[Article publié le lundi 26 février 2024 à 07h52 et mis à jour à 09h14] Le Japon pousse un soupir de soulagement. La sonde SLIM, posée sur la Lune depuis fin janvier, est de nouveau activée après avoir survécu à deux semaines de rigoureuse nuit lunaire, a annoncé lundi l'agence spatiale japonaise Jaxa.
« La nuit dernière, une commande a été envoyée à SLIM et une réponse a été reçue, confirmant que l'engin a survécu à la nuit lunaire et a gardé sa capacité de communication ! », a déclaré avec enthousiasme la Jaxa sur X (ex-Twitter).
Les communications ont été « interrompues peu de temps après, car c'était encore la mi-journée lunaire et la température des équipements de communication était très élevée », a précisé la Jaxa.
Un alunissage compliqué
« Des préparatifs sont en cours pour reprendre les opérations lorsque les températures des instruments auront suffisamment refroidi », a ajouté l'agence spatiale.
Le module avait réussi le 20 janvier un alunissage à 55 mètres de sa cible, soit un très haut degré de précision. Le Japon était devenu le cinquième pays à réussir à se poser sur le satellite naturel de la Terre après les Etats-Unis, l'URSS, la Chine et l'Inde. Mais en raison d'un problème moteur au dernier moment, SLIM s'était posé de manière inclinée et ses cellules photovoltaïques ne recevaient pas la lumière du soleil, ce qui avait obligé la Jaxa à le désactiver dans un premier temps.
SLIM a aluni dans un petit cratère de moins de 300 mètres de diamètre, appelé Shioli, et avait pu avant d'être éteint débarquer normalement ses deux mini-rovers, censés mener des analyses de roches provenant de la structure interne de la Lune (le manteau lunaire), encore très mal connue.
Atteindre la Lune reste un immense défi
Plus de 50 ans après les premiers pas humains sur la Lune - effectués par les Américains en 1969 - le satellite naturel de la Terre est redevenu l'objet d'une course mondiale. Mais, atteindre la Lune reste un immense défi technologique, même pour les grandes puissances spatiales. L'entreprise privée américaine Astrobotic, sous contrat avec la Nasa, a ainsi échoué début janvier à poser son premier engin sur la Lune.
En 2022, une sonde de la Jaxa, Omotenashi, embarquée à bord de la mission américaine Artémis 1, avait connu une défaillance fatale de ses batteries peu après son éjection dans l'espace. Et l'an dernier, un alunisseur de la jeune entreprise privée japonaise ispace s'était écrasé à la surface de la Lune, ayant raté l'étape cruciale de la descente en douceur.
En août, près de 50 ans après le dernier succès de la mission lunaire de Moscou, la sonde Luna-25 s'est écrasée sur la Lune. Quant au programme américain Artémis, qui prévoit de renvoyer des astronautes sur le satellite naturel de la Terre, il a récemment été reporté à septembre 2026, avec à plus long terme la construction d'une base permanente sur place. La Chine a des projets concurrents similaires.
L'Inde est rentrée dans la course par la grande porte en devenant le premier pays à faire atterrir un engin près du pôle Sud lunaire, pratiquement inexploré, en août et en lançant avec succès un mois plus tard un vaisseau spatial pour observer les couches les plus externes du Soleil. La puissance asiatique prévoit maintenant d'envoyer un homme sur la Lune et de disposer d'une station spatiale d'ici 2040.
(Avec AFP)