Aléna : le Canada trouve un accord avec les États-Unis et le Mexique

Le Canada et les États-Unis ont annoncé dimanche soir, une demi-heure avant l'expiration de l'ultimatum fixé par Washington, "un accord de principe, de concert avec le Mexique" pour réformer le traité de libre-échange Aléna qui lie 500 millions de Nord-Américains depuis 1994. L'accord, qui portera le nom d'AEUMC, offre aux États-Unis un accès à environ 3,5% du marché laitier canadien, tout en protégeant le Canada d'éventuels tarifs douaniers automobiles.
L'accord de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique est en vigueur depuis 1994. Donald Trump, qui menaçait de dénoncer cet accord catastrophique pour l'économie et le commerce des États-Unis, a donc obtenu de ses partenaires une renégociation.
L'accord de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique est en vigueur depuis 1994. Donald Trump, qui menaçait de dénoncer cet accord "catastrophique" pour l'économie et le commerce des États-Unis, a donc obtenu de ses partenaires une renégociation. (Crédits : Reuters)

Les États-Unis, le Canada et le Mexique sont parvenus à un accord de libre-échange pour l'Amérique du Nord nommé l'accord États-Unis - Mexique - Canada (AEUMC) en remplacement de l'Aléna, un traité datant de 1994. Le communiqué a été publié peu avant minuit dimanche 30 septembre, la date-butoir imposée par les États-Unis pour arriver à rallier le Canada au compromis déjà trouvé par Mexico et Washington fin août.

Selon les premiers éléments disponibles, l'accord offre aux États-Unis un accès à environ 3,5% du marché laitier canadien, évalué à 16 milliards de dollars, tout en protégeant le Canada d'éventuels tarifs douaniers automobiles.

Pour entrer en application, ce nouvel accord commercial, même signé par le président Donald Trump, le Premier ministre Justin Trudeau et le président mexicain sortant Enrique Peña Nieto, doit encore être ratifié par les Parlements des trois États.

Le Canada accepte d'assouplir ses quotas laitiers

Le gouvernement de Justin Trudeau a accepté d'assouplir son système dit de la "gestion de l'offre", qui contrôle la production et le prix du lait et de la volaille, et assure des revenus stables aux agriculteurs canadiens grâce à des quotas annuels et des taxes à l'importation atteignant 275%. Cet assouplissement permettra aux producteurs américains un meilleur accès au marché canadien, comme le réclamait Washington. Donald Trump en exigeait le démantèlement complet, Ottawa a ouvert 3,4% de son marché, "de manière semblable au TPP", le Partenariat Transpacifique que le Canada a signé en mars avec 10 pays de l'Asie-Pacifique.

En échange, le mécanisme de règlement des litiges commerciaux, honni par Washington, reste "intact" sur le fond.

Washington et Ottawa se sont également mis d'accord pour que le nouveau traité commercial contienne un chapitre sur l'environnement, une première depuis la création de l'Aléna en 1994, et conserve l'exception culturelle canadienne chère au gouvernement Trudeau.

Les États-Unis exemptent de douanes 2,6 millions de véhicules canadiens

L'Aléna était une des bêtes noires du président Donald Trump, qui l'accuse d'avoir causé la perte de millions d'emplois américains, notamment dans l'industrie automobile.

Dans le texte, le système des règles d'origines en matière de production automobile évolue peu par rapport à l'Aléna : 2,6 millions de véhicules assemblés au Canada sont exemptés de douanes américaines. En revanche, les lourds droits de douane imposés par Donald Trump à l'acier et à l'aluminium canadiens -parmi d'autres - restent en place pour le moment, malgré la colère d'Ottawa.

Le texte prévoit aussi une provision forçant le Mexique à augmenter les salariés du secteur pour réduire les écarts avec les voisins du nord mieux payés.

Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse

Sur fond de ralentissement de l'économie chinoise, les contrats à terme sur indices suggèrent une hausse de 0,07% pour le CAC 40 à Paris, de 0,04% pour le Dax à Francfort et de 0,15% pour l'EuroStoxx 50 tandis qu'à Londres, le FTSE 100 est attendu en repli de 0,22%.

Quant à l'euro, toujours plombé par l'annonce du déficit en Italie, continuait lundi de subir la loi d'un dollar renforcé par cet accord. Vers 06h00 GMT (08h00 à Paris), l'euro valait ainsi 1,1592 dollar, contre 1,1604 dollar vendredi soir. Elle valait encore 1,1641 dollar 24 heures plus tôt.

(avec AFP et Reuters)

Commentaires 5
à écrit le 01/10/2018 à 15:06
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Encore une victoire facile de Trump. Si vous trouvez que ce commentaire est censurable vous pouvez aller censurer Fiorentino il dit la même chose. Grotesque... -_-

à écrit le 01/10/2018 à 14:57
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reste plus qu ' aux Européens à s' adapter à cette nouvelle forme de faire du commerce et des accords commerciaux internationaux....si ne veulent pas se faire manger par l' OUEST ou/et L' EST..........Le marché Européen replié sur lui-même et sans te...

à écrit le 01/10/2018 à 11:09
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On peut bien critiquer trump sur la manière et la forme, mais sur le fond il arrive quand même à atteindre une partie de ses objectifs et satisfaire ses électeurs. La Chine et la Russie vont s'en inspirer, d'autant que eux n'ont pas d'électeurs à m...

le 01/10/2018 à 17:35
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Il serait étonnant qu’il y ait eu tout ce « foin » pour ne modifier au final que des quotas laitiers et automobiles ??? ......

le 01/10/2018 à 17:35
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Il serait étonnant qu’il y ait eu tout ce « foin » pour ne modifier au final que des quotas laitiers et automobiles ??? ......

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