Les entreprises taïwanaises pourraient quitter la Chine si elles subissent trop de « pression » des autorités

Alors que Foxconn est visé par des enquêtes en Chine, le vice-président de Taïwan a averti ce mardi que les entreprises pourraient s'implanter dans d'autres pays « si elles perdent confiance en la Chine ».
Le gouvernement de Taïwan a défendu ce lundi le géant des technologies Foxconn, dénonçant une « interférence politique » orchestrée selon lui par Pékin.
Le gouvernement de Taïwan a défendu ce lundi le géant des technologies Foxconn, dénonçant une « interférence politique » orchestrée selon lui par Pékin. (Crédits : ANN WANG)

Si elles ressentent trop de « pression » des autorités, les grandes entreprises taïwanaises implantées en Chine pourraient quitter le pays, a averti ce mardi le vice-président de Taïwan, Lai Ching-te. Cette déclaration intervient alors que le géant taïwanais des composants électroniques Foxconn fait l'objet de plusieurs enquêtes en Chine. Et ce au moment où Taïwan, que Pékin revendique comme une partie de son territoire, se prépare à son élection présidentielle. Favori de l'élection, Lai Ching-te, le chef du Parti démocratique progressiste (DPP), est favorable à une déclaration d'indépendance formelle de Taïwan.

« Si elles deviennent méfiantes et craintives, si elles perdent confiance en la Chine », les entreprises taiwanaises « pourraient progressivement déplacer leurs bases vers d'autres pays (...) Ce serait une perte importante pour la Chine », a insisté Lai Ching-te. Il a par ailleurs exhorté la Chine à « chérir et apprécier » les entreprises taïwanaises, et à cesser de faire pression sur elles « chaque fois qu'il y a une élection, en leur demandant d'exprimer leur allégeance ou même de soutenir des candidats spécifiques ».

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Foxconn visé par des enquêtes en Chine

Le journal d'Etat chinois Global Times avait rapporté dimanche dernier que plusieurs filiales en Chine de Foxconn, un des principaux fournisseurs de l'entreprise américaine Apple, faisaient l'objet de contrôles fiscaux. En sachant que Foxconn, également connu sous son nom officiel Hon Hai Precision Industry, est le plus grand employeur du secteur privé en Chine, où il compte plus d'un million de travailleurs et une trentaine d'usines et d'instituts de recherche.

Les autorités chinoises enquêtent également sur la manière dont Foxconn utilise les terrains de ses filiales dans les provinces du Hunan et du Hubei (centre), selon le Global Times, qui n'a pas précisé de quelles infractions le groupe était soupçonné. Foxconn a bel et bien confirmé dimanche être l'objet d'enquêtes en Chine, et affirmé qu'il coopérait avec les autorités chinoises.

Une « interférence politique »

Le gouvernement de Taïwan a défendu ce lundi le géant des technologies, dénonçant une « interférence politique » orchestrée selon lui par Pékin. Les enquêtes sur Foxconn visent à « perturber la démocratie taïwanaise », a dénoncé de son côté le vice-Premier ministre taïwanais, Cheng Wen-tsan.

« Dans un pays démocratique, le choix des dirigeants et des présidents doit se faire dans un environnement exempt de menaces, de coercitions, d'interférences et de distorsions, afin de permettre à chacun d'exprimer librement sa volonté », a-t-il déclaré. Avant d'ajouter : « Nous ne voulons pas que des facteurs chinois influencent les élections. »

Le vice-Premier ministre taiwanais a également affiché son soutien à Foxconn, principal sous-traitant de composants électroniques du monde. « Nous pensons que tous les investissements des entreprises taïwanaises en Chine sont conformes à la loi », a-t-il déclaré à des journalistes. « Ils ne devraient pas subir de surveillance (...) ou d'interférences politiques ».

Par ailleurs, le fondateur de Foxconn, le milliardaire Terry Gou, a démissionné en septembre de son poste au conseil d'administration pour « préparer » sa candidature à la présidentielle. Les médias locaux estiment que cette décision montre sa détermination à se présenter, tout en épargnant son entreprise.

 (Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 24/10/2023 à 23:47
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Terre Gou est pro Chinois.

le 26/10/2023 à 2:47
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Le fondateur de TSMC Morris Chang est de fait chinois de Chine continentale et selon Wikipédia sa femme est cousine de Terry Gou. En réalité les pseudo-élites chinoises prétendues pro-Taïwan sont surtout des financiers apatrides prêts à fermer l...

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