Lanceur d'alerte : un quart des salariés des grandes entreprises n'hésiterait pas

Si 25% des salariés se déclarent certains de dénoncer un problème éthique au sein de leur entreprise, la proportion est en baisse de 21 points en un an. La faute, notamment, au traitement réservé à Antoine Deltour, le lanceur d'alerte à l'origine des LuxLeaks.
Le lanceur d'alerte Antoine Deltour, condamné par la justice luxembouregoise en première instance à de la prison avec sursis dans le cadre des LuxLeaks.

Un salarié sur quatre travaillant dans une grande entreprise n'hésiterait pas à lancer une alerte pour témoigner d'un problème éthique, mesure le baromètre BVA/Cercle d'éthique des affaires/La Poste, lancé en 2012. Globalement, près de 9 salariés sur 10 se déclarent "probablement" ou "certainement" prêts à dénoncer des faits graves, comme en 2014 et 2015. Mais la proportion des salariés certains de le faire s'effondre de 21 points en un an.

Signe d'une "méfiance plus prononcée" en 2016, moins de 6 salariés sur 10 (59%) font confiance à leur entreprise pour assurer leur protection et garantir leur anonymat s'ils devenaient lanceurs d'alerte. Ils étaient les trois quarts en 2015 (74%).

Influence négative des récents procès

Pour Yves Medina, président du Cercle d'éthique des affaires, "les récentes affaires LuxLeaks ou UBS France, largement médiatisées, et dans lesquelles les lanceurs d'alerte, malgré le bien-fondé reconnu de leur intervention, ont finalement été sanctionnés, ont eu sans doute une influence négative sur la perception des salariés des grandes entreprisesCe résultat démontre l'importance d'une mise en place rapide et opérationnelle dans l'entreprise du statut protecteur des lanceurs d'alerte prévu par la loi Sapin 2."

La loi en question, adoptée en novembre, a créé un statut du lanceur d'alerte et renforcé la protection des salariés. Elle oblige aussi les entreprises de plus de 50 personnes, les communes de plus de 10.000 habitants et l'administration à mettre en place des procédures de recueil des alertes. Un salarié sur deux fait état de l'existence d'un dispositif d'alerte dans son entreprise, comme par exemple un numéro de téléphone ou une adresse dédiée. 73% jugent "positive" l'évolution des comportements éthiques dans leur entreprise (-3 pts).

Pour discuter une question d'éthique ou de déontologie, les salariés feraient d'abord confiance à un représentant du personnel (75%) ou au responsable éthique de l'entreprise (74%), avant un collègue (65%) ou leur supérieur hiérarchique (64%).

Commentaires 6
à écrit le 16/01/2017 à 15:46
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Il n'y a plus de papier dans les toilettes.... je repete: il n'y a plus de papier dans les toilettes. Je vais aller chez Total... Le cafe est degueulasse.... je repete: le cafe est degueulasse... Je gagne plus d'argent que mon patron en travaillant...

à écrit le 16/01/2017 à 13:47
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Certaines révélations ne sont pas à faire, mais si sur du long terme les défauts non révélés fragilisent l'entreprise à l'image des différents diéselgate , de certains bâteaux à l'état d'épave. Parfois il ne s'agit que de sous-fifres à l'insu de la ...

à écrit le 16/01/2017 à 10:35
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N'est ce pas aussi un problème d'éthique d'aller se répandre et balancer sur la boite qui vous emploie jusqu'à mettre en danger l'avenir de cette boite et le boulot de ses collègues.....

le 16/01/2017 à 12:46
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c est sur que c est un choix : principe moraux ou $. Si votre societe fabrique du Zyklon B et qu elle vous paie bien, pourquoi diable se poser des questions ?

le 16/01/2017 à 16:25
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@ozarmes: 1) le problème d'éthique, c'est de permettre la corruption qui, on le sait, n'a rien à apporter à la l'ensemble de la société. 2) l'avenir des malfrats n'est certes pas en danger, mais si on peut réduire leur nombre, on a tout à y gagner. 3...

à écrit le 16/01/2017 à 10:02
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Encore un salarié sur quatre quand même malgré tout ? C'est trop il faut continuer de réduire ce chiffre, nous verrons cela maintenant avec le prochain gouvernement.

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