
Le ministre britannique des Finances Kwasi Kwarteng vient d'être démis de ses fonctions par Liz Truss. La Première ministre britannique assume une décision qui vise à « rassurer les marchés » et rétablir de la « stabilité » dans l'économie britannique lors d'une très courte conférence de presse.
Ce départ subi et brutal intervient dans un contexte de crise économique et financière, dont l'ex-ministre des Finances et sa Première ministre Liz Truss sont co-responsables. Arrivé au gouvernement le 5 septembre dans un contexte d'inflation galopante à 10% et d'explosion des factures électriques et gazières qui menacent deux tiers des ménages britanniques de précarité énergétique cet hiver, Kwasi Kwarteng avait dévoilé un plan massif de lutte contre l'inflation et de relance de l'économie... Sans prendre la peine d'établir précisément le coût de mesures chiffrables en dizaines de milliards de livres.
Un plan économique d'urgence... qui a aggravé la crise
L'absence de chiffrage budgétaire a provoqué une tempête sur les marchés financiers fin-septembre, un effondrement de la livre tombée au plus bas face au dollar et une flambée des taux souverains de la dette britannique. La chute de la monnaie a un peu plus alourdi le coût des importations britanniques et la flambée des taux a augmenté les crédits des ménages.
Dans l'urgence, la Banque d'Angleterre a été forcée de lancer un programme en urgence de rachat de dette britannique pour soutenir son financement et faire retomber les taux souverains, avant de mettre fin à ce programme ce vendredi ce qui a fait remonter les taux cette semaine. « Il est clair que certaines parties de notre mini-budget allaient trop loin et trop vite par rapport à ce que les marchés attendaient », a admis Liz Truss ce vendredi. Kwasi Kwarteng est remplacé par Jeremy Hunt, ancien ministre conservateur des Affaires étrangères et de la Santé.
Taxé d'amateurisme comme sa supérieure, l'ancien Chancelier de l'Echiquier était aussi accusé de procéder dans son plan de relance à une baisse de l'impôt sur le revenu bien plus importante pour les ménages aisés que les ménages modestes. Une fronde interne des parlementaires du parti conservateur britannique, pourtant réputés libéraux, avait déjà contraint Kwasi Kwarteng a renoncer à l'abaissement des taxes sur le revenu des plus aisés et à venir se justifier début octobre au congrès annuel des Tories. Dans le viseur des marchés financiers et de son propre parti, la nouvelle Première ministre Liz Truss a ainsi préféré sacrifier l'architecte de son calamiteux plan de relance, lui qui était tout aussi impopulaire qu'elle.
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