Céréales ukrainiennes : Poutine refuse de relancer l'accord sur les exportations malgré les appels de la Turquie

Lors d'un appel avec Recep Tayyip Erdogan, ce mercredi, le dirigeant russe a refusé une nouvelle fois de relancer l'accord permettant les exportations des céréales ukrainiennes trouvé en juillet 2022. En revanche, Vladimir Poutine a demandé le soutien de la Turquie pour exporter ses propres céréales, notamment vers le continent africain.
Vladimir Poutine a refusé de prolonger l'accord permettant l'exportation des céréales depuis les ports ukrainiens.
Vladimir Poutine a refusé de prolonger l'accord permettant l'exportation des céréales depuis les ports ukrainiens. (Crédits : SPUTNIK)

[Article publié le mercredi 02 août 2023 à 15h45 et mis à jour à 15h58] Vladimir Poutine est intraitable : il ne relancera pas l'accord sur les céréales ukrainiennes. Celui-ci avait vu le jour en juillet 2022 sous l'égide de la Turquie et de l'ONU. Il avait été prolongé à plusieurs reprises jusqu'au 17 juillet dernier. Le dirigeant russe estime, en effet, que les dispositions devant permettre ses exportations de grains et d'engrais n'ont jamais été mises en œuvre.

Lire aussi« Les bombardements sur les ports céréaliers ukrainiens font peser un risque majeur pour les prix et la sécurité alimentaire mondiale » (Arthur Portier, Agritel)

Ce mercredi, lors d'un appel avec le chef de l'Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, il a réitéré son refus malgré les appels de la communauté internationale. Le 22 juillet dernier, le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l'Onu au Conseil de sécurité, Martin Griffiths, a, en effet, alerté sur « le risque de voir des millions de personnes touchées par la faim, voire pire » du fait de la décision russe.

Livraisons au continent africain

Néanmoins, le président russe a demandé le soutien de son homologue turc pour exporter ses céréales, et de facto contourner les sanctions occidentales.

« Compte tenu des besoins en nourriture des pays les plus nécessiteux, des options sont en cours d'élaboration pour permettre des livraisons de céréales russes (...). Il existe une volonté de coopérer dans ce domaine avec la Turquie », a indiqué le Kremlin dans un communiqué, résumant la teneur des propos de Vladimir Poutine.

La France a accusé ce mercredi la Russie de faire courir « délibérément » un risque sur la sécurité alimentaire mondiale « en détruisant des infrastructures essentielles à l'exportation de céréales ».

« Elle ne fait que rechercher son propre intérêt aux dépens des populations les plus vulnérables en faisant monter les prix des produits agricoles et en essayant d'empêcher un de ses principaux concurrents d'exporter ses productions », à savoir l'Ukraine, a réagi la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les propos de Vladimir Poutine font suite à ceux tenus lors du sommet Russie-Afrique, les 27 et 28 juillet, durant lequel le dirigeant russe a promis de livrer gratuitement des céréales à six pays africains. « Dans les mois qui viennent, nous serons en mesure d'assurer des livraisons gratuites de 25 à 50.000 tonnes de céréales au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine et à l'Érythrée », avait-il assuré dans son discours d'ouverture retransmis à la télévision russe.

Frappes russes sur les ports ukrainiens du Danube

En parallèle, des frappes russes ont été menées sur des ports ukrainiens situés sur le Danube. Ces derniers permettent d'acheminer des céréales via une voie alternative et donc malgré la suspension de l'accord. Le port de Reni a, en effet, été touché la semaine dernière et le port d'Izmaïl dans la nuit de mardi à mercredi. À ce sujet, le président turc a appelé ce mercredi Vladimir Poutine à éviter « toute escalade des tensions dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine » et a souligné que l'accord céréalier enterré par le Kremlin était « un pont vers la paix ».

D'autant que la Russie a annoncé, ce même jour, avoir lancé des manœuvres navales impliquant une cinquantaine de navires et l'aviation dans la Baltique, mer essentiellement bordée par les pays de l'Otan que Moscou considère comme une menace existentielle.

Les manœuvres « Bouclier océanique 2023 » prévoient quelque 200 exercices militaires avec « plus de 30 navires et vaisseaux de combats, 20 navires d'approvisionnement, 30 aéronefs (...) et environ 6.000 militaires », a indiqué le ministère de la Défense. L'objectif est de « vérifier la capacité de la flotte militaire à défendre les intérêts nationaux de la Russie », a-t-il ajouté dans un communiqué diffusé sur Telegram, qui ne précise pas la durée des manœuvres.

(Avec AFP)

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.