La Banque centrale russe procède à une baisse surprise de son taux directeur

La Banque centrale russe a abaissé par surprise son taux directeur de 20% à 17%, signe que ses mesures draconiennes de contrôle des capitaux et des devises ont fonctionné. Une tendance bien différente des autres pays du monde, qui augmentent ces dernières semaines leur taux pour tenter de contrer l'inflation galopante. Le taux directeur russe reste cependant largement supérieur aux autres, puisque le taux européen, américain ou encore anglais sont tous inférieurs à 1%.
Avec le renforcement du rouble, largement artificiel mais à la forte charge symbolique, cette décision est un succès pour la Banque centrale, signe que les mesures draconiennes de contrôle des capitaux et des devises ont fonctionné.
Avec le renforcement du rouble, largement artificiel mais à la forte charge symbolique, cette décision est un succès pour la Banque centrale, signe que les mesures draconiennes de contrôle des capitaux et des devises ont fonctionné. (Crédits : GRIGORY DUKOR)

Après avoir augmenté drastiquement de 9,5% à 20% son taux directeur dans la foulée des premières sanctions européennes suite à la guerre en Ukraine, la Russie vient de le baisser à 17% ce vendredi 8 avril.

Une réduction « surprise » justifiée par le fait que « les risques pour la stabilité financière sont toujours présents, mais ont cessé d'augmenter pour l'instant », note la Banque de Russie dans un communiqué, notamment en raison des stricts contrôles de capitaux qu'elle a mis en place. La baisse sera effective à partir de lundi 11 avril.

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Avec le renforcement du rouble, largement artificiel mais à la forte charge symbolique, cette décision est considérée comme un succès pour la Banque centrale, signe que les mesures draconiennes de contrôle des capitaux et des devises ont fonctionné.

La Banque a constaté qu'un « afflux régulier de fonds » se produisait sur les comptes en banque et qu'un « ralentissement notable des taux de croissance actuels des prix, notamment en raison de la dynamique du taux de change du rouble » se produisait.

Les chiffres de l'inflation de mars sont attendus plus tard dans la journée. Battant des records d'accélération en début de mois, ils ont néanmoins ralenti la dernière semaine de mars. Le rouble, qui s'était effondré à des niveaux sans précédent en février et mars, a largement retrouvé son niveau d'avant l'entrée des troupes russes en Ukraine.

La Banque centrale a laissé entendre qu'une nouvelle baisse pourrait avoir lieu lors de la prochaine réunion, prévue le 29 avril. La Banque centrale semble « confiante sur le fait que la phase la plus aiguë de la crise économique est passée », assurent les analystes de Capital economics dans une note. Les mesures prises rapidement par la Banque en février et mars ont « empêché une ruée bancaire majeure et déstabilisatrice ».

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Tendance inverse au reste du monde

A contrario de la Russie, les banques centrales du reste du monde ont opté pour une augmentation de leur taux directeur ces dernières semaines pour tenter de contrer l'inflation. Pour rappel, relever les taux directeurs pousse les banques commerciales à proposer des taux d'intérêt plus élevés pour les crédits accordés à leurs clients, pour l'achat d'une maison, d'une voiture, ou encore d'une télévision, par exemple. Cela doit donc faire ralentir la consommation, pour alléger la pression sur les prix. Au risque toutefois de peser sur la croissance économique.

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Ainsi, cette semaine, la banque centrale de Pologne (NBP) a annoncé le relèvement de son principal taux directeur à 4,50%, contre 3,5% il y a un mois, afin de freiner l'inflation qui a dépassé en mars la barre des 10%. Il s'agit de la septième hausse successive en sept mois.

Plus impressionnant, la Banque centrale du Zimbabwe a annoncé lundi 4 avril avoir relevé son principal taux directeur de 60% à 80%. Ce taux est actuellement le plus élevé au monde et constitue un record absolu pour ce pays d'Afrique australe, selon l'agence financière Bloomberg. La hausse intervient alors que le Zimbabwe est confronté à une inflation qui a atteint 72,7% en mars, contre 66,11% un mois plus tôt.

Courant mars, la Banque centrale américaine a opté pour une hausse prudente d'un quart de point de pourcentage, situant désormais ses taux dans une fourchette de 0,25% à 0,50%. Un consensus semble d'ailleurs émerger chez plusieurs dirigeants de l'institution monétaire pour une ou plusieurs fortes hausses des taux directeurs en 2022. Quant à la Banque d'Angleterre, elle a aussi déjà relevé son taux d'intérêt de 0,25 point de pourcentage à 0,75% (son niveau pré-pandémie). La Banque centrale européenne ne l'a pas encore fait mais avait annoncé qu'elle pourrait relever ses taux d'intérêt cette année.

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Record de l'inflation sur les produits alimentaires

Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint en mars leurs « plus hauts niveaux jamais enregistrés » en raison de la guerre en Ukraine, a annoncé ce vendredi 8 avril l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

L'indice FAO des prix alimentaires, qui suit la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base, avait déjà battu en février son record depuis sa création en 1990, et enregistre en mars une nouvelle hausse de 12,6%, indique l'organisation dans un communiqué.

Cette augmentation est principalement imputable à l'indice FAO des prix des céréales, qui a « enregistré une hausse de 17,1% par rapport à février, sous l'effet de fortes hausses des prix du blé et de toutes les céréales secondaires, principalement dues à la guerre en Ukraine ». Les prix alimentaires sont également tirés vers le haut par les huiles végétales, dont l'indice FAO « a bondi de 23,2%, porté par la hausse des cours de l'huile de tournesol, dont le premier exportateur mondial est l'Ukraine ». Dans le même temps, les prix des huiles de palme, de soja et de colza progressent aussi nettement, « sous l'effet d'une hausse de la demande mondiale à l'importation due à des ruptures d'approvisionnement en huile de tournesol ».

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(Avec AFP)

La Banque a constaté qu'un « afflux régulier de fonds » se produisait sur les comptes en banque et qu'un « ralentissement notable des taux de croissance actuels des prix, notamment en raison de la dynamique du taux de change du rouble » se produisait.

Les chiffres de l'inflation de mars sont attendus plus tard dans la journée. Battant des records d'accélération en début de mois, ils ont néanmoins ralenti la dernière semaine de mars. Le rouble, qui s'était effondré à des niveaux sans précédent en février et mars, a largement retrouvé son niveau d'avant l'entrée des troupes russes en Ukraine.

La Banque centrale a laissé entendre qu'une nouvelle baisse pourrait avoir lieu lors de la prochaine réunion, prévue le 29 avril. La Banque centrale semble « confiante sur le fait que la phase la plus aiguë de la crise économique est passée », assurent les analystes de Capital economics dans une note. Les mesures prises rapidement par la Banque en février et mars ont « empêché une ruée bancaire majeure et déstabilisatrice ».

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Tendance inverse au reste du monde

A contrario de la Russie, les banques centrales du reste du monde ont opté pour une augmentation de leur taux directeur ces dernières semaines pour tenter de contrer l'inflation. Pour rappel, relever les taux directeurs pousse les banques commerciales à proposer des taux d'intérêt plus élevés pour les crédits accordés à leurs clients, pour l'achat d'une maison, d'une voiture, ou encore d'une télévision, par exemple. Cela doit donc faire ralentir la consommation, pour alléger la pression sur les prix. Au risque toutefois de peser sur la croissance économique.

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Ainsi, cette semaine, la banque centrale de Pologne (NBP) a annoncé le relèvement de son principal taux directeur à 4,50%, contre 3,5% il y a un mois, afin de freiner l'inflation qui a dépassé en mars la barre des 10%. Il s'agit de la septième hausse successive en sept mois.

Plus impressionnant, la Banque centrale du Zimbabwe a annoncé lundi 4 avril avoir relevé son principal taux directeur de 60% à 80%. Ce taux est actuellement le plus élevé au monde et constitue un record absolu pour ce pays d'Afrique australe, selon l'agence financière Bloomberg. La hausse intervient alors que le Zimbabwe est confronté à une inflation qui a atteint 72,7% en mars, contre 66,11% un mois plus tôt.

Courant mars, la Banque centrale américaine a opté pour une hausse prudente d'un quart de point de pourcentage, situant désormais ses taux dans une fourchette de 0,25% à 0,50%. Un consensus semble d'ailleurs émerger chez plusieurs dirigeants de l'institution monétaire pour une ou plusieurs fortes hausses des taux directeurs en 2022. Quant à la Banque d'Angleterre, elle a aussi déjà relevé sont taux d'intérêt de 0,25 point de pourcentage à 0,75% (son niveau pré-pandémie). La Banque centrale européenne ne l'a pas encore fait mais avait annoncé qu'elle pourrait relever ses taux d'intérêt cette année.

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Record de l'inflation sur les produits alimentaires

Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint en mars leurs « plus hauts niveaux jamais enregistrés » en raison de la guerre en Ukraine, a annoncé ce vendredi 8 avril l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

L'indice FAO des prix alimentaires, qui suit la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base, avait déjà battu en février son record depuis sa création en 1990, et enregistre en mars une nouvelle hausse de 12,6%, indique l'organisation dans un communiqué.

Cette augmentation est principalement imputable à l'indice FAO des prix des céréales, qui a « enregistré une hausse de 17,1% par rapport à février, sous l'effet de fortes hausses des prix du blé et de toutes les céréales secondaires, principalement dues à la guerre en Ukraine ». Les prix alimentaires sont également tirés vers le haut par les huiles végétales, dont l'indice FAO « a bondi de 23,2%, porté par la hausse des cours de l'huile de tournesol, dont le premier exportateur mondial est l'Ukraine ». Dans le même temps, les prix des huiles de palme, de soja et de colza progressent aussi nettement, « sous l'effet d'une hausse de la demande mondiale à l'importation due à des ruptures d'approvisionnement en huile de tournesol ».

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(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 08/04/2022 à 19:09
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L'impérialisme DOLLAR/UE/OTAN-CIA-MOSSAD/EURO n'a pas encore compris qu'après 40 ans de Reaganisme thatchérien, ils sont cuits e recuits n'ayant plus d'Etat, plus d'industrie, plus de politique industrielle et encore moins de planification à long ter...

à écrit le 08/04/2022 à 16:06
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Visiblement, le Gouverneur de la banque centrale de la Fédération de Russie est le meilleur; on n'entend, de part le monde, que des gémissements sur la hausse des prix et de l'inflation; en Russie, rien de tel! Même la guerre en Ukraine ne les touche...

à écrit le 08/04/2022 à 16:03
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Vous avez doublé deux paragraphes entiers... interloqués par le "choc de récession" que vient d'annoncer la BofA peut-être ? Mais qu'est-ce qu'il se passe sinon ? Comment avec toutes ces sanctions financières contre la Russie celle-ci peut annoncer u...

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