Mer Rouge : un drone américain MQ-9 Reaper abattu par les Houthis au large du Yémen

Un drone américain MQ-9 Reaper s'est écrasé lundi au large du Yémen. Selon le ministère américain de la Défense, il aurait apparemment été touché par un missile tiré par les Houthis. C'est le deuxième cas connu de la perte d'un engin de ce type dans la région, depuis le début des attaques menées par ces rebelles en novembre.
Les drones américains MQ-9 Reaper peuvent être utilisés pour la surveillance comme pour l'attaque.
Les drones américains MQ-9 Reaper peuvent être utilisés pour la surveillance comme pour l'attaque. (Crédits : DR)

Les rebelles houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen et mènent des attaques contre des navires en mer Rouge, ont-ils abattu un drone américain ? Ils en sont en tout cas accusés par les États-Unis ce mercredi 21 février. « Un MQ-9 américain a été abattu ou s'est écrasé au large d'une partie du Yémen contrôlée par les Houthis, en mer Rouge » lundi, a expliqué la porte-parole adjointe du Pentagone Sabrina Singh.

« Selon les premières indications, il a été abattu par un missile sol-air des Houthis », a-t-elle ajouté.

Les rebelles avaient justement affirmé lundi avoir abattu un avion américain MQ-9. Ce jour-là d'ailleurs, de nouvelles attaques avaient été signalées dans la région. Les Houthis avaient notamment indiqué avoir pris pour cible « un navire britannique dans le golfe d'Aden, le « Rubymar », avec des missiles navals ».

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Dix drones Houthis abattus

Cela fait depuis novembre que les Houthis organisent régulièrement des attaques en mer Rouge. Ils y prennent pour cible des navires qu'ils estiment liés à Israël. Des actions qu'ils disent conduire en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, territoire pilonné et assiégé par l'armée israélienne depuis l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre. Face à ces attaques, les États-Unis ont mis en place en décembre une force multinationale de protection maritime en mer Rouge. Baptisée « Prosperity Guardian », elle leur a permis de lancer, avec l'aide du Royaume-Uni, des frappes au Yémen contre les rebelles. Ces derniers ont depuis élargi leurs attaques à des navires liés aux États-Unis ou au Royaume-Uni.

Si bien que, suite aux attaques de ce lundi, l'armée américaine a riposté. Elle a annoncé mardi que ses forces et leurs alliés avaient abattu en moins de cinq heures dix drones tirés par les Houthis au large du Yémen. Ces attaques de drone ont été déjouées par « des bâtiments et des appareils américains et de la coalition » dans le Golfe d'Aden et en mer Rouge entre lundi 20h00 et mardi 00h30, a indiqué le commandement américain au Moyen-Orient (Centcom) dans un communiqué, sans préciser s'il s'agit de l'heure locale.

Dans les premières heures mardi, un bâtiment américain a aussi abattu un missile de croisière antinavire (ASCM) qui était lancé « dans sa direction », toujours d'après le Centcom.

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L'UE passe à la défensive

Depuis ce lundi également, les Houthis sont confrontés à une nouvelle force, celle de l'Union européenne, baptisée « EUNAVFOR Aspides ». Des membres de l'UE ont en effet décidé de lancer leur propre mission de surveillance et de patrouille maritime en mer Rouge prévue pour un an et éventuellement renouvelable. Mais à la différence de la coalition internationale, elle est purement défensive. Elle pourra faire feu pour défendre les navires marchands ou se défendre elle-même, mais ne pourra pas viser des objectifs à terre contre des positions des rebelles houthis au Yémen, selon des diplomates. Plusieurs pays ont déjà fait part de leur intention d'y participer, notamment la Belgique, l'Italie, l'Allemagne ou la France. L'Espagne a indiqué qu'elle n'y participerait pas.

Une source militaire européenne a expliqué lundi à l'AFP que la mission assurerait « accompagnement, surveillance et éventuellement protection » dans la zone, avec la Grèce au commandement de l'opération (niveau stratégique) et l'Italie au commandement de la force (niveau tactique). Elle a aussi précisé que l'Europe ne partait « pas de rien » dans la région puisque plusieurs bâtiments y sont déjà déployés. La France par exemple a déployé dans la région deux frégates multi-missions (FREMM), selon le ministère. À savoir la FREMM Languedoc arrivée le 8 décembre 2023 et rejointe le 20 janvier dernier par la FREMM Alsace. Toutes deux ont d'ailleurs détruit deux drones en mer Rouge dans la nuit de lundi à mardi.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 21/02/2024 à 9:46
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La cyber guerre et les drônes redonnent un coup de fouet à des guerres salies par les intérêts bassement financiers. Vivement que les robots combattent d'autres robots mais bon ils n'ont déjà pas voulu que les robots remplacent les ouvriers bangladai...

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