Rejet des eaux de Fukushima : le Japon dénonce les actes anti-japonais de la Chine

Le Japon a de nouveau sévèrement condamné ce mardi les actes anti-japonais imputés à la Chine depuis le début du rejet en mer des eaux de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. Un jet de brique contre l'ambassade nippone à Pékin a ainsi été confirmé par le ministre japonais des Affaires étrangères qui exhorte le gouvernement chinois à agir pour « éviter que la situation ne s'aggrave » et « assurer la sécurité des ressortissants japonais » en Chine.
Au total, le Japon compte évacuer dans l'océan Pacifique plus de 1,3 million de m3 d'eau tritiée de Fukushima jusqu'au début des années 2050, selon le calendrier actuel.
Au total, le Japon compte évacuer dans l'océan Pacifique plus de 1,3 million de m3 d'eau tritiée de Fukushima jusqu'au début des années 2050, selon le calendrier actuel. (Crédits : KYODO)

Le rejet en mer des eaux issues de la centrale nucléaire de Fukushima ne cesse de susciter des tensions entre le Japon et la Chine. Tokyo déplore des actes anti-japonais qu'il impute à Pékin, à savoir notamment une vague de harcèlement téléphonique ciblant des entreprises japonaises ou des jets de pierre contre des écoles nippones en Chine. Ces faits sont « extrêmement regrettables et inquiétants », a déclaré le ministre nippon des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi ce mardi 29 août.

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Une brique contre l'ambassade

Le ministre a également confirmé qu'une brique avait été lancée contre l'ambassade du Japon en Chine. Celle-ci, interrogée par l'AFP sur ces informations, a confirmé qu'elles étaient « dans l'ensemble exactes ».

« Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de manifestations ou de violences (...) Mais il y a quelques personnes, seules, qui ont, devant notre porte (...) fait ce que vous venez d'évoquer », a indiqué un porte-parole de l'ambassade.

Ces individus ont été « interpellés » par les forces de sécurité chinoises postées devant l'ambassade, a précisé ce porte-parole.

Interrogé à ce sujet ce mardi, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a répété que la Chine « protège toujours la sécurité et les droits et intérêts légitimes des étrangers dans le pays, conformément à la loi ». La Chine s'est plainte formellement du « harcèlement » supposé contre ses représentations diplomatiques au Japon, a-t-il par ailleurs ajouté, après un commentaire en ce sens de l'ambassadeur de Chine.

Appel au calme

Lors d'une conférence de presse ce mardi, le ministre nippon des Affaires étrangères a exhorté le gouvernement chinois « à prendre immédiatement les mesures appropriées, notamment en appelant ses citoyens à agir calmement pour éviter que la situation ne s'aggrave, et à prendre toutes les mesures possibles pour assurer la sécurité des ressortissants japonais » en Chine.

Le Japon avait déjà convoqué lundi l'ambassadeur chinois à Tokyo pour protester contre la vague de harcèlement téléphonique en provenance de Chine que subissent depuis quelques jours des entreprises japonaises apparemment choisies au hasard.

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Dimanche, le ministère japonais des Affaires étrangères avait appelé ses citoyens en Chine à être « prudents dans leurs discours et leur comportement », leur conseillant de ne « pas parler japonais inutilement ou trop fort ».

Niveau de radioactivité conforme

Yoshimasa Hayashi a également appelé Pékin à « fournir des informations exactes sur l'eau traitée » de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, « plutôt que de susciter inutilement l'inquiétude de la population en fournissant des informations dépourvues de tout fondement scientifique ».

Pour rappel, le rejet dans l'océan Pacifique de l'eau de Fukushima a été validé par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et Tokyo assure qu'il sera sans danger pour l'environnement et la santé humaine. Au total, le Japon compte évacuer dans l'océan Pacifique plus de 1,3 million de m3 d'eau tritiée de Fukushima jusqu'au début des années 2050, selon le calendrier actuel. Cette eau est notamment issue des injections nécessaires pour refroidir des réacteurs endommagés de la centrale depuis le tsunami de 2011 dans le nord-est du Japon.

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L'eau a toutefois été traitée pour la débarrasser de ses substances radioactives, à l'exception du tritium, puis diluée avec de l'eau de mer afin que son niveau de radioactivité ne dépasse pas le plafond visé de 1.500 becquerels par litre. Soit un niveau 40 fois inférieur à la norme japonaise pour ce type d'opération, qui est une pratique courante de l'industrie nucléaire dans le monde entier.

Des tests de l'eau de mer réalisés depuis le début du rejet ont confirmé que le niveau de radioactivité était conforme aux prévisions et ne dépassait pas le plafond fixé, selon Tepco, l'opérateur de la centrale, et les autorités nippones. Sur la base de ses propres analyses, l'AIEA a aussi assuré jeudi dernier que le degré de radioactivité de l'eau tritiée que le Japon a commencé à évacuer était « bien en dessous » de la limite opérationnelle fixée de 1500 Bq/L.

Pour autant, la Chine a suspendu depuis la semaine dernière toutes ses importations de produits de la mer en provenance du Japon, en réaction au début du rejet de l'eau.

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(Avec AFP)

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