Céréales ukrainiennes : l'UE accorde une aide de 100 millions d'euros à cinq pays de l'Europe de l'Est

Trois mois après avoir accordé plus de 50 millions d'euros à cinq Etats de l'Europe de l'Est pâtissant de l'abondance de céréales ukrainiennes, les Vingt-Sept ont approuvé une nouvelle aide de 100 millions d'euros destinée à ces pays, à savoir la Pologne, la Roumanie, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie. La Commission européenne a également détaillé un plan d'aide dédié aux 22 autres pays de l'UE.
L'Union Européenne a approuvé ce lundi une aide de 100 millions d'euros destinée à cinq pays d'Europe de l'Est particulièrement affectés par l'afflux de céréales ukrainiennes.
L'Union Européenne a approuvé ce lundi une aide de 100 millions d'euros destinée à cinq pays d'Europe de l'Est particulièrement affectés par l'afflux de céréales ukrainiennes. (Crédits : Reuters)

100 millions d'euros vont être attribués à cinq pays d'Europe de l'Est. La mesure a été annoncée par la Commission européenne ce lundi 26 juin. Elle a pour objectif de venir en aide aux agriculteurs de ces cinq pays, déstabilisés par l'importation massive de céréales d'Ukraine. En effet, ces importations saturent les silos et font baisser les prix sur les marchés intérieurs. Cette problématique n'est pas nouvelle. En mars 2023, Bruxelles avait déjà proposé son aide à hauteur de 56,3 millions d'euros à la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie.

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Ces 100 millions d'euros seront répartis de la manière suivante : 39,33 millions d'euros seront alloués à la Pologne, 29,73 millions à la Roumanie, 15,93 millions à la Hongrie, 9,77 millions à la Bulgarie et 5,24 millions à la Slovaquie, selon les précisions apportées par l'exécutif européen. Néanmoins, cette enveloppe n'a pas immédiatement fait l'unanimité. Une douzaine de pays avait réclamé des « clarifications » quant aux critères de calcul et d'allocation des fonds.

Des réticences avaient déjà été exprimées début juin, lorsque ces mêmes cinq pays de l'Est avaient obtenu l'autorisation de Bruxelles de prolonger jusqu'à la mi-septembre leurs mesures de restriction. Celles-ci visent à bloquer sur leur territoire la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesols ukrainiens, à condition de ne pas empêcher leur transit vers d'autres pays. La moitié des Etats membres de l'UE s'étaient inquiétés, dans une lettre commune, d'un « traitement différencié au sein du marché intérieur ».

La « réserve de la crise agricole » pour les 22 autres pays

Pour obtenir le feu vert sur l'enveloppe des 10 millions d'euros, le commissaire Janusz Wojciechowski avait promis mi-juin d'activer pour les 22 autres Etats membres tout le reste de la « réserve de crise agricole ». Le montant de cette dernière avait été révisé à la hausse pour atteindre 530 millions d'euros pour l'année, contre 450 millions d'euros auparavant. Les 22 Etats vont donc pouvoir se partager 330 millions d'euros. En ce qui concerne la répartition de cette enveloppe, l'Espagne recevra environ 81,08 millions d'euros, 60,55 millions d'euros iront à l'Italie et 53,1 millions d'euros à la France. Quant à l'Allemagne, elle percevra 35,77 millions d'euros. Chaque pays pourra tripler l'aide accordée par l'Europe en utilisant des fonds nationaux.

Ces aides ont vocation à soutenir les agriculteurs européens qui font face aux nombreuses crises du moment, de l'impact indirect de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et des engrais aux récentes inondations en Italie en passant par la sécheresse qui frappe l'ensemble de l'Europe. Toutefois, cette enveloppe de 330 millions d'euros n'a pas encore été formellement accordée aux 22 Etats membres. Elle doit encore être approuvée à l'occasion d'une prochaine réunion des représentants de ces pays.

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Éviter l'interdiction d'importer des céréales ukrainiennes

En mai 2022, les Vingt-Sept avaient suspendu pour un an les droits de douane sur les denrées ukrainiennes, en soutien au pays. Mais à cause de cette politique d'urgence, les voisins de l'Ukraine ont reçu un flux de céréales massif, ce qui a provoqué la saturation des silos, faute de moyens logistiques appropriés. Par effet de domino, les prix des céréales dans ces pays saturés par l'offre ont diminué, ce qui a affecté les revenus des agriculteurs locaux. Au point d'entraîner d'importantes manifestations d'agriculteurs dans plusieurs pays.

Pour apaiser les tensions, quatre pays (la Pologne, puis la Hongrie, la Slovaquie et la Bulgarie) ont émis à partir de la mi-avril 2023 des interdictions d'importations contre les produits ukrainiens. Ces mesures de protectionnisme ont rapidement été condamnées par Bruxelles, seule compétente pour déterminer la politique commerciale de l'UE, et bien sûr, par Kiev qui les juge contraire aux principes du marché unique. L'institution européenne a donc endossé son rôle de médiateur pour maintenir un système d'aide à l'Ukraine qui ne déstabiliserait pas les pays de l'UE limitrophes.

Fin avril 2023, la Commission européenne avait annoncé avoir conclu un accord avec cinq Etats de l'Union Européenne pour garantir le transit des céréales ukrainiennes. Cet accord prévoit la fin des interdictions d'importation, en échange de « mesures de sauvegarde exceptionnelles » sur les quatre produits jugés les plus sensibles : le blé, le maïs, le colza, et les graines de tournesol. Signé par cinq pays (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie), le texte a été approuvé par Kiev et vise à « répondre à la fois aux préoccupations de l'Ukraine et à celles des pays frontaliers », a expliqué le commissaire au Commerce Valdis Dombrovskis.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 27/06/2023 à 19:27
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Bonjour, Avant toute chose, je remarque qu'une grande partie des agriculteurs de notre union , ons choisis des plantations de blé afin de compenser les exportations ukrainien... Mais la Russie a vendu sa production sur les marchés internationaux et ...

à écrit le 26/06/2023 à 19:21
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Les céréale ukrainiennes ne sont-elles pas sensées n'être qu'en transit en UE ? il faut donc juste accélérer le transit... et éventuellement prélever un financement sur les céréales traitées par l'UE

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