En route pour sa tournée asiatique, Nancy Pelosi n'évoque pas de passage à Taïwan

La présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a confirmé dimanche être en route vers l'Asie, sans mentionner une éventuelle étape à Taïwan qui pourrait envenimer davantage les relations entre la Chine et les Etats-Unis. Ce voyage intervient alors que Xi Jinping a appelé Joe Biden à ne « pas jouer avec le feu ».
Nancy Pelosi
Nancy Pelosi (Crédits : JONATHAN ERNST)

La présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, fera-t-elle étape à Taïwan lors de sa tournée en Asie, une hypothèse qui mettrait une nouvelle fois de l'huile sur le feu entre les Etats-Unis et la Chine ? La responsable américaine ne l'a pas précisé lorsqu'elle a confirmé ce dimanche être en route vers l'Asie.

« Je conduis une délégation du Congrès dans la région indo-pacifique pour réaffirmer l'engagement inébranlable de l'Amérique envers ses alliés et amis dans la région", a annoncé Nancy Pelosi dans un communiqué.

« À Singapour, en Malaisie, en Corée du Sud et au Japon, nous tiendrons des réunions de au niveau pour discuter de la manière dont nous pouvons promouvoir nos valeurs et nos intérêts communs, notamment la paix et la sécurité, la croissance économique et le commerce, la pandémie de Covid-19, la crise climatique, les droits de l'homme et la gouvernance démocratique », a-t-elle ajouté.

Tensions avec la Chine

Alors qu'aucun président de la Chambre américaine des représentants ne s'est plus rendu à Taïwan depuis 1997, pas as un mot sur Taïwan. Et pour cause. Bien que des responsables américains se rendent fréquemment à Taïwan, Pékin considère qu'un voyage de Nancy Pelosi, l'un des plus hauts personnages de l'Etat américain, serait une provocation majeure. Une telle visite mettrait en exergue le soutien de Washington à Taipei, qui dénonce des menaces militaires et économiques croissantes de la part de Pékin. Côté américain, il est clair que l'on veut afficher un soutien fort à Taïwan, inquiète des velléités chinoises. Alors que Nancy Pelosi n'a pas confirmé son voyage, le général Mark Milley, le chef d'état-major américain, a déclaré à la presse que si elle demandait « un soutien militaire », il ferait « le nécessaire pour assurer une conduite en toute sécurité » de son déplacement.

Dimanche, le porte-parole de l'armée de l'air chinoise, Shen Jinke, a réitéré la position chinoise en affirmant que la défense du territoire chinois était la « mission sacrée » de l'armée.

« L'armée de l'air a une ferme détermination, une confiance totale et des capacités suffisantes pour défendre la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale », a-t-il asséné, cité par le Quotidien du Peuple, un journal d'État. Jeudi, à l'occasion d'un échange direct avec son homologue chinois Xi Jinping, le président américain Joe Biden avait assuré que la position des Etats-Unis sur Taïwan n'avait « pas changé » et que son pays « s'opposait fermement aux efforts unilatéraux pour modifier le statut ou menacer la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan ». Washington n'a pas de relations diplomatiques avec Taïpeï et reconnaît le régime communiste de Pékin comme le seul représentant de la Chine. Mais les Etats-Unis vendent des armes à l'île et louent son régime « démocratique ».

Mi-juin, le ministre de la Défense chinois avait menacé les Etats-Unis de déclencher une guerre « quel qu'en soit le prix» « si on osait séparer Taïwan de la Chine », et avait ajouté que la Chine comptait se « battre jusqu'au bout » pour empêcher l'indépendance de l'île. La Chine estime que cette île de 24 millions d'habitants est l'une de ses provinces historiques qu'elle entend reprendre par la force si nécessaire. La mer qui l'entoure constitue un autre point chaud majeur. Pékin revendique la quasi-totalité de cette mer riche en ressources, par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars d'échanges maritimes.

 « Ne pas jouer avec le feu », conseille Xi Jinping à Biden

De son côté, Xi Jinping a appelé Joe Biden à ne « pas jouer avec le feu », et un porte-parole de la diplomatie chinoise avait parlé d'un déplacement de Nancy Pelosi sur l'île comme d'une « ligne rouge ».

La visite de Nancy Pelosi intervient alors que la tension militaire monte dans la région. L'armée taïwanaise a effectué cette semaine ses plus importants exercices militaires annuels, qui comprenaient des simulations d'interception d'attaques chinoises depuis la mer. Dans le même temps, le porte-avions américain USS Ronald Reagan et sa flottille ont quitté Singapour pour se diriger vers la mer de Chine méridionale dans le cadre d'une opération programmée, a indiqué l'US Navy. Et samedi, en guise de réponse, la Chine a organisé un exercice militaire « à munitions réelles » dans le détroit de Taïwan.

(avec AFP et Reuters)

Commentaire 1
à écrit le 31/07/2022 à 15:38
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Nancy Pelosi, 82 ans... Qui represente-t-elle ? Est-ce bien raisonnable ?

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