Porté par le rebond du marché des semi-conducteurs, Samsung prévoit de multiplier par dix son bénéfice

Samsung Electronics a dit vendredi s'attendre à voir son bénéfice opérationnel au premier trimestre 2024 plus que décupler sur un an, profitant de l'augmentation du prix des puces.
Le groupe s'est dit optimiste pour 2024, année au cours de laquelle il prévoit « la reprise progressive de la demande de smartphones et d'ordinateurs ».
Le groupe s'est dit optimiste pour 2024, année au cours de laquelle il prévoit « la reprise progressive de la demande de smartphones et d'ordinateurs ». (Crédits : Kim Hong-Ji)

De quoi faire rêver tout dirigeant d'entreprise. Samsung a indiqué ce vendredi dans un document que son bénéfice opérationnel sur la période janvier-mars devrait progresser de 931,3% à 6,6 billions de wons, soit 4,5 milliards d'euros. Il s'était établi à environ 640 milliards de wons (437 millions d'euros) sur la même période en 2023.

Le chiffre des ventes quant à lui est attendu en hausse de 11,4% à 71 billions de wons (48,5 milliards d'euros), selon le géant de la tech sud-coréen. Les résultats du groupe sont attendus fin avril.

Cette annonce survient alors que le groupe a annoncé fin janvier une chute marquée de ses bénéfices en 2023. Entre octobre et décembre 2023, le bénéfice d'exploitation de Samsung a chuté de 34,57% sur un an à 2.820 milliards de wons (1,96 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires pour la même période a reculé de 3,8% sur un an à 67.780 milliards de wons, et le bénéfice net de 73,4% à 6.340 milliards.

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Lancement des nouveaux smartphones Galaxy dopés à l'IA

Mais le groupe s'était dit optimiste pour 2024, année au cours de laquelle il prévoit « la reprise progressive de la demande de smartphones et d'ordinateurs » grâce à l'expansion de l'intelligence artificielle (IA) sur les appareils. Et ce « malgré divers obstacles potentiels, dont les politiques de taux d'intérêt et les questions géopolitiques ».

« Les puces mémoire sortent à peine de leur cycle baissier, et la performance opérationnelle globale de Samsung va s'améliorer cette année, car la demande et l'offre atteignent un meilleur équilibre », prédisait alors à l'AFP Gloria Tsuen, vice-présidente et responsable du crédit chez Moody's Investors Service.

Début janvier, l'entreprise a lancé ses nouveaux smartphones Galaxy dotés de nouvelles fonctions d'IA, poursuivant sa bataille pour reprendre à Apple la place de premier vendeur mondial de smartphones. Fin février, à Barcelone, lors du salon mondial des mobiles, le groupe, qui s'est vu détrôner de son titre de N.1 mondial des smartphones par Apple en début d'année, n'a d'ailleurs pas lésiné sur les moyens pour promouvoir sa nouvelle gamme de produits dopés à l'IA, à Barcelone.

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Avec quatre bornes équipées d'un écran tactile simulant les Galaxy S24, le public a ainsi pu tester et prendre en main les nouvelles fonctionnalités avec l'aide d'un pro : avoir une discussion dans une langue que l'on ne maîtrise pas grâce à la traduction simultanée, ou encore la possibilité de tracer un cercle sur un objet dans n'importe quelle image ou vidéo pour le rechercher ensuite sur Google...

Le marché mondial des semiconducteurs se redresse

Après la pénurie mondiale de 2021 et 2022 qui a vu l'activité des producteurs connaître une forte croissance, les sociétés de puces de pointe (TSMC, Nvidia, Samsung pour les plus connues) ont été les premiers acteurs de ce secteur très hétérogène à annoncer une baisse de leurs ventes, dès le début de 2023.

Néanmoins, « le marché mondial des semiconducteurs devrait se redresser en 2024 et croître de 11,8% », selon les estimations de l'organisme d'étude du secteur World Semiconductor Trade Statistics. « Les puces mémoire sortent à peine de leur cycle baissier, et la performance opérationnelle globale de Samsung va s'améliorer cette année », car « la demande et l'offre atteignent un meilleur équilibre », a prédit à l'AFP Gloria Tsuen, vice-présidente et responsable du crédit chez Moody's Investors Service.

Le rival sud-coréen de Samsung, SK Hynix - le deuxième plus gros producteur mondial de puces - a indiqué en janvier être déjà repassé dans le vert après quatre trimestres de pertes consécutifs.

Les fabricants européens de puces au début de leur crise de surproduction

Si Samsung et les autres géants des puces mémoire sortent la tête de l'eau, ce n'est pas le cas des fabricants français et européens, spécialisés dans les semi-conducteurs composants de moyenne gamme (capteurs, contrôleurs, composants de puissance, etc). Ainsi, début février, le fabricant allemand Infineon a annoncé tabler sur une baisse de son chiffre d'affaires de 11% premier trimestre 2024 par rapport au dernier trimestre 2023, et a abaissé ses perspectives de revenus pour l'année à 16 milliards d'euros contre 17 milliards prévu initialement. La tendance est la même pour le français STMicroelectronics. Lors de la publication de ses résultats annuels, le 25 janvier, le groupe basé en Isère avait aussi annoncé une prévision de son chiffre d'affaires médian en baisse de 5,2% en 2024.

« Leurs clients industriels commencent à avoir rempli leurs stocks et diminuent leurs achats et les mêmes craintes commencent aussi à émerger du côté de l'industrie l'automobile » expliquait à La Tribune, Aleksander Peterc, responsable de la recherche actions pour le secteur des matériels technologiques chez Société Générale CIB, en février.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 06/04/2024 à 9:29
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Ah la Corée du sud va encore connaître de la croissance alors. intéressante cette nation-multinationale à observer.

à écrit le 05/04/2024 à 17:34
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"Samsung prévoit de multiplier par dix son bénéfice" Pas difficile de multiplier les bénéfices lorsqu'on en fait zéro. :o)

à écrit le 05/04/2024 à 13:12
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Il est étonnant qu’un pays relativement petit comme la Corée du Sud, doté de ressources humaines et financières limitées, puisse produire des acteurs mondiaux majeurs comme Samsung. La Corée du Sud n’est même pas intégrée dans un grand marché comme l...

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