L'inflation américaine repart à la hausse

Privilégié par la Réserve fédérale américaine (Fed), l'indice PCE augmente de 3,3% sur un an en juillet aux Etats-Unis, contre 3% au mois de juin. La banque centrale américaine souhaite, elle, ramener l'inflation à 2%. La publication de l'indice PCE ce jeudi devrait ainsi conforter les faucons dans l'idée de maintenir une politique monétaire restrictive dans les mois à venir. La prochaine réunion de la banque centrale américaine est programmée le 20 septembre.
(Crédits : JIM VONDRUSKA)

[Article publié le jeudi 31 août 2023 à 15h50 et mis à jour à 16h55] Le desserrement de la politique monétaire américaine ne sera, sans doute, pas pour tout de suite. L'inflation a recommencé à s'accélérer en juillet aux Etats-Unis, selon l'indice PCE publié ce jeudi 31 août, mesure privilégiée par la banque centrale américaine (Fed) - dont la prochaine réunion est programmée le 20 septembre - et qu'elle veut ramener à 2%. Le mois dernier, l'inflation s'est, en effet, établie à 3,3% sur un an, contre 3% en juin. Sur un mois, l'indice PCE est, en revanche, stable à 0,2%.

« Les prix des biens ont baissé de 0,3% et les prix des services ont augmenté de 0,4% », a détaillé le département du Commerce, qui a publié jeudi ces données.

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En excluant les prix volatils de l'énergie et de l'alimentation, l'inflation dite sous-jacente s'accélère elle aussi, à 4,2% sur un an contre 4,1% en juin, et est également stable sur un mois, à 0,2%. L'inflation PCE suit la même évolution qu'une autre mesure, le CPI, publié plus tôt dans le mois et qui s'est établie à 3,2% sur un an en juillet, contre 3,0% en juin.

La Bourse de New York a ouvert en hausse ce jeudi après la publication de l'indice PCE. Dans les premiers échanges, l'indice Dow Jones gagnait 111,49 points, soit 0,32%, à 35.001,73 points et le Standard & Poor's 500, plus large, progressait de 0,19% à 4.523,46 points. Le billet vert, lui, renforçait ses gains par rapport à l'euro et à la livre. Vers 14h15 GMT (16h15 à Paris), le dollar prenait 0,69% à 1,0848 dollar pour un euro, et gagnait 0,45% face à la livre à 1,2664 dollar pour une livre.

Une nouvelle hausse de taux à venir ?

La question est désormais de savoir si la Fed continuera ou non à relever ses taux directeurs. La semaine passée, son président, Jerome Powell, a donné un premier élément de réponse sur la poursuite de la politique monétaire, à Jackson Hole (Wyoming). Il a alors laissé la porte ouverte à de nouvelles hausses des taux d'ici la fin de l'année, estimant l'inflation encore « trop élevée ».

« Nous sommes prêts à encore augmenter les taux d'intérêt si nécessaire et avons l'intention de maintenir une politique monétaire restrictive jusqu'à ce que nous ayons la certitude que l'inflation s'oriente durablement vers notre objectif », a-t-il asséné.

Mais y parvenir pourrait exiger « une période de croissance inférieure à la croissance potentielle, ainsi qu'une détente des conditions du marché de l'emploi », a insisté Jerome Powell. Il a prévenu que « tout indice d'une croissance supérieure à la tendance pourrait bloquer de futurs progrès sur l'inflation et demander un resserrement monétaire ».

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Les opinions sont toutefois variées parmi les membres du Comité monétaire de la Fed (FOMC). Certains, à l'image d'Austan Goolsbee de l'antenne de la Fed de Chicago, considèrent que l'essentiel est fait. D'autres, comme Michelle Bowman, une des gouverneurs, appellent au contraire à la poursuite de la hausse.

Les dépenses des ménages en hausse

Depuis 18 mois, la Fed est restée concentrée sur son objectif : augmenter ses taux rapidement, afin d'empêcher que les anticipations d'une inflation durablement élevée ne s'enracinent, avec d'importants risques pour l'économie à la clé. Résultat, depuis mars 2022, l'institution a augmenté onze fois ses taux, pour les faire passer d'un niveau proche de zéro à une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%.

De facto, les banques proposent des crédits à des taux plus élevés aux ménages et aux entreprises, moins enclins alors à consommer ou investir, ce qui desserre la pression sur les prix. L'activité économique résiste malgré ce ralentissement forcé, et a même un peu accéléré au deuxième trimestre.

Les dépenses des ménages ont d'ailleurs augmenté plus vite en juillet (+0,8% contre 0,6% le mois précédent), notamment pour payer des services financiers et d'assurance, ainsi que des loyers qui ont flambé depuis la pandémie, ou encore acheter des produits pharmaceutiques ou destinés aux loisirs, indique le département du Commerce ce jeudi. Mais leurs revenus, eux, ont moins augmenté qu'en juin (+0,2% contre +0,3%).

En outre, à partir d'octobre, les nombreux Américains qui avaient contracté un prêt étudiant devront recommencer à rembourser, après trois ans et demi de pause liée au Covid. Cela « pèsera probablement lourdement sur la consommation au quatrième trimestre », alerte Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon Macroeconomics, d'autant plus que « plus des trois quarts de l'épargne excédentaire accumulée pendant la pandémie ont désormais été dépensés ».

Les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis en août seront publiés vendredi. Un ralentissement de l'embauche est attendu, ainsi que de la hausse des salaires. Cela signalerait une amélioration de la situation sur le front de la pénurie de main d'œuvre que connaît le pays depuis plus de deux ans, et qui avait contribué à la flambée de l'inflation.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 01/09/2023 à 9:21
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Ben oui il faut bien que les taux d'intérêts continuent de monter.

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