États-Unis : l'inflation reste tenace, à 2,5% sur un an en février, selon l'indice PCE

Après l'indice PCI, c'est au tour de l'indice PCE, privilégié par la Fed, de confirmer un rebond de l'inflation aux États-Unis au mois de février. La hausse des prix est cependant largement portée par la remontée des prix de l'énergie sur la période.
La Réserve fédérale américaine (Fed). (photo d'illustration)
La Réserve fédérale américaine (Fed). (photo d'illustration) (Crédits : Reuters Photographer)

Le rebond de l'inflation se confirme aux États-Unis, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed. Selon les données publiées vendredi par le département du Commerce, la hausse des prix à la consommation est remontée à 2,5% sur un an en février, contre 2,4% en janvier, en ligne avec les attentes des marchés. L'inflation a cependant ralenti à 0,3% sur un mois, contre 0,4% le mois précédent.

Ces chiffres se situent en ligne avec les attentes des analystes, selon le consensus publié par MarketWatch. « Les données sont plutôt en ligne avec nos attentes », a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, lors d'une conférence en Californie, « c'est une bonne chose de voir des données s'aligner avec nos attentes ».

Un rebond surtout porté par les prix de l'énergie

L'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix de l'alimentation et de l'énergie, est en baisse, tant sur un mois que sur l'année. Sur un mois, l'indice PCE sous-jacent est retombé à 0,3%, contre 0,5% en janvier, alors que sur un an il recule à 2,8%, contre 2,9% un mois plus tôt.

Et pour cause : le rebond de l'inflation est quasiment exclusivement porté par les prix de l'énergie, ces derniers progressant de 2,3% en février, alors que l'alimentation - l'une des principales sources de l'inflation de ces derniers mois - voit ses prix continuer à ralentir, avec une hausse de 0,1%.

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Néanmoins, « la persistance de l'inflation sous-jacente et dans les services, tant en janvier qu'en février, vient justifier les positions un peu moins accommodantes » des responsables de la Fed ces dernières semaines, a estimé dans une note la cheffe économiste de Nationwide, Kathi Bostjancic.

La Fed veut ramener l'inflation à 2% d'ici 2026

L'indice PCE est la mesure d'inflation privilégiée par la banque centrale américaine, la Fed, qui veut la ramener à 2%, objectif qu'elle pense atteindre en 2026. Il suit en l'occurrence la tendance observée sur l'autre indice de l'inflation CPI, sur lequel sont indexées les retraites des Américains, qui avait également connu un petit rebond sur un an mais s'était lui accéléré sur un mois.

Les deux indices ne mesurent pas exactement les mêmes choses, l'indice CPI accordant notamment une place nettement plus importante dans son évaluation de l'évolution des prix au montant des loyers que ne le fait l'indice PCE. Selon l'indice CPI, publié mardi 12 mars par le département du Travail, la hausse des prix à la consommation a été de 3,2% sur un an contre 3,1% en janvier.

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La courbe de l'inflation est regardée de près par la Fed qui bataille contre sa hausse depuis plus de deux ans. Son principal outil pour y faire face a été de relever les taux entre mars 2022 et juillet 2023, les faisant grimper jusqu'à la fourchette de 5,25-5,50%, leur plus haut niveau depuis 20 ans.

L'institution envisage désormais de commencer à les abaisser cette année. Mais ses responsables ont largement temporisé ces dernières semaines en disant préférer attendre plusieurs mois afin d'être certains que l'inflation ne risque pas de rebondir.

Trois baisses de taux attendues en 2024

Mercredi 20 mars, la Fed a maintenu inchangés ses taux, qui demeurent au plus haut depuis plus de vingt ans. Les taux au jour le jour restent entre 5,25% et 5,50%, a annoncé la banque centrale dans un communiqué, après une décision unanime des membres du Comité monétaire (FOMC).

Mais les membres de la Fed, qui ont relevé nettement leur projection de croissance du PIB (Produit intérieur brut) des États-Unis à 2,1% cette année, au lieu de 1,4% précédemment, prévoient toujours trois baisses de taux d'un quart de point de pourcentage en 2024, une année électorale.

Pour 2025, néanmoins, le Comité est moins optimiste, ne prévoyant plus que trois autres baisses de taux pour les descendre à 3,9%, au lieu de quatre projetées précédemment.

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Les analystes anticipent une première baisse des taux lors de la réunion prévue mi-juin, selon l'agrégateur FedWatch de CME Group, alors que la prochaine réunion de la Fed, prévue le 30 avril et le 1er mai, devrait de nouveau se solder par un statu quo.

D'autant que la consommation continue à se maintenir, selon les données publiées par le département du Commerce, puisque les dépenses des ménages ont de nouveau fortement augmenté en février, de 0,8% sur un mois, contre 0,3% en janvier et alors que les marchés s'attendaient à une hausse plus modérée.

Néanmoins, la hausse des revenus continue son ralentissement, ce qui devrait entraîner une baisse progressive de la consommation et un ralentissement de l'économie, l'un des objectifs visés par la forte hausse de taux menée par la Fed entre mars 2022 et juillet 2023 afin de ramener l'inflation vers sa cible.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 29/03/2024 à 18:38
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Pas de surprise!!! Préoccupez-vous plutôt de ma mise en garde depuis de nombreuses semaines: Le "Minsky Moment" US.

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