Plafond de la dette américaine : Biden refuse de négocier avec l'opposition

Alors que le Congrès américain doit approuver un relèvement du plafond de la dette, Joe Biden a fait savoir qu'il ne « négociera pas » avec les républicains sur cette procédure. Pour le président américain, c'est une « obligation constitutionnelle ». Elle doit être réalisée sans débat. De son côté, l'opposition conditionne son accord à une coupe drastique des dépenses fédérales. Si aucun accord n'est trouvé entre les deux partis, les États-Unis pourraient se retrouver pour la première fois en défaut de paiement.
Pour Joe Biden, le relèvement du plafond doit être réalisé sans condition.
Pour Joe Biden, le relèvement du plafond doit être réalisé sans condition. (Crédits : KEVIN LAMARQUE)

Le bras de fer continue entre les démocrates et les républicains. Les deux camps doivent trouver un accord afin de relever le plafond de la dette du pays, faute de quoi les États-Unis pourraient se retrouver en défaut « dès le 1er juin ». Si ce genre de discussion est courant, cette procédure ayant été déclenchée à 78 reprises depuis le début des années 1960, les débats sont bien plus nourris cette année que d'ordinaire.

Lire aussiEtats-Unis : le défaut sur la dette publique pourrait être atteint « dès le 1er juin »

Les républicains, qui disposent depuis début 2022 d'une légère majorité à la Chambre, refusent d'accorder ce qu'ils estiment être un « chèque en blanc » en faveur de l'administration Biden. Ils veulent au contraire qu'une hausse de ce plafond soit couplée à une coupe drastique des dépenses fédérales. Du côté de la Maison Blanche, Joe Biden, candidat à sa réélection en 2024, a répété à plusieurs reprises que le relèvement du plafond devait être réalisé sans condition. Il estime que la dette est le résultat des politiques menées par le passé par l'ensemble des administrations, issus des deux partis, et que cette procédure est une « obligation constitutionnelle » du Congrès.

Lire aussiInflation Reduction Act (IRA) : comment l'UE peut-elle répondre aux incitations fiscales américaines ?

Une position réitérée lors d'une conférence de presse, mardi 2 mai, par la voix de sa porte-parole.

« Nous ne négocierons pas à ce sujet. Le plafond de la dette a été relevé trois fois pendant la présidence Trump. Cela ne doit pas être différent cette fois », a déclaré Karine Jean-Pierre.

L'opposition républicaine doit voter ce relèvement du plafond de la dette « sans condition », a-t-elle insisté.

Une discussion séparée sur le budget fédéral

Le président américain a proposé une réunion le 9 mai aux principaux chefs du Congrès, démocrates et républicains. Objectif affiché, éviter que la première puissance mondiale se retrouve dans l'incapacité d'honorer ses échéances, ce qui pourrait arriver à partir du 1er juin. Si Joe Biden se veut inflexible sur la dette, il entend proposer de « lancer une discussion séparée » sur le budget fédéral et sur les « dépenses prioritaires ».

Lire aussiEtats-Unis : le relèvement du plafond de la dette dans l'impasse, le mur du défaut de paiement approche

La première économie mondiale n'a jamais fait défaut sur sa dette. Comme la majorité des autres grandes puissances économiques, les États-Unis, à défaut de « rembourser » leur dette publique, ont toujours été en mesure de verser les intérêts, de renouveler les lignes de crédit arrivant à échéance, et de financer leur déficit par l'émission de bons du Trésor. Un défaut de paiement serait du coup un scénario complètement inédit.

Menace de coupes drastiques

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a averti lundi que faute de feu vert du Congrès à un relèvement du plafond de la dette, la première puissance mondiale ne sera « plus en mesure de satisfaire à l'ensemble des obligations du gouvernement début juin, et potentiellement dès le 1er juin ». Elle avait déjà alerté qu'un défaut « provoquerait une catastrophe économique et financière ».

Lire aussiEtats-Unis : sérieux coup de frein de la croissance qui tombe à 1,1% au premier trimestre

Le gouvernement fédéral a atteint son plafond de 31.000 milliards de dollars mi-janvier. Jusqu'ici, les États-Unis ont pu éviter de fermer des services grâce à des manœuvres comptables. En revanche, à partir du 1er juin, ils se retrouveraient dans une situation économique nettement plus précaire. Concrètement, le Trésor serait dans l'obligation de choisir entre ses différentes dépenses contraintes, ce qui pourrait l'obliger à fortement limiter certaines, notamment celles relatives aux prestations de santé ou de retraite, afin de pouvoir continuer à remplir ses obligations relatives à ses prochaines échéances liées à sa dette.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 03/05/2023 à 14:44
Signaler
Bravo Biden ! C'est lui le boss, point barre.

le 05/05/2023 à 1:04
Signaler
Comme Ali Baba et ses 40 fidèles...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.