Pour la Finlande, la menace russe a augmenté depuis son adhésion à l'Otan

La menace d'opérations russes sur les infrastructures de la Finlande a augmenté depuis son adhésion à l'Otan, en avril dernier, estiment les services de renseignement finlandais dans leur rapport annuel. Un document publié alors que les autorités enquêtent sur l'éventuel sabotage d'un gazoduc, dont l'origine reste encore inconnue.
Les relations entre la Finlance et son voisin russe se sont « significativement détériorées » depuis son entrée à l'Otan en avril selon les services de renseignement finlandais.
Les relations entre la Finlance et son voisin russe se sont « significativement détériorées » depuis son entrée à l'Otan en avril selon les services de renseignement finlandais. (Crédits : DADO RUVIC)

Depuis son adhésion à l'alliance militaire occidentale en avril, après trois décennies de non-alignement militaire et en pleine guerre en Ukraine, la Finlande est-elle davantage menacée par la Russie ? Oui, affirment les services de renseignement finlandais (Supo).

« La menace d'espionnage ou d'opérations d'influence contre des infrastructures essentielles a augmenté », a ainsi déclaré leur directeur, Antti Pelttari, au cours d'une conférence de presse, ce jeudi 12 octobre.

Les relations avec le puissant voisin russe, avec qui la Finlande partage une frontière de 1.300 kilomètres de long, se sont « significativement détériorées » depuis cette date, selon lui. Et la Russie « est préparée à prendre des mesures contre la Finlande », estiment les services finlandais dans leur rapport annuel.

Prudence autour de la fuite du gazoduc Balticconnector

Les autorités finlandaises enquêtent par ailleurs sur la fuite ayant conduit à la fermeture ce dimanche du gazoduc Balticconnector entre la Finlande et l'Estonie, soupçonnant une probable intervention extérieure.

Lire aussiFuite du dernier gazoduc finlandais : les réparations prendront au moins cinq mois

« L'ampleur des dommages est telle qu'ils ont dû être causés par une force, qui n'était pas, par exemple, un plongeur ou un petit robot sous-marin, les dommages sont plus massifs », a indiqué mercredi le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, au cours d'une conférence de presse.

Ces dommages ont probablement été provoqués par une « force mécanique et non une explosion », a estimé de son côté le Bureau national d'enquêtes (NBI) finlandais. Le responsable du NBI n'a pas voulu entrer dans les détails, se contentant d'indiquer qu'« aucune hypothèse n'était exclue », concernant l'origine de cet incident.

Prudence de mise également pour Antti Pelttari. Ce dernier a refusé de se prononcer sur l'origine de cet incident. Il a néanmoins relevé que « l'implication d'un acteur étatique ne pouvait être exclue ». Selon l'opérateur finlandais Gasgrid, les réparations prendront au moins cinq mois. La situation du système gazier finlandais devrait toutefois rester stable, grâce à l'approvisionnement par le terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) flottant à Inkoo (sud), selon Gasgrid.

Lire aussiLa Finlande se dote d'un premier terminal GNL flottant

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a en tout cas promis mercredi une « réponse déterminée » de l'alliance atlantique, si les dommages causés résultaient d'une « attaque délibérée ».

Appel à la vigilance

Dans ce contexte, les autorités finlandaises ont exhorté les entreprises et organismes en charge d'infrastructures critiques à relever leur niveau de préparation et de surveillance. « Les dommages portés aux infrastructures critiques, causés de façon probablement intentionnelle, sont une question très grave », a relevé Janne Kankanen, le patron de l'agence publique chargée de l'approvisionnement en biens essentiels.

Reste que des opérations paralysant les infrastructures finlandaises restent « peu probables à court terme », juge le Supo, pour qui la Russie vise surtout à intimider. « Le secteur de l'énergie est ainsi un exemple de cible pertinente à cet égard », a noté le chercheur Suvi Alvari. L'incident sur le gazoduc est intervenu un an après le sabotage du gazoduc Nord Stream transportant du gaz naturel de la Russie vers l'Allemagne. C'était le 26 septembre 2022 et son origine reste toujours une énigme à ce jour.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 12/10/2023 à 16:54
Signaler
"avec qui la Finlande partage une frontière de 1.300 kilomètres de long," On pourrait rajouter :avec qui la Finlande et maintenant les américains pardon l'Otan partagent une frontière de 1.300 kilomètres de long,

à écrit le 12/10/2023 à 16:06
Signaler
C'est normal : les Russes avaient un certain respect pour les Finlandais, et maintenant ils n'en ont plus. Et pour cause : les Finlandais ont confié leur sécurité à une bureaucratie, qui s'appelle l'Otan.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.