Attaques des Houthis : l'UE lance une mission dès lundi pour défendre la mer Rouge

Une énième attaque houthie a visé un navire au large du Yémen. Malgré les frappes des Etats-Unis au Yémen, les rebelles poursuivent leur offensive en mer Rouge. En parallèle, l'Union européenne a annoncé lancer officiellement une opération dans la zone dès lundi.
Un navire a signalé ce vendredi une nouvelle attaque au missile au large du Yémen, rapporte l'agence de sécurité britannique de sécurité maritime UKMTO.
Un navire a signalé ce vendredi une nouvelle attaque au missile au large du Yémen, rapporte l'agence de sécurité britannique de sécurité maritime UKMTO. (Crédits : AMR ABDALLAH DALSH)

Bis repetita. Un navire a signalé ce vendredi une nouvelle attaque au missile au large du Yémen, rapporte l'agence de sécurité britannique de sécurité maritime UKMTO. Le navire transitant par le nord-ouest du port yéménite de Mokha « a été attaqué par un missile, et des informations font état d'une explosion à proximité immédiate », a précisé l'agence. L'équipage et le bateau sont désormais en sécurité et une intervention des autorités militaires est en cours, a complété l'UKMTO. De son côté, la société de sécurité spécialisée dans le transport maritime Ambrey a indiqué qu'un pétrolier battant pavillon panaméen, au nord-ouest de Mokha, « a subi une explosion à proximité du navire et a été légèrement endommagé ».

Depuis novembre, les rebelles Houthis du Yémen mènent des attaques, souvent munis de drones, à l'encontre de navires commerciaux qui ont des intérêts avec Israël. Les rebelles affirment agir en soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza, où Israël se retrouve en guerre contre le Hamas.

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Sauf que ces attaques perturbent fortement le trafic maritime. Or, la zone concentre près de 12% du commerce maritime mondial. Les incidents se concentrent principalement dans le détroit de Bab el-Mandeb. Situé juste en face du Yémen, ce passage stratégique permet de relier le golfe d'Aden à la mer Rouge. Pour rappel, cette dernière est située juste avant... le canal de Suez, une route maritime essentielle pour le commerce reliant principalement l'Asie à l'Europe. Outre les porte-conteneurs, de nombreux pétroliers et gaziers circulent par cette voie maritime, située non loin du Golfe persique.

Avec la multiplication des attaques, de plus en plus de navires décident désormais de ne plus passer par cette zone et donc de faire un détour par le Cap de Bonne-Espérance, au Sud de l'Afrique. Un chemin qui allonge la durée, et surtout, qui renchérit le coût de transport.

Réplique de l'Occident

Pour sécuriser la zone et protéger le commerce maritime, les Etats-Unis ont donc lancé en décembre une coalition dont fait partie la France. Force est de constater que les attaques des Houthis se poursuivent. Washington et Londres ont décidé de viser directement des positions rebelles au Yémen. Ils ont ainsi mené plusieurs frappes dans le pays depuis la mi-janvier, provoquant la réticence de certains pays, comme la Chine ou même l'Arabie Saoudite, qui y voient un dangereux risque d'escalade.

Mercredi, l'armée américaine a mené de nouveaux raids. Ils visent, selon elle, des missiles et des drones « prêts à être lancés contre des navires en mer Rouge ». Le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, a accusé les Etats-Unis d'avoir mené une quarantaine de frappes cette semaine, la plupart sur Hodeida, une région de l'ouest du pays contrôlée par les Houthis.

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La mission de l'UE en mer Rouge lancée lundi

Malgré la réplique de l'Occident, les Houthis ne semblent pas découragés pour autant. Encore la veille, les rebelles ont revendiqué une attaque contre un navire britannique, au large du Yémen. Si bien qu'en France, l'ambassadeur du Yémen a enjoint jeudi la communauté internationale à « intervenir pour faire cesser les actions des Houthis », et « pas seulement » à réaliser des « frappes aériennes ».

Un souhait qui ne sera pas tout de suite exaucé, en tout cas concernant l'Union européenne. En effet, l'UE lance officiellement lundi une opération en mer Rouge pour sécuriser le fret maritime. Plusieurs pays ont fait part de leur intention de participer à cette mission baptisée « Aspides » (« bouclier » en grec ancien), dont la Belgique, l'Italie, l'Allemagne et la France. L'Espagne a indiqué qu'elle n'y participerait pas. Mais les Vingt-Sept se sont mis d'accord dès janvier sur le principe d'une mission de surveillance et patrouille maritime en mer Rouge, à condition toutefois que son mandat soit purement défensif.

Elle pourra donc faire feu pour défendre les navires marchands ou se défendre elle-même, mais ne pourra pas viser des objectifs à terre contre des positions des rebelles houthis au Yémen, selon des diplomates. Il est « important de ne pas contribuer à l'escalade dans la région », a insisté l'un d'eux.

Soutien de l'Iran

D'autant qu'un paramètre vient également compliquer la situation en mer Rouge et peut mener à une dangereuse escalade. Les Etats-Unis accusent l'Iran de soutenir les rebelles. Jeudi, l'armée américaine a alors affirmé avoir intercepté fin janvier une cargaison d'armes provenant d'Iran et destinée aux rebelles houthis. La cargaison comprenait des missiles balistiques, des explosifs, des composants de drones ou encore des assemblages de lanceurs de missiles guidés antichars...

Ce n'est pas la première fois qu'un tel incident se produit. Les Etats-Unis avaient déjà annoncé avoir intercepté le 11 janvier une embarcation en mer d'Arabie transportant des composants de missiles de fabrication iranienne destinées au Yémen.

« Il s'agit là d'un nouvel exemple de l'activité malveillante de l'Iran dans la région », a souligné le commandant du Centcom, Michael Erik Kurilla, ajoutant que la fourniture d'armes aux rebelles houthis était une « violation directe du droit international » et portait atteinte à « la sécurité de la navigation internationale et la libre circulation de la marchandise ».

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 17/02/2024 à 20:29
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La France terre d'accueil de djihadistes va encore se risquer à importer à Paris (cf. attentat au Bataclan) les ingérences américaines dans le Golfe pour une pathétique histoire de gros sous (cf. profitabilité des entreprises du S&P 500).

à écrit le 17/02/2024 à 8:59
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Avec notre pognon ils n'hésitent jamais à jeter l'argent par les fenêtres tandis que le leur est planqué dans les paradis fiscaux. Bienvenu en UERSS empire prévu pour durer mille ans.

à écrit le 16/02/2024 à 19:26
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Les frappes américaines n'ont pas l'air de donner beaucoup de résultats : ça interroge, quand même. La plus grande puissance militaire mondiale : un tigre de papier qui n'a pas gagné au Viet Nam ? ni en Afghanistan, d'ailleurs.

le 17/02/2024 à 11:39
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C'est sûr que la grande armée française, la meilleure du monde, a gagné en Afghanistan et en Syrie.

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