Qui sont les inventeurs européens de l'année ?

Comme chaque année, l'Office européen des brevets (OEB) a récompensé des inventeurs, dans six catégories différentes. Des Français ont-ils été honorés ?
Dans la catégorie " Recherche ", c'est l'équipe internationale dirigée par le français Laurent Lestarquit, composée de José Ángel Ávila Rodríguez (Espagne), Günter W. Hein (Allemagne), Jean-Luc Issler (France) et Lionel Ries (Belgique) qui été récompensée ce jeudi à Venise par l'Office européen des brevets (OEB. Leurs travaux ont permis de développer les technologies de guidage de Galileo, Galileo, le système de navigation par satellite (GNSS) européen le prochain rival de l'américain GPS.

Qui sont les lauréats, sélectionnés parmi plus de 450 candidatures, de la 12e édition du Prix de l'inventeur européen (European Inventor Award 2017) organisé à Venise ?

Dans la catégorie "Recherche", c'est l'équipe internationale dirigée par le Français Laurent Lestarquit, du Centre national d'études spatiales (CNES), composée de José Ángel Ávila Rodríguez (Espagne), Günter W. Hein (Allemagne), Jean-Luc Issler (France) et Lionel Ries (Belgique) qui été récompensée ce jeudi. Leurs travaux ont permis de développer les technologies de guidage de Galileo, le système de navigation par satellite (GNSS) européen le prochain rival de l'Américain GPS. A la différence de GPS, précis de plusieurs mètres, Galileo atteindra une précision unique au centimètre près, à partir de 2020. Autre fruit de leur travail commun, l'interopérabilité du système européen avec les autres grands GNSS - le GPS américain et le GLONASS russe -, ce qui permettra d'ouvrir de nouvelles applications et services inédits aux particuliers, aux entreprises et aux Etats, et notamment à leurs systèmes de défense.

Des équipes internationales

C'est l'équipe composée du néerlandais Jan van den Boogaart et de l'autrichien Oliver Hayden qui a été primée dans la catégorie "Industrie". Ensemble, ils ont développé le premier test sanguin automatisé pour le paludisme - ou malaria -, qui fait plus de 600.000 victimes par an. Leur procédé ne consiste pas à détecter la présence de pathogènes de la malaria dans le sang via un microscope mais à analyser une combinaison de 30 paramètres sanguins du patient. Grâce à un algorithme, l'analyse de cette "empreinte digitale" de la personne permet d'identifier la malaria avec une précision quasi parfaite.

Dans la catégorie "Petites et moyennes entreprises (PME)", c'est l'allemand Günter Hufschmid qui a eu les honneurs du jury. Avec son équipe de l'entreprise Deurex, il a créé une super-éponge contre les déversements de pétrole. Comme la bêtise de Cambrai ou la tarte tatin, c'est une erreur de manipulation qui est à l'origine de cette innovation. Commercialisée sous le nom de "Pure", cette cire micronisée est capable d'absorber jusqu'à sept fois son poids en liquide hydrophobe, liquide ensuite réutilisable, comme l'éponge. Elle a déjà été utilisée avec succès pour décontaminer des zones hautement polluées dans le delta du Niger et nettoyer des déversements de fioul domestique en Allemagne. Prochaine étape de développement, mettre sur l'eau des bateaux-usines capable d'intervenir directement sur les zones touchées par les pollutions aux hydrocarbures.

L'imagerie médicale de haute précision à l'honneur

Les "Pays non membres de l'OEB" étaient également en lice. C'est l'équipe regroupant des chercheurs américains et allemands qui a été primée pour leurs travaux sur l'imagerie médicale de nouvelle génération (OCT). En quelques mots, James G. Fujimoto, Eric A. Swanson et Robert Huber ont développé la tomographie en cohérence optique (OCT) qui permet aux médecins d'obtenir une image précise des tissus mous et des vaisseaux sanguins de leurs patients sans intervention chirurgicale, ni biopsie. "Devenu un standard en ophtalmologie, la OCT offre aux professionnels un instrument décisif pour diagnostiquer à un stade précoce - et donc encore soignable - certaines maladies graves de l'œil. Elle permet ainsi d'éviter certaines complications, y compris les pertes totales ou partielles de la vue. L'utilisation de l'OCT s'est d'ailleurs étendue à d'autres domaines, comme les examens cardiovasculaires, dermatologiques et gastro-intestinaux", précise l'OEB

Dans la catégorie "Œuvre d'une vie", le jury a récompensé l'italien Rino Rappuoli , l'un des pionniers des "vaccins conjugué " et du lancement, au début des années 1990, de traitements immunologiques de nouvelle génération particulièrement efficaces contre des maladies comme la diphtérie, la méningite bactérienne ou encore la coqueluche. Egalement père de la "vaccinologie inversée", Rino Rappuoli a révolutionné le monde des vaccins modernes en lançant, en 1999, le premier vaccin dérivé du génome humain. Rino Rappuoli était en compétition avec la française Sylviane Muller, chercheuse du CNRS, qui , avec son équipe, a mis au point un traitement révolutionnaire contre le lupus, une maladie auto-immune chronique. "Avec ce médicament, administré par injection peu dosée, ce qui évite les effets secondaires, les patients voient les symptômes disparaître très rapidement, tout en préservant leur système immunitaire", explique-t-elle à La Tribune. On estime a environ 5 millions de personnes le nombre de personnes qui souffre de cette pathologie dans le monde.

Les internautes ont également voté

Quant au "Prix du public", élu par les internautes sur le site de l'OEB, il a été décerné à Adnane Remmal (Maroc). Le biologiste marocain a mis au point une méthode révolutionnaire permettant de renforcer les antibiotiques contre des bactéries de plus en plus résistantes. Utilisant les propriétés de certaines plantes, son procédé consiste à « booster » les antibiotiques grâce à des huiles essentielles. Commercialisée au Maroc, cette innovation doit obtenir les autorisations légales pour pouvoir se développer hors du royaume chérifien

"Lancé par l'OEB en 2006, le prix de l'inventeur européen récompense, individuellement ou en équipe, les inventeurs dont les innovations ont apporté des réponses aux grands défis de notre temps. Ce sont les héros des temps modernes", précise Benoît Battistelli, le président de l'Office basé à Munich. Les candidats éventuels pour l'édition 2018 peuvent commencer à préparer leur dossier. Plusieurs conditions sont requises. Ils doivent répondre à des critères précis, notamment avoir obtenu au moins un brevet européen pour leur invention de la part de l'OEB. Les finalistes et gagnants sont sélectionnés par un jury indépendant constitué d'autorités internationales issues du monde universitaire, des affaires, de la politique, des sciences et de la recherche.

Commentaire 1
à écrit le 15/06/2017 à 14:59
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"Les finalistes et gagnants sont sélectionnés par un jury indépendant constitué d'autorités internationales issues du monde universitaire, des affaires, de la politique, des sciences et de la recherche." Que viennent faire les politiciens et les ...

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