Défense : les Etats-Unis et la Suède renforcent leur coopération face à la Russie

Stockholm et Washington entendent renforcer leurs liens militaires et permettre la tenue d'exercices bilatéraux grâce à un accord de coopération en matière de défense signé par les deux pays mardi. Et ce alors que la Suède attend toujours de pouvoir intégrer l'Otan et dont l'adhésion est bloquée par la Russie.
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin et son homologue suédois, Pal Jonson, à Stockholm en avril 2023.
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin et son homologue suédois, Pal Jonson, à Stockholm en avril 2023. (Crédits : Reuters)

C'est une première : mardi 5 décembre, les Etats-Unis et la Suède ont signé un accord de coopération en matière de défense. L'objectif : renforcer leurs liens militaires et permettre la tenue d'exercices bilatéraux, a expliqué Washington. Le pacte de défense établira « les conditions (permettant aux) forces américaines d'opérer en Suède », notamment en ce qui concerne « le statut légal du personnel militaire américain, l'accès aux zones de déploiement » et « le pré-positionnement de matériel militaire », précise encore le communiqué du Pentagone.

Les deux responsables signataires - le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin et son homologue suédois, Pal Jonson - « sont convenus de l'importance d'un soutien solide et continu à l'Ukraine face à l'invasion illégale et à grande échelle de la Russie », ajoute la même source.

L'adhésion de la Suède à l'Otan toujours en attente

Cette nouvelle coopération intervient alors que Stockholm est toujours dans l'attente de pouvoir entrer dans l'Otan. Un souhait qu'a également manifesté la Finlande qui a, elle, obtenu une réponse positive. En effet, depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022, les deux pays, qui s'étaient pourtant tenus à l'écart des alliances militaires durant des décennies, ont demandé à rejoindre l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord. Leur objectif : tenter de dissuader le pouvoir russe de les agresser alors que ces deux pays ont des frontières communes avec la Russie. Et si Helsinki a d'ores et déjà pu intégrer l'alliance en avril, Stockholm attend toujours la ratification de son adhésion par deux de ses membres, la Turquie et la Hongrie.

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En juillet dernier, le président turc avait notamment répété que le feu vert de son pays à l'entrée de la Suède dans l'Otan dépendait « de la réalisation des points inscrits dans l'accord tripartite » signé au sommet de l'Otan à Madrid l'an dernier entre la Turquie, la Suède et la Finlande. « Ouvrez d'abord la voie à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et, ensuite, nous ouvrirons la voie à la Suède, tout comme nous avons ouvert la voie à la Finlande », avait-il assuré. Et ce malgré les mesures prises par la Suède comme une réforme de sa Constitution et une nouvelle loi antiterroriste. « Notre nation a des attentes (...) Nous sommes la Turquie, nous ne sommes pas un pays ordinaire », avait insisté Erdogan.

Le nouveau pacte de défense américano-suédois sera en vigueur aussi bien avant qu'après l'adhésion de la Suède à l'Otan, a d'ailleurs expliqué le département d'Etat mardi, ajoutant que la Suède « est un partenaire fort et compétent en matière de défense qui se fait le champion des valeurs de l'Otan ».

Hausse de la menace russe en Finlande

Pour autant, une intégration dans l'Otan n'est pas sans conséquences. En effet, la Finlande estime que depuis son adhésion à l'alliance militaire occidentale en avril, elle est davantage menacée par la Russie. C'est du moins ce qu'affirment les services de renseignement finlandais (Supo). « La menace d'espionnage ou d'opérations d'influence contre des infrastructures essentielles a augmenté », a ainsi déclaré leur directeur, Antti Pelttari, au cours d'une conférence de presse, le 12 octobre dernier.

Les relations avec la Russie, avec qui la Finlande partage une frontière de 1.300 kilomètres de long, se sont « significativement détériorées » depuis cette date, selon lui. Et Moscou « est préparé à prendre des mesures contre la Finlande », estiment les services finlandais dans leur rapport annuel.

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Un constat qui fait écho aux propos tenus par Vladimir Poutine en mai 2022. Le chef de l'Etat russe avait, en effet, estimé que la Finlande aurait tort de renoncer à sa neutralité et de rejoindre l'Otan et il avait prévenu des conséquences de cette décision. Selon le Kremlin, Vladimir Poutine avait ainsi « souligné que l'abandon de la neutralité militaire de la Finlande serait une erreur puisque rien ne menace la sécurité de la Finlande », ajoutant qu'« un tel bouleversement de la politique étrangère du pays aura des conséquences négatives sur les relations russo-finlandaises ».

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 06/12/2023 à 10:38
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En plus ,la Suède a du blé ,contrairement aux autres pays ,ils n'ont pas dépensé des milliards pour des labos pendant la période Covid ,aucun confinement ,rien,tout a fonctionné normalement et pas plus de morts qu'ailleurs.

à écrit le 06/12/2023 à 10:21
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Il est dommage que l'OTAN et l'UE puissent être chanqués par la Hongrie et la Turquie. L'UE devrait se retirer de la Hongrie tant que les fonds jusqu'à ce que la Hongrie abandonne sa politique de blocus. Contre la Turquie, l'Europe ne doit pas être d...

à écrit le 06/12/2023 à 9:07
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Bloqué par la Russie? La Hongrie...la Turquie...

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