Otan : la Hongrie réaffirme son « soutien » à l'adhésion de la Suède

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a réaffirmé ce mercredi son « soutien » à une adhésion de la Suède à l'Otan lors d'un appel avec le chef de l'Alliance atlantique. La Hongrie est désormais le seul pays à bloquer le processus depuis que le Parlement turc l'a ratifié la veille.
Avec cette déclaration, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a fait un nouveau geste politique positif en faveur de la ratification par son pays de l'adhésion de la Suède à l'Otan.
Avec cette déclaration, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a fait un nouveau geste politique positif en faveur de la ratification par son pays de l'adhésion de la Suède à l'Otan. (Crédits : Reuters)

Suite à l'invasion russe en Ukraine, la Suède a posé sa candidature pour rejoindre l'Otan, l'Alliance atlantique fondée en 1949 dans le but de protéger la population et le territoire de ses pays membres. Pour en faire officiellement partie, il ne lui manque plus que l'approbation de la Hongrie puisque, depuis ce mardi, la Turquie a (enfin) ratifié son adhésion.

Des dires du gouvernement hongrois, cela ne devait être qu'une formalité. Le Premier ministre Viktor Orban s'est en effet exprimé favorablement à ce sujet ce mercredi 24 janvier auprès du chef de l'Otan, Jens Stoltenberg :

« Je lui ai redit que le gouvernement hongrois soutenait la candidature suédoise », a-t-il déclaré sur X (ex-Twitter), ajoutant qu'il allait « continuer à appeler le Parlement à boucler la ratification à la première occasion possible ».

Just finished a phone call with @NATO Secretary General @jensstoltenberg. I reaffirmed that the Hungarian government supports the NATO-membership of #Sweden. I also stressed that we will continue to urge the Hungarian National Assembly to vote in favor of Sweden's accession and...

— Orbán Viktor (@PM_ViktorOrban) January 24, 2024

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 « Bon échange téléphonique avec Viktor Orban », a commenté de son côté le secrétaire général de l'Otan, saluant le « soutien clair » du responsable hongrois. « Hâte que la ratification ait lieu dès que le Parlement reprendra ses travaux ». Les députés hongrois doivent justement siéger de nouveau à partir de mi-février. Reste que le dossier n'est pas à l'ordre du jour à ce stade.

Relations tendues

Cette déclaration est néanmoins un nouveau geste politique positif de la part du Premier ministre hongrois, après un autre la veille. Viktor Orban a en effet convié ce mardi son homologue suédois à Budapest pour tenter de résoudre les différends barrant la ratification par son pays de l'adhésion du pays nordique à l'Otan.

« J'ai envoyé aujourd'hui une lettre au Premier ministre Ulf Kristersson pour l'inviter en Hongrie afin de discuter de l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique », a ainsi écrit le dirigeant populiste et conservateur hongrois sur X.

Mais la perspective d'un dialogue constructif est encore loin d'être gagnée. Le ministre suédois des Affaires étrangères a en effet répondu à l'invitation de manière sèche, affirmant que son pays n'avait « pas de raison » de négocier actuellement avec la Hongrie. « Lors du sommet de Madrid l'année dernière, la Hongrie (...) a octroyé à la Suède le statut d'invité » en vue d'une adhésion à l'Otan, sans poser de réserve, a regretté Tobias Billström. Il s'est en revanche dit prêt à « des discussions », relevant « les nombreux points communs » et « la coopération militaire » entre les deux pays.

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La Hongrie traîne des pieds

Viktor Orban avait pourtant promis de ne pas être le dernier pays à donner son aval à la Suède. Mais à trop attendre, il a été devancé par la Turquie. La Hongrie a en plus déjà donné son soutien de principe à l'entrée de la Suède, mais traîne des pieds depuis des mois pour la concrétiser.

Ce qui coince du côté de Budapest est la politique de « dénigrement » menée par la Suède à l'égard du gouvernement hongrois, accusé de dérive autoritaire. La Hongrie est en droit « d'exiger d'abord le respect de la Suède » avant de « se préparer à prendre une décision positive », avait déclaré il y a quelques mois Viktor Orban. Son chef de cabinet a encore déploré la semaine dernière l'attitude de la Suède. « Les Suédois n'ont pris aucune mesure pour bâtir une relation amicale » et gagner « la confiance » de la Hongrie, avait estimé devant la presse Gergely Gulyas, s'étonnant que l'entrée dans l'Otan « ne soit pas une priorité » pour Stockholm.

Tous en Hongrie ne partagent pas cette attitude. Dans l'opposition, le parti socialiste (MSZP) a appelé Viktor Orban à « mettre fin à cette mascarade insensée, qui nuit considérablement à l'image de la Hongrie », réclamant la convocation d'une session extraordinaire de l'Assemblée pour enfin procéder au vote.

Lorsque la Hongrie se décidera à enfin ratifier l'adhésion de la Suède à l'Otan, celle-ci deviendra en tout cas le 32e pays membre de l'Alliance atlantique. La dernière entrée remonte à avril 2023 avec la Finlande... qui avait pourtant déposé sa candidature en même temps que la Suède. Avec cette démarche, les deux pays voisins ont ainsi rompu avec des décennies de neutralité après la Seconde Guerre mondiale, puis de non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 25/01/2024 à 6:45
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Juste un autre pion de poutine en Europe comme LePen, finances par eux, avec l'appui de fermes a troll en russie. Le but est de diviser de l'interieur.

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