 reprises depuis le début des années 1960. Mais cette fois, les débats sont nourris puisque l'opposition conditionne son accord à une coupe drastique des dépenses fédérales.

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Une épée de Damoclès plane en tout cas au-dessus du Congrès : une impasse prolongée pourrait entraîner un défaut de paiement des États-Unis dès cet été, ce qui serait du jamais vu.

Pas besoin d'ailleurs d'y arriver pour que des conséquences se fassent ressentir. Le simple fait de flirter avec une telle situation peut « entraîner des coûts économiques importants », a averti la secrétaire au Trésor ce jeudi 11 mai lors d'une conférence de presse à Niigata (centre du Japon). Janet Yellen est présente dans la péninsule japonaise où se tient, jusqu'à samedi, une réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G7.

« Comme nous l'avons déjà appris en 2011, la simple menace d'un défaut peut mener à une dégradation de notre note financière et à un affaiblissement de la confiance des consommateurs », avec des hausses des taux d'intérêt sur des crédits, a-t-elle ajouté.

Un défaut de paiement produirait quant à lui une « catastrophe économique et financière » aux États-Unis, avec des répercussions mondiales, a-t-elle aussi rappelé, en écho à des déclarations similaires de sa part et de la Maison Blanche ces derniers jours.

Donald Trump s'en mêle

Quelques heures avant les propos de Janet Yellen au Japon, Donald Trump, qui cherche à se faire réélire à la présidence des États-Unis en 2024, a lui exhorté les élus républicains à provoquer un défaut de paiement à moins d'obtenir des démocrates des coupes budgétaires « massives ».

« Aux élus, aux sénateurs je dis : s'ils ne vous donnent pas des coupes massives, vous allez devoir provoquer un défaut de paiement », a lancé le républicain lors d'un échange avec des électeurs, modéré par la chaîne CNN.

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Des propos auxquels a réagi la secrétaire au Trésor auprès de l'AFP. « Faire défaut sur notre dette affecterait tellement les États-Unis et l'économie mondiale que je pense que cela devrait être considéré par tous comme quelque chose d'impensable », considère Janet Yellen. Elle se veut toutefois confiante. Selon elle, tous les responsables du Congrès qui se sont réunis mardi étaient d'accord sur ce point, c'est pourquoi « j'ai bon espoir que les différences pourront être surmontées et que le plafond de la dette sera levé », a-t-elle ajouté.

Nouvelle réunion ce vendredi

Donald Trump envisage également une issue favorable. Surtout pour les républicains. L'ex-président a en effet estimé que le défaut de paiement serait probablement évité, prédisant que les démocrates allaient « céder » sur le dossier.

Le président américain Joe Biden a pour l'instant exclu de négocier des coupes budgétaires et a accusé les républicains de tenir l'économie en « otage ». Un mot aussi utilisé dans le clan de l'opposition. « J'espère que ce président comprend qu'en tant que dirigeant de cette nation, vous ne pouvez pas (...) tenir le pays en otage », a lancé le républicain Kevin McCarthy, président de la Chambre des représentants, à la sortie d'un entretien dans le Bureau ovale mardi.

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Les discussions n'ont rien donné en ce début de semaine mais pourraient peut-être progressé ce vendredi puisque les mêmes protagonistes - Joe Biden, Kevin McCarthy et trois autres leaders du Congrès - doivent de nouveau se réunir.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 11/05/2023 à 17:28
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Les US ont atteint un niveau de dette de 31500 milliards de dollars pour un PIB de 26000 et cela sans compter avec les dettes des entreprises et celle des ménages (+ les prêts étudiants). Au total, la dette totale dépasse les 50.000 milliards de doll...

à écrit le 11/05/2023 à 13:57
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Chaque année c'est pareil, alors qu'ils le fassent leur défaut de paiement et qu'ils arrêtent cette mascarade . C'est un système zombi: y plus de cerveau, ça cherche de la chair fraiche en permanence et ça erre dans la rue sans but. c'est mort de...

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