Etats-Unis : 531.000 emplois créés en octobre mais la pénurie de main d'oeuvre persiste

Les créations d’emplois dans la première économie mondiale ont bondi en octobre et le taux de chômage a reculé de 0,2 point par rapport à septembre, pour tomber à 4,6%. Néanmoins, les employeurs peinent toujours à recruter, malgré une hausse des salaires proposés.
Depuis mai 2020, 18,2 millions d'emplois ont été recréés. Du mieux, mais, il en manque toujours 4,2 millions pour retrouver le niveau d'avant-crise.
Depuis mai 2020, 18,2 millions d'emplois ont été recréés. Du mieux, mais, il en manque toujours 4,2 millions pour retrouver le niveau d'avant-crise. (Crédits : ANDREW KELLY)

Bonne surprise sur le front de l'emploi aux Etats-Unis. Les créations d'emplois sont reparties de plus belle en octobre, atteignant 531.000 contre 450.000 prévues, soit presque le double comparé à septembre, a annoncé vendredi le département du Travail. Toutefois, la pénurie de main d'œuvre demeure et les employeurs peinent toujours à recruter.

"La croissance de l'emploi a été généralisée", a précisé le département du Travail dans son communiqué. Le taux de chômage a reculé de 0,2 point par rapport à septembre, pour tomber à 4,6%, encore loin toutefois des 3,5% d'avant la crise. Certains secteurs qui ont été les plus frappés par la crise rebondissent d'autant plus, comme dans les loisirs et l'hôtellerie, les services aux entreprises, l'industrie, ou encore la logistique.

Les créations d'emplois, après avoir dépassé le million en juin puis en juillet, avaient ensuite ralenti à cause du variant Delta du Covid-19, moins cependant qu'initialement annoncé. Ainsi, en août, 483.000 emplois avaient été créés, puis 312.000 en septembre, selon des données révisées en hausse. L'apparition du variant Delta avait effectivement déjoué l'optimisme des Etats les plus avancés dans la vaccination, le nouveau variant ayant fait exploser le nombre de cas aux Etats-Unis en juillet et août.

Le salaire horaire moyen à 30,96 dollars

Toutefois, depuis mai 2020, 18,2 millions d'emplois ont été recréés. Du mieux, mais, il en manque toujours 4,2 millions pour retrouver le niveau d'avant-crise. De plus, cette amélioration cache de grandes disparités, puisque le taux de chômage est deux fois plus élevé pour les travailleurs noirs (7,9%) que pour les travailleurs blancs (4%).

D'autre part, les employeurs peinant toujours à recruter, les salariés sont dans une meilleure position pour demander des hausses de salaire. Ainsi, le salaire horaire moyen des salariés du secteur privé a ainsi, sur les 12 derniers mois, augmenté de 4,9%, atteignant, en octobre, 30,96 dollars. Car depuis le début de l'épidémie, les rangs se sont clairsemés, entre les personnes qui craignent pour leur santé, les problèmes persistants de garde d'enfants, ou encore les départs anticipés en retraite. Le taux d'activité, c'est-à-dire la part des personnes qui travaillent ou cherchent un emploi, qui atteignait 63,3% juste avant la crise, stagne désormais à 61,6%. Un responsable de la Banque centrale américaine (Fed) a même averti récemment qu'il est "peu probable" que ce taux revienne à son niveau antérieur à la crise.

Pourtant, la reprise de l'école en septembre, et l'expiration, le 6 septembre, des allocations chômage plus généreuses qui étaient distribuées depuis le début de la pandémie, laissaient espérer une ruée vers l'emploi. Mais "ça ne semble pas avoir été le cas", a souligné récemment le président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell mercredi, lors d'une conférence de presse.

Les gens "quittent leur emploi en nombre record, mais dans de nombreux cas, ils retournent au travail et obtiennent des salaires plus élevés" dans une autre entreprise, a-t-il détaillé.

Le dollar en pleine forme

Face à cette bonne nouvelle sur l'emploi, le dollar américain montait vendredi à son plus haut depuis 15 mois face à l'euro, tandis que la livre souffrait encore d'une réunion de la Banque d'Angleterre la veille. Vers 14H30 GMT (15H30 à Paris), l'euro cédait 0,28% à 1,1522 dollar pour un euro, après être descendu jusqu'à 1,1514 dollar, au plus bas depuis juillet 2020.

D'autre part, cette annonce intervient alors que la Chambre des représentants doit se prononcer aujourd'hui sur les plans d'investissements du président américain, 3.000 milliards de dépenses grâce auxquelles il promet de transformer les Etats-Unis et d'assurer la croissance et l'emploi à long terme.

(Avec AFP)

Lire aussi 3 mnEtats-Unis : la Fed va réduire son soutien monétaire dès novembre

Commentaire 1
à écrit le 06/11/2021 à 9:14
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"Le salaire horaire moyen à 30,96 dollars" Çà laisse rêveur tandis que chez nous dès qu'ils donnent à peine 12 euros de l'heure ils se prennent pour mère Theresa.

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