Zone euro : stoppée dans son ralentissement, l'inflation reste stable en août à 5,3% sur un an

Si les tarifs de l'énergie ont amorcé une décrue, et la hausse des prix alimentaires ralentit, le taux d'inflation en zone euro ne faiblit pas. Dans ce contexte, difficile d'anticiper un tournant de la politique monétaire de la Banque centrale européenne.
(Crédits : Reuters)

[Article publié le jeudi 31 août 2023 à 11h52 et mis à jour à 14h46] Le taux d'inflation annuel de la zone euro est resté stable en août à 5,3%, comme en juillet, malgré une décrue des tarifs de l'énergie et un léger ralentissement de la flambée des prix alimentaires, a annoncé Eurostat, ce jeudi 31 août.

« S'agissant des principales composantes de l'inflation de la zone euro, l'alimentation, alcool & tabac devrait connaître le taux annuel le plus élevé en août (9,8%, comparé à 10,8% en juillet), suivi des services (5,5%, comparé à 5,6% en juillet), des biens industriels hors énergie (4,8%, comparé à 5,0% en juillet) et de l'énergie (-3,3%, comparé à -6,1% en juillet) », détaille-t-on.

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Les données publiées ce jeudi marquent une pause dans le ralentissement de l'inflation qui s'était poursuivi de façon ininterrompue depuis mai. En cause, les prix de l'énergie qui continuent de reculer par rapport aux très hauts niveaux atteints l'an dernier, mais de façon moins marquée que les mois précédents. Leur baisse s'est limitée à 3,3% en août, contre 6,1% en juillet.

L'inflation dans les 20 pays partageant la monnaie unique a été divisée par deux depuis le record de 10,6% atteint en octobre 2022 quand les effets de la guerre en Ukraine sur les prix du gaz et du pétrole se faisaient sentir à plein. Néanmoins, le chiffre annoncé, ce jeudi, demeure supérieur aux anticipations des analystes de Factset et Bloomberg qui tablaient en moyenne sur un ralentissement à 5,1%.

Une nouvelle hausse de taux en perspective ?

Résultat, l'euro perdait un peu de terrain face au dollar jeudi, les investisseurs restant dans l'incertitude avant la publication de l'indice PCE de hausses des prix aux Etats-Unis. Vers 9 heures GMT (11 heures à Paris), l'euro perdait 0,43% à 1,0876 dollar.

Difficile, dans ce contexte, d'anticiper un desserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui s'est fixé comme objectif de ramener l'inflation à 2%. Les taux d'intérêt devront être fixés « à un niveau suffisamment restrictif aussi longtemps que nécessaire » pour ramener l'inflation à sa cible, a ainsi martelé sa présidente Christine Lagarde lors du forum de la Fed américaine à Jackson Hole, dans le Wyoming.

L'institution a augmenté ses taux neuf fois de suite depuis juillet de l'an dernier, portant à 3,75% le taux sur les dépôts excédentaires des banques, qui fait référence. Fin juillet, la BCE avait toutefois ouvert la porte à une possible pause dans les mois à venir, ce qui dépendra des données économiques disponibles.

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Ce jeudi, les vingt-cinq membres du conseil des gouverneurs de la BCE à l'unanimité ont « soutenu l'augmentation des taux de 25 points de base » tandis qu'« une préférence a également été initialement exprimée pour ne pas augmenter les taux », selon le compte-rendu de sa réunion publié jeudi.

La raison invoquée autour de la table par des gardiens de l'euro : des risques de voir les effets des décisions de politique monétaire finir par détériorer l'activité économique. Les taux élevés ont déjà conduit à un renchérir sensiblement les coûts d'emprunt et à tarir les flux de crédit, tandis que la croissance s'affiche en berne, le tout étant censé faire baisser l'inflation. Avant de décider d'arrêter de serrer la vis du crédit, la BCE aura « besoin de signes plus clairs ».

Le taux de chômage à son plus bas niveau historique

Le taux de chômage dans la zone euro est resté stable en juillet par rapport à juin, à 6,4% de la population active, selon des données d'Eurostat publiées ce jeudi. L'indicateur se situe à son plus bas niveau depuis que l'office européen des statistiques a commencé à compiler cette série, en avril 1998, pour les pays ayant adopté la monnaie unique européenne. Il est en repli de 0,3 point par rapport à juin 2022. Pour l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage s'est élevé à 5,9% en juillet, comme en juin.

Le chômage a nettement baissé en Europe depuis la mi-2021, grâce à la forte reprise économique post-Covid qui a succédé à une récession historique. Malgré une stagnation de l'économie dans la zone euro à partir de fin 2022, alimentée par les conséquences de la guerre en Ukraine et la flambée de l'inflation, le chômage a poursuivi son recul avant de se stabiliser depuis le printemps à un niveau inédit en un quart de siècle. Quelque 12,9 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage en juillet au sein des vingt-sept Etats membres de l'UE, dont 10,9 millions parmi les vingt pays partageant la monnaie unique.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 31/08/2023 à 19:13
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STOP à vouloir jouer avec les données pour les faire rentrer dans le moule. Une fois, c'est à la semaine, une autre fois au mois, puis au trimestre, et on revient au mois, puis sur six mois, puis sur sept mois et enfin sur 1an😤Ohhhh les médias, ohhhh...

à écrit le 31/08/2023 à 17:22
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Des pourcentages, des pourcentages. On parle de stabilité, d'autres d'accélération de l'inflation. Et le particulier a de plus de difficultés de fin de mois. Encore un autre pourcentage tombé aujourd'hui pour l'alimentation : + 21,3% d'inflation en F...

à écrit le 31/08/2023 à 15:56
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Aux protestataires: pensez au patron de TOTALENERGIES qui s'arrache les cheveux devant la chute des prix du pétrole et du gaz! Comment va-t-il s'excuser devant ses actionnaires?

à écrit le 31/08/2023 à 14:56
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stoppée dans son ralentissement, c'est de l'humour ???Moins ça ralentit plus ça accélère, y-a-t-il un journaliste qui a passé un vrai bac (d'autrefois) pour écrire de telles inanités???

à écrit le 31/08/2023 à 12:16
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"stoppée dans son ralentissement" Vous allez chercher que dalle toujours plus loin !

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