Nucléaire iranien : Rohani encourage Trump à lever les sanctions contre Téhéran

Le président Hassan Rohani a appelé ce mardi 27 août les Etats-Unis à "faire le premier pas", en levant toutes les sanctions imposées à l'Iran sur le dossier nucléaire. Une déclaration qui s'inscrit en réaction aux propos du président américain Donald Trump qui juge réaliste une rencontre avec le dirigeant iranien.
Le président iranien Hassan Rohani.
Le président iranien Hassan Rohani. (Crédits : Reuters)

Le G7 adoucirait-il les mœurs ? Alors que les tensions entre les Etats-Unis de Donald Trump et la République islamique se sont exacerbées ces derniers mois - dans le sillage du retrait unilatéral américain de l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien, suivi du rétablissement par Washington de fortes sanctions contre Téhéran -  une légère décrispation est toutefois apparue à l'occasion du sommet du G7 de Biarritz. En effet, puisque Donald Trump a affirmé ne pas écarter le principe d'une rencontre avec son homologue iranien dont le chef de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif Zarif , a effectué un déplacement surprise au sommet ce lundi 26 août.

A la question "est-il réaliste que vous rencontriez M. Rohani dans les prochaines semaines ?", posée lundi par la presse en clôture du G7, le locataire de la Maison-Blanche a répondu par l'affirmative. Si un vent nouveau semble souffler sur ce dossier très sensible qui empoisonne les relations internationales et a mené le Golfe au bord de l'embrasement cet été, Hassan Rohani a néanmoins, à son tour, posé des conditions. La première "étape est de retirer les sanctions. Vous devez retirer toutes les sanctions illégales, injustes et erronées contre la nation iranienne", a dit ce mardi matin M. Rohani dans un discours retransmis sur la TV d'Etat prononcé dan le cadre de l'inauguration d'un projet immobilier à Téhéran.

"Faites le premier pas", a martelé le président Rohani. "Sans cette étape, le verrou ne sera pas débloqué. La clé d'un changement positif est entre les mains de Washington car l'Iran a déjà exclu de faire ce qui inquiète le plus les Etats-Unis : la fabrication d'une bombe atomique", a argué le président iranien. "Si, honnêtement, c'est votre seule préoccupation, celle-ci a déjà été exclue" par une fatwa émise par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a-t-il avancé.

Pour Trump, "les circonstances" doivent être réunies

M. Trump, qui avait dénoncé avec fracas l'accord sur le nucléaire iranien et exerce depuis une "pression maximale" sur l'Iran, a néanmoins conditionné une telle rencontre: que les "circonstances" soient réunies. La veille, le président français Emmnauel Macron, qui mène une médiation active en vue d'une désescalade, avait signé un coup diplomatique en invitant le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, à Biarritz.

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Lors d'une conférence de presse au G7 de Biarritz, M. Macron a indiqué que les discussions lors du sommet avaient créé "les conditions d'une rencontre et donc d'un accord" entre les présidents américain et iranien. Il a dit espérer que cette rencontre puisse s'organiser "dans les prochaines semaines" "Rien n'est fait, les choses sont éminemment fragiles", a-t-il prévenu.A Téhéran, le président Rohani s'est dit dès lundi ouvert au dialogue, malgré les critiques de l'aile dure du régime sur la visite de son ministre des Affaires étrangères en France - M. Zarif n'a toutefois rencontré aucun responsable américain durant cette courte étape à Biarritz.

Les Européens tentent de convaincre Trump de desserrer l'étau

La récente montée des tensions entre l'Iran et les Etats-Unis, avec des attaques mystérieuses contre des navires dans la région stratégique du Golfe, des drones abattus et des pétroliers saisis, a fait craindre une escalade incontrôlable, alors que le dossier sur le nucléaire empoisonne les relations internationales. L'accord de Vienne sur le nucléaire reposait sur une levée des sanctions visant l'Iran en échange de l'engagement iranien de ne pas se doter de l'arme nucléaire.

Mais, après la rétablissement de lourdes sanctions américaines affectant largement l'économie de la République islamique, Téhéran a riposté en rompant avec des engagements pris aux termes de l'accord, et il menace de continuer à le détricoter s'il n'obtient pas de contreparties. Les Européens tentent de convaincre Donald Trump de desserrer l'étau des sanctions sur le pétrole iranien en échange d'un retour de Téhéran au respect de ses engagements et de l'ouverture de négociations pour renforcer l'accord de Vienne et encadrer le programme balistique iranien.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 27/08/2019 à 20:56
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Le respect des uns est issus du respect des autres! Mais la mondialisation n'en a aucun!

à écrit le 27/08/2019 à 19:04
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Tant que Trump n'aura pas changé d'optique et de politique au moyen-orient rien ne pourra avancer dans cette affaire. Malheureusement, Trump a jugé plus opportun de soutenir inconditionnellement l'arabie saoudite (au point de lui donner des capaci...

à écrit le 27/08/2019 à 11:41
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Ballet diplomatique à trois classique.

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