Donald Trump : le procès au pénal pour paiement d'une actrice du X s'ouvre, à quelques mois de l'élection présidentielle

L'ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, va comparaître devant la justice ce lundi dans une affaire de paiements cachés destinés à acheter le silence de l'ancienne star du X Stormy Daniels. Un procès au pénal qui s'ouvre quelques mois avant l'élection présidentielle et qui pourrait avoir un impact sur la campagne.
L'ex-président ayant quitté la Maison Blanche dans le chaos il y a un peu plus de trois ans risque, en théorie, une peine de prison.
L'ex-président ayant quitté la Maison Blanche dans le chaos il y a un peu plus de trois ans risque, en théorie, une peine de prison. (Crédits : Sam Navarro)

Voilà un procès aux forts enjeux politiques. Donald Trump, candidat à un nouveau mandat présidentiel aux Etats-Unis va devenir, ce lundi le premier ex-président de l'histoire des Etats-Unis à faire face à la justice pénale. Le milliardaire républicain devrait comparaître à partir de 09H30 (15H30 heure de Paris) à Manhattan pour une affaire de paiements destinés à acheter le silence de l'ancienne star du X Stormy Daniels, à quelques jours de la présidentielle de 2016 qui avait fait de lui le 45e président des Etats-Unis.

Première étape lundi, la sélection des douze jurés qui auront la charge de déclarer à l'unanimité Donald Trump « coupable » ou « non coupable », un processus qui pourrait prendre plusieurs jours. Au moins une centaine de résidents de Manhattan seront réunis dans la salle d'audience, où ils devront répondre à un long questionnaire sur leurs affiliations politiques, et leurs sympathies ou non pour Donald Trump.

Le tribunal de Manhattan sera placé sous très haute sécurité. Des manifestations pro et anti-Trump sont attendues, tout comme les caméras des médias du monde entier. Les audiences ne seront pas télévisées.

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Des paiements cachés

Pour rappel, le milliardaire est inculpé pour 34 falsifications de documents comptables de son entreprise, la Trump Organization, qui auraient eu pour but de cacher, sous couvert de « frais juridiques », des paiements survenus dans la toute dernière ligne droite de la présidentielle de 2016 pour acheter le silence de Stormy Daniels. Contre 130.000 dollars, cette dernière avait accepté de se taire sur une relation sexuelle avec le milliardaire républicain dix ans plus tôt, alors qu'il était déjà marié avec Melania Trump.

Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense entend démontrer que les paiements relevaient de la sphère privée. Mais l'accusation, menée par le procureur élu sous l'étiquette démocrate Alvin Bragg, veut démontrer qu'il y a bien eu des manoeuvres frauduleuses pour cacher des informations aux électeurs quelques jours avant la présidentielle, remportée de justesse par le républicain contre Hillary Clinton. L'un des enjeux du procès sera de déterminer ce que Donald Trump savait de ces paiements quand ils ont eu lieu.

Son ancien avocat personnel, Michael Cohen, qui avait versé l'argent à Stormy Daniels - à la demande de son patron, assure-t-il - et a déjà été condamné devant la justice fédérale pour cette affaire, sera l'un des témoins clé de l'accusation. La défense compte pilonner ce témoin, devenu l'ennemi juré de Donald Trump, et qui a aussi été condamné pour mensonges devant le Congrès américain.

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Un argument pour la campagne

Avec cette affaire, l'ex-président ayant quitté la Maison Blanche dans le chaos il y a un peu plus de trois ans risque, en théorie, une peine de prison. Cela ne l'empêcherait cependant pas d'être candidat au scrutin présidentiel du 5 novembre, où il rêve d'une revanche contre Joe Biden. Mais cela placerait la campagne dans une situation totalement inédite. S'il était déclaré non coupable, ce serait au contraire une victoire majeure pour Donald Trump.

Jusqu'aux derniers jours, les avocats ont vainement multiplié les recours pour retarder l'échéance. Samedi soir, en meeting en Pennsylvanie, l'ex président s'est encore dépeint en victime d'une persécution judiciaire et politique. « Nos ennemis veulent m'enlever ma liberté parce que je ne les laisserai jamais, jamais prendre la vôtre », a-t-il lancé à ses supporteurs. Il a néanmoins assuré qu'il témoignerait au procès.

« Les enjeux sont très élevés, parce que Trump et ses avocats ont réussi jusqu'à présent à ralentir les (autres) procès » sur des accusations de tentatives illégales d'inverser les résultats de la présidentielle de 2020 et sa gestion de documents classifiés, souligne à l'AFP Carl Tobias, professeur de droit de l'université de Richmond.

Et le dossier Stormy Daniels, qualifié de fragile par des experts, « pourrait être le seul jugé avant les élections », ajoute-t-il.

Trump échappe à un procès pour l'invasion du Capitole

Au cours de la dernière année, l'ancien président a été inculpé dans quatre affaires pénales, qui lui font toutes risquer la prison.

Mais le milliardaire a décidé de faire de ces confrontations avec la justice des arguments de campagne. Concernant l'affaire Stormy Daniels, Donald Trump s'en prend régulièrement au juge qui présidera ce procès via des publications incendiaires sur les réseaux sociaux. Le magistrat Juan Merchan lui a, en retour, imposé des restrictions de parole. Début avril, le milliardaire a évoqué ces interdictions de parole dans une très longue publication sur son réseau Truth Social, accusant le juge de « violer la loi et la Constitution, en même temps ».

« Si ce charlatan, complètement partisan, veut me mettre en taule pour avoir dit la vérité la plus évidente, je deviendrai volontiers un Nelson Mandela des temps modernes - cela serait un grand honneur », a-t-il affirmé en évoquant celui qui a mis fin au régime de l'apartheid en Afrique du Sud dans les années 1990 après avoir été prisonnier pendant 27 ans.

Quelques jours plus tôt, Donald Trump avait déjà republié un faux croquis d'audience où on le voit assis... juste à côté de Jésus-Christ. Autant de messages tournés en dérision par l'équipe du président démocrate Joe Biden, candidat à sa réélection. « Imaginez être si égocentrique que vous vous comparez à Jésus-Christ et à Nelson Mandela en l'espace d'un peu plus d'une semaine », a raillé une porte-parole, Jasmine Harris, dans un communiqué.

(Avec AFP)

Commentaires 8
à écrit le 16/04/2024 à 9:12
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J'espère qu'il a vraiment passé un bon moment avec cette Mme Stormy car ça va lui couter la peau des fesses. Quel dangereux guignol celui là.

à écrit le 15/04/2024 à 17:13
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Etonnant d'être jugé parce que l'on subit un chantage ! ;-)

le 16/04/2024 à 9:16
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C'est pour éviter que le scandale éclate qu'il a payé avec ses fonds de campagne !

le 16/04/2024 à 16:47
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Absolument, vous êtes bien le premier que je lis à poser le problème comme cela. Autant je comprends que Trump pourrait être condamné pour l'affaire du Capitole (ça serait le minimum), autant il pourrait l'être aussi pour ses trop nombreuses turpitud...

à écrit le 15/04/2024 à 17:12
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Etonnant d'être jugé parce que l'on subit un chantage ? ;-)

à écrit le 15/04/2024 à 16:59
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"Trump dénonce une «attaque» contre l'Amérique à son arrivée à son procès" (LeFig) ben oui, il disait que s'il tirait sur quelqu'un dans la rue il ne lui arriverait rien. Ben si, il ne suffit pas de se victimiser pour pouvoir faire n'importe quoi.

à écrit le 15/04/2024 à 10:43
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Si l'accusation peut prouver qu'il a menti, ce peut être pire le délit.

à écrit le 15/04/2024 à 8:42
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Encore de le publicité gratuite, il est trop fort.

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