Matériaux critiques : la France appelle les Etats-Unis à travailler avec l'Europe

Laurence Boone a appelé l'administration américaine à travailler avec l'Union européenne à des « partenariats élargis » avec d'autres régions du monde, notamment sur les matériaux critiques nécessaires à la transition énergétique. La secrétaire d'État en charge de l'Europe a aussi vanté le règlement européen pour une industrie à zéro émission nette, qu'elle considère comme une réponse à l'IRA, l'énorme plan de subventions américaines, et permet ainsi de mettre Europe et États-Unis sur « un pied d'égalité ».
« Il s'agit de voir comment élargir notre partenariat vers d'autres régions du monde » étant dans la même approche que les États-Unis et l'UE, a déclaré Laurence Boone, la secrétaire d'État en charge de l'Europe.
« Il s'agit de voir comment élargir notre partenariat vers d'autres régions du monde » étant dans la même approche que les États-Unis et l'UE, a déclaré Laurence Boone, la secrétaire d'État en charge de l'Europe. (Crédits : Hervé Cortinat / OECD)

Ils sont indispensables au développement des nouvelles technologies, notamment de la transition énergétique : les matériaux critiques. La Commission européenne en a listé 30 actuellement, aussi bien des métaux que des éléments chimiques.

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Il s'agit des « matières premières pour lesquelles un risque pèse sur la chaîne d'approvisionnement, soit parce que celle-ci est concentrée dans un très petit nombre de pays, soit parce que la stabilité politique des pays fournisseurs est limitée, alors qu'elles présentent un intérêt économique ou industriel fort pour les pays demandeurs », comme l'explique le CEA.

« Nous devons nous coordonner entre pays amis »

Des matériaux qui viennent de différents pays du monde et pour lesquels l'Europe dépend aujourd'hui fortement de la Chine. Et c'est justement sur la fourniture de ces matières premières que s'est exprimée la secrétaire d'État en charge de l'Europe, ce mercredi 29 mars.

« L'idée est que l'on se mette ensemble, au-delà de l'UE et du G7, afin de sourcer des matériaux critiques dans des pays producteurs pour diversifier nos approvisionnements. Nous devons nous coordonner entre pays amis », a insisté Laurence Boone auprès de l'AFP, en visite aux États-Unis depuis lundi.

« Il s'agit de voir comment élargir notre partenariat vers d'autres régions du monde » étant dans la même approche que les États-Unis et l'UE, tels que certains pays asiatiques, « les inciter à regarder au-delà », a-t-elle précisé.

Pied d'égalité

Ce voyage outre-Atlantique a également été l'occasion de souligner, tant auprès du secteur privé que de l'administration américaine, les récentes avancées européennes. Notamment la réforme validée du marché européen de l'électricité et, surtout, la proposition par la Commission européenne de règlement pour une industrie « zéro net », validée par le Conseil européen.

Ce projet de règlement européen se veut être une réponse au grand plan climat lancé par Joe Biden. Le fameux « IRA », pour Inflation Reduction Act, définitivement adopté l'été dernier et qui a suscité depuis des inquiétudes, tant côté européen que chez les partenaires asiatiques des États-Unis, Japon et Corée du Sud en tête. De fait, ce programme constitue un énorme plan d'aides à la transition énergétique. Il offre ainsi aux industriels étrangers des subventions et des crédits d'impôts à la production et à l'achat pour les technologies uniquement fabriquées aux États-Unis (391 milliards de dollars d'aides sur dix ans).

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L'UE a contre-attaqué avec son projet de règlement européen. Celui-ci prévoit notamment une simplification et une accélération des procédures et des octrois de permis pour les implantations industrielles sur le territoire européen, ainsi que des facilités de financement.

« C'est une réponse à l'IRA qui nous met sur un pied d'égalité, ce n'est plus l'Europe qui demande quelque chose à ce sujet mais d'un seul coup l'Europe qui est plus forte. Cela crée un rapport différent et vis-à-vis des entreprises c'est rassurant, car cela redonne un cadre » aux relations transatlantiques, a estimé la secrétaire d'État.

Elle a par ailleurs souligné « la vitesse à laquelle nous avons réagi, entre la décision lors du Conseil de décembre où l'on décide de se réunir sur l'IRA et celui de mars où l'on parvient à un accord » entre États membres.

Un accord espéré entre l'UE et les États-Unis

Le ministère américain des Finances doit d'ailleurs préciser dans les prochains jours le cadre d'application de l'IRA concernant les subventions en faveur des véhicules électriques, ainsi que les matériaux nécessaires à la transition énergétique. Les États-Unis ont signé en début de semaine un accord sur le sujet avec le Japon. Il laisse augurer d'une prise en compte des produits japonais dans le cadre d'application.

L'UE espère désormais bénéficier d'un traitement équivalent, afin de permettre aux constructeurs européens de bénéficier des mêmes subventions. Les négociations sont en cours entre les deux côtés de l'Atlantique. L'UE a également exprimé ses inquiétudes sur le risque de se voir hors du marché américain concernant panneaux solaires et éoliennes.

En visite en fin de semaine à Washington, la Commissaire européenne en charge de l'économie numérique, Margrethe Vestager, doit rencontrer la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo puis la secrétaire au Trésor Janet Yellen et aborder notamment ces sujets.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 31/03/2023 à 17:25
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Depuis Obama les règles ont changé c'est la Chine qui est dans le viseur des US...et l'Europe ils ont bien précisé à l'article 1 du Grand Complot Mondial que c'était leur ruche personnelle: de temps en temps ils viennent y récolter le miel (devises, ...

à écrit le 30/03/2023 à 22:52
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Les ricains en ont rien à cirer de cette obscure ponctionnaire. Elle se croit au pays de Candy? Ou à un ego démesuré comme son mentor ? C est unecompetition Internationale a l accès des ressources … pas un autre sujet sur qu avé. Une nunuche - gugus...

à écrit le 30/03/2023 à 9:29
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Amusante la secrétaire d'état penser que voix porte hors son secrétariat montre un ego démesuré. Le Président lors de sa visite aux US avait reçu un beau sourire de Jo pour demander à revoir l'IRA.

à écrit le 30/03/2023 à 9:15
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Elle rêve cette dame, nous avions une politique internationale qu'en avons nous fait. J'ai l'impression que la France est disons fâchée avec nos anciens pays partenaires.

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