Le Canada ouvre une enquête sur ChatGPT, Biden s'inquiète des dangers potentiels de l'IA

Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a annoncé l’ouverture d’une enquête sur OpenAI, l’entreprise derrière ChatGPT, ce mercredi 5 avril. L’institution accuse l’entreprise américaine de recueillir des renseignements personnels sur les utilisateurs et de les communiquer à d’autres dans des réponses. Il s’agit du deuxième pays à mettre le holà sur l’intelligence artificielle après que l’Italie a pris la décision de bloquer les services de GPT.
Le Canada est le deuxième pays à stopper l'avancée de ChatGPT après l'Italie
Le Canada est le deuxième pays à stopper l'avancée de ChatGPT après l'Italie (Crédits : Reuters)

Le chemin du succès semble finalement plus cahoteux que prévu pour ChatGPT, le robot conversationnel basé sur de l'intelligence artificielle développé par OpenAI. Ce mardi 5 avril, le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a en effet annoncé qu'il ouvrait une enquête sur l'entreprise américaine.

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Cette enquête « a été lancée à la suite d'une plainte selon laquelle des renseignements personnels ont été recueillis, utilisés et communiqués sans consentement », a indiqué l'organe gouvernemental. Le commissaire à la protection de la vie privée Philippe Dufresne a aussi ajouté dans le communiqué que « nous devons suivre la rapide évolution des avancées technologiques, et même conserver une longueur d'avance sur ce plan ».

Un robot dont le succès a rapidement explosé

Lancé publiquement en fin d'année 2022, les débuts de ChatGPT 3 ont fait grand bruit. Le robot conversationnel est en effet particulièrement pertinent dans ses réponses, pouvant notamment écrire des poèmes, des recettes de cuisine ou encore des programmes informatiques. Pour répondre aux requêtes, l'IA utilise des informations disponibles en ligne.

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Financée par le géant informatique Microsoft, qui l'a ajouté à plusieurs de ses services, et notamment à son moteur de recherche Bing, cette IA est parfois présentée comme un potentiel concurrent au moteur de recherche Google.

Des inquiétudes grandissantes partout dans le monde

Mais les autorités du monde entier restent méfiantes sur cette nouvelle technologie et s'inquiètent notamment du risque d'exploitation illégale des données personnelles des utilisateurs.

Vendredi 31 mars, l'autorité italienne des données, la GPDP, a publié une sanction contre ChatGPT, le célèbre chatbot d'OpenAI. Elle reproche à l'entreprise de ne pas respecter le règlement général sur la protection des données (RGPD) dans la collecte des données qui nourrissent son algorithme, de ne pas vérifier l'âge des utilisateurs de l'outil, et d'avoir subi une violation de données. En conséquence, l'autorité a ordonné à OpenAI de ne plus traiter les données personnelles des utilisateurs italiens. Désormais, l'entreprise à 20 jours pour se mettre en conformité, sans quoi elle s'expose à une amende pouvant aller jusqu'à 20 millions d'euros, ou 4% de son chiffre d'affaires annuel global.

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L'IA nourrit en outre des inquiétudes bien plus profondes que la seule exploitation des données personnelles et l'Union européenne prépare actuellement un projet de régulation qui pourrait être finalisé d'ici début 2024, pour une application quelques années plus tard. L'agence de police européenne Europol a récemment averti que les criminels étaient prêts à tirer parti de l'intelligence artificielle comme les robots conversationnels pour commettre des fraudes et d'autres cybercrimes.

Joe Biden reste méfiant face à l'IA

Joe Biden a de son côté évoqué, mardi 4 avril, les risques potentiels de l'intelligence artificielle, lors d'une réunion avec des conseillers. Cette technologie pourrait aider à faire face à des « épreuves très sérieuses, comme les maladies et le changement climatique », a déclaré le démocrate aux experts du conseil de la Maison Blanche sur la science et la technologie. Cependant, elle comporte « de potentiels risques pour notre société, notre économie, et notre sécurité nationale », a-t-il estimé. « Selon moi, les entreprises de la tech doivent s'assurer que leurs produits sont sûrs », a repris Joe Biden. « Sans garde-fous, nous voyons quelles sont les conséquences en matière de santé mentale et d'image de soi. » Le président démocrate a de nouveau demandé au Congrès de mettre en place des « limites strictes » sur les données personnelles collectées par les groupes de la tech, et d'interdire la publicité ciblée visant les enfants.

La semaine dernière, déjà, le milliardaire Elon Musk (un des fondateurs d'OpenAI dont il a ensuite quitté le conseil d'administration) et des centaines d'experts mondiaux ont réclamé une pause de six mois dans la recherche sur les IA plus puissantes que GPT-4, la dernière mouture du logiciel sur lequel repose ChatGPT lancée mi-mars, en évoquant « des risques majeurs pour l'humanité ».

Commentaires 4
à écrit le 05/04/2023 à 22:05
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Si tout à chacun peut devenir omniscient en Bourse avec une IA, ou va le monde ? Réservons cela à des gens qui ont l'habitude du pouvoir, c'est un outils pour l'élite mondiale, elle va leurs permettre de rafraichir leurs garde robes de mensonges, nou...

à écrit le 05/04/2023 à 21:43
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Le Canada va-t-il enquêter au-delà des bureaux feutrés d'OpenAI tel que chez les sous-traitants du tiers monde où sont traités manuellement les données des utilisateurs occidentaux? J'ai comme l'impression que la pseudo-révolution industrielle ...

à écrit le 05/04/2023 à 15:43
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Lors de l'ouverture d'un compte Open AI ne demande aucune info presonnelle... Après qui est assez epais pout les donner à un IA connecté sur internet ?

à écrit le 05/04/2023 à 15:23
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On se fait enfler encore une fois par les zeta unis ! V'la maintenant que l'IA va nous aider à combattre le réchauffement climatique ! sans blague ! rien que pour ce genre de fake new à caractère commerciale il faudrait fermer leurs "bureaux" en Eur...

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