Menace des Houthis en mer Rouge : les incidents se multiplient, les cours du pétrole grimpent

Les attaques des Houthis du Yémen envers les navires commerciaux se sont multipliés ces dernières semaines. Une menace avec des conséquences de plus en plus lourdes sur le commerce maritime mondiale puisque le géant pétrolier BP vient d'annoncer suspendre ses transits dans la région.
(Photo d'illustration).
(Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

[Article publié le lundi 18 décembre 2023 à 13h29 et mis à jour à 14h30] Après les porte-conteneurs, les tankers. Alors que les attaques des rebelles Houthis du Yémen continuent en mer Rouge avec un navire norvégien touché par  « un objet non identifié », le groupe pétrolier BP a annoncé suspendre « tous ses transits » en mer Rouge. Une décision qui intervient après celle ce week-end des géants du transport maritime mondial, Maersk, CMA CGM (propriétaire de La Tribune, Hapag-Lloyd et MSC) de renoncer à passer par cette zone.

« Compte tenu de la détérioration de la situation sécuritaire du transport maritime en mer Rouge, BP a décidé de suspendre temporairement tous les transits via cette voie », a indiqué le groupe à l'AFP.

En ce même jour, un navire norvégien, le M/V Swan Atlantic, a été touché en mer Rouge par un « objet non dentifié », a indiqué son propriétaire. « Heureusement les membres de l'équipage indien n'ont pas été blessés et, selon eux, le bateau a subi des dégâts limités », a indiqué l'armateur norvégien Inventor Chemical Tankers dans un communiqué. Il y précise que le tanker se rendait de France métropolitaine à la Réunion, sans lien avec Israël. Le M/V Swan Atlantic est désormais sous la protection de la marine américaine. Plus tôt dans la matinée, deux agences de sécurité maritime avaient rapporté l'existence d'une explosion au large des côtes du Yémen.

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Sur fond de crise dans la région et de menace sur le commerce maritime mondial, le pétrole grimpait ce lundi, poussé par les inquiétudes sur des difficultés d'approvisionnement par la route commerciale de la mer Rouge, couplées à la faiblesse du dollar. Vers 12h50 GMT (13h50 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février prenait 1,24% à 77,50 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier gagnait 1,19% à 72,28 dollars.

Le détroit de Bab el-Mandeb, où se concentrent les attaques, est situé juste avant le canal de Suez, lequel concentre près de 10% du commerce maritime mondial. Il constitue aussi un point de passage stratégique pour le passage des hydrocarbures, notamment en provenance du golfe Persique. Cette décision de la part de BP « souligne le risque pour cette artère vitale pour le commerce international du pétrole », assurent les analystes de DNB Markets.

Des attaques multiples en réponse au conflit entre Israël et le Hamas

Depuis le début du conflit, le 7 octobre dernier, les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, ont lancé une série d'attaques aux drones et aux missiles contre des navires en mer Rouge en affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza soumise aux bombardements israéliens. Rien que fin de semaine dernière, deux navires commerciaux ont été attaqués en moins de 48 heures, dont un porte-conteneurs de la compagnie Maersk.

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La communauté internationale n'a pas attendu longtemps pour tenter de sécuriser cette voie maritime stratégique. Samedi, un destroyer américain a abattu en mer Rouge plus d'une douzaine de drones lancés depuis les zones du Yémen contrôlées par les Houthis, a indiqué l'armée américaine. Le gouvernement britannique a quant à lui déclaré qu'un de ses destroyers avait également abattu un drone dans la même zone.

Côté français, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna, en visite en Israël, a déclaré dimanche dernier que les attaques en mer Rouge perpétrées par des rebelles Houthis du Yémen « ne peuvent rester sans réponse ». « Nous étudions plusieurs options » défensives « avec nos partenaires » notamment pour « éviter que cela ne recommence », a précisé la ministre des Affaires étrangères, lors d'un point presse à son arrivée à Tel-Aviv.

Le porte-parole des Houthis, Mohammed Abdel Salam, a annoncé samedi dernier une médiation d'Oman pour sécuriser la voie d'eau, mais averti que les rebelles continueraient à mener des attaques contre les navires liés à Israël ou se dirigeant vers les ports israéliens si des quantités supplémentaires de nourriture et de médicaments n'étaient pas autorisés à entrer dans la bande de Gaza.

(Avec agences)

Commentaires 4
à écrit le 19/12/2023 à 9:09
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"les cours du pétrole grimpent" AAAAAAAAHHHH d'accord je comprends mieux ! Mais ça commence à faire beaucoup de conflits ça pour seulement tenir le pétrole élevé non ? En tout cas il y a assez d'armes c'est sûr hein ! ^^

à écrit le 18/12/2023 à 16:41
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Heureusement que les experts disaient qu’il allait baisser

le 19/12/2023 à 9:10
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Ben il devrait baisser le problème des experts étant qu'ils n'expliquent pas tous les mécanismes parce que cela remettrait fortement leurs expertises et donc salaires à 5 chiffres en question.

à écrit le 18/12/2023 à 16:19
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Pour le coup, nous qui avons vendu les armes qui ont servit lors de la guerre de Yémen, du coup tapis de bombes?!! au vue du nombre de morts au Yémen , passé sous silence, du coup nous pouvons imaginer qu'il y a du biz a faire ! j'ai pu connaitre ...

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