[Article publié le dimanche 22 octobre à 15h41, mis à jour le lundi 23 octobre à 12h50] Plusieurs filiales de Foxconn en Chine font l'objet d'un contrôle fiscal, comme rapporté ce dimanche 22 octobre par le Global Times, un quotidien étatique chinois. Les sites concernés sont situés dans la province du Guangdong (sud) et au Jiangsu (est). Les autorités chinoises enquêtent également sur la manière dont Foxconn utilise les terrains de ses filiales dans les provinces du Hunan et du Hubei (centre), a ajouté le journal.
L'article ne précise pas ce que les autorités cherchent à savoir, ni quelle(s) infraction(s) Foxconn a pu commettre. Le géant taïwanais des technologies a confirmé dimanche faire l'objet d'enquêtes en Chine, et affirmé coopérer avec les autorités chinoises, sans plus de détails. « Le respect de la législation est un principe de base pour notre groupe dans le monde entier », a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le gouvernement en soutien
Le vice-Premier ministre a en tout cas affiché ce lundi son soutien à Foxconn. « Nous pensons que tous les investissements des entreprises taïwanaises en Chine sont conformes à la loi. Ils ne devraient pas subir de surveillance (...) ou d'interférences politiques », a déclaré Cheng Wen-tsan à des journalistes.
Pour Cheng Wen-tsan, ces enquêtes visent à « perturber la démocratie taïwanaise », le pays se préparant pour l'élection présidentielle de janvier 2024.
« Dans un pays démocratique, le choix des dirigeants et des présidents doit se faire dans un environnement exempt de menaces, de coercitions, d'interférences et de distorsions, afin de permettre à chacun d'exprimer librement sa volonté. Nous ne voulons pas que des facteurs chinois influencent les élections », a-t-il ajouté.
Le fondateur de Foxconn entre en politique
Le fondateur de Foxconn, Terry Gou, a par ailleurs proposé cet été sa candidature à l'élection présidentielle à Taiwan. L'homme d'affaires, qui a quitté le conseil d'administration de Foxconn, est jugé proche du pouvoir communiste en Chine et multiplie les saillies contre le Parti démocrate progressiste, au pouvoir depuis 2016, et farouchement attaché, sinon à l'indépendance de l'île, du mois à son autonomie à l'égard de Pékin.
Depuis les années 1980, Foxconn sous-traite auprès des géants de l'électronique grand public et noue en 1999 un partenariat avec Apple pour produire les ordinateurs, puis à partir de 2007, les iPhones.
Selon l'agence Bloomberg, Foxconn pèse près de 40% de la sous-traitance électronique dans le monde et le groupe est le premier employeur privé de Chine continentale. Sous la pression de ses grands clients, Foxconn tente de réduire sa dépendance à la Chine, mais la tâche s'annonce difficile. Il a d'ailleurs renoncé en juillet dernier à un projet de 20 milliards de dollars en Inde dans le domaine des semi-conducteurs.
(Avec agences)
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