États-Unis : les créations d'emplois continuent de surpasser les attentes

Les entreprises américaines du secteur privé ont créé 184.000 emplois en mars, en forte augmentation par rapport au mois précédent, dépassant même les attentes des marchés. Cette hausse concerne la quasi-totalité des secteurs, à l'exception des services aux entreprises, ainsi que l'ensemble des régions des États-Unis.
Au-delà des créations d'emplois, le mois de mars a été marqué par la poursuite du ralentissement des hausses de salaires dans le secteur privé.
Au-delà des créations d'emplois, le mois de mars a été marqué par la poursuite du ralentissement des hausses de salaires dans le secteur privé. (Crédits : BRIAN SNYDER)

L'emploi se porte bien outre-Atlantique dans le secteur privé. Les entreprises ont en effet créé 184.000 emplois en mars, d'après l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée ce mercredi. Soit un chiffre bien supérieur aux attentes des analystes. Ces derniers tablaient en effet sur une hausse plus modeste de 150.000 créations, selon le consensus publié par briefing.com. Les données pour le mois de février ont, par ailleurs, été revues en hausse, à 155.000 emplois créés, contre 140.000 annoncés initialement.

La hausse concerne la quasi-totalité des secteurs, à la notable exception des services aux entreprises, ainsi que l'ensemble des régions des États-Unis.

« Nous nous attendons à voir la croissance de l'emploi se poursuivre et le taux de chômage rester faible, à mesure que la Réserve fédérale (Fed) desserrera sa politique monétaire », a commenté dans une note la cheffe économiste de HFE, Rubeela Farooqi.

L'experte s'affiche confiance pour la suite. « Nous restons dans l'idée que le marché de l'emploi va se détendre du fait d'une politique monétaire qui reste restrictive », a-t-elle ajouté.

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La hausse des salaires marque le pas

Au-delà des créations d'emplois, le mois de mars a été marqué par la poursuite du ralentissement des hausses de salaires dans le secteur privé. Ils ont progressé de 5,1% sur un an, pour les personnes ayant conservé leur emploi, soit au même niveau que le mois précédent.

En revanche, la hausse est plus marquée, et renforcée par rapport au mois précédent, pour ceux ayant changé d'employeur, avec un gain de 10% en termes de salaire, le deuxième mois d'affilée d'accélération de la hausse en la matière.

« Le mois de mars a été surprenant, non seulement en termes de hausse des salaires mais également du fait des secteurs où cette dernière s'est matérialisée », a détaillé la cheffe économiste d'ADP, Bela Richardson, citée dans le communiqué.

La hausse a ainsi été « plus importante pour ceux ayant changé d'emploi dans la construction, l'industrie et les services financiers », a-t-elle précisé. « L'inflation ralentit, mais nos données montrent que les salaires progressent tant dans l'industrie que dans les services », a-t-elle ajouté.

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Les chiffres globaux attendus ce vendredi

Les chiffres de l'emploi privé sont un indicateur de la santé du marché global de l'emploi. Ces données officielles pour mars seront publiés ce vendredi. Les marchés prévoient un ralentissement des créations d'emplois par rapport à février, selon le consensus de briefing.com, avec un taux de chômage qui pourrait se replier légèrement, de 3,9% à 3,8%.

Les chiffres du marché de l'emploi sont observés de près par les marchés. Et pour cause, ils font partie des indicateurs, avec l'inflation, qui permettent d'anticiper les décisions de la Banque centrale américaine. La hausse générale des prix a d'ailleurs légèrement remonté sur un an en février, s'affichant à 2,5% contre 2,4% en janvier, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed, publié en fin de semaine dernière par le département américain du Commerce. Elle ralentit ainsi moins vite que prévu depuis le début de l'année, semant le doute sur la stratégie que va opérer l'institution monétaire.

Si la Fed envisage de baisser ses taux à trois reprises cette année, la question qui n'est toujours pas réglée est de savoir quand commencer. La première baisse ne devrait pas intervenir lors de sa prochaine réunion, prévue le 30 avril et le 1er mai, mais les marchés l'espèrent pour la suivante, à la mi-juin. Ce qui pourrait s'avérer encore trop tôt.

« Nous avons fait beaucoup de progrès en termes de réduction de l'inflation durant l'année écoulée, mais les données des deux derniers mois ont été décevantes », a estimé la semaine dernière Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Fed.

Dans ces conditions, même s'il est évident à ses yeux qu'une baisse des taux devra intervenir à un moment donné, il ne s'affiche pas « prêt à aller dans ce sens tant que les progrès ne se matérialisent pas ». Il est dès lors nécessaire, selon lui, de « réduire le nombre de baisses ou de les repousser » à l'année prochaine plutôt que de se précipiter, « compte tenu des récentes données ». Les chiffres qui seront publiés vendredi pourront, peut-être, éclairer cette question.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 03/04/2024 à 19:40
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Ils peuvent avec tout l'argent que leur donnent les contribuables européens, en achetant des matériels militaires US et du gaz de schiste. Le malheur des uns fait...

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