Relèvement du plafond de la dette : Fitch place le « AAA » des Etats-Unis sous surveillance, un coup de semonce pour Joe Biden

Une semaine environ avant un possible défaut de paiement américain, alors que les négociations entre la Maison Blanche et l'opposition républicaine tournent au vinaigre, l'agence de notation Fitch a placé « sous surveillance » la note AAA des Etats-Unis, la plus haute possible.
Joe Biden a fait une nouvelle proposition de baisse des dépenses
Joe Biden a fait une nouvelle proposition de baisse des dépenses (Crédits : LEAH MILLIS)

Coup de pression sur Joe Biden. A une semaine d'un possible défaut de paiement en cas d'échec des négociations entre la Maison-Blanche et l'opposition américaine sur le relèvement du plafond de la dette américaine, la note des Etats-Unis ont vu leur prestigieuse note «AAA », la plus haute possible, placée « sous surveillance » par l'agence de notation Fitch. En cause évidemment, le risque d'un échec des discussions avec un défaut de paiement à la clé. Pour éviter la banqueroute, le Congrès doit en effet augmenter rapidement le plafond d'endettement, pour l'heure de 31.000 milliards de dollars. Même si Fitch « s'attend » à une résolution dans les temps, un échec des négociations aurait des conséquences catastrophiques pour l'économie américaine, mais aussi mondiale. Sans accord rapide en effet, les Etats-Unis pourraient, potentiellement dès le 1er juin, ne plus être en mesure de rembourser leurs créanciers, ni payer les salaires de certains fonctionnaires et les retraites d'anciens militaires, entre autres.  Les Etats-Unis pourraient par conséquent ne plus pouvoir rembourser les porteurs de bons du Trésor américains, le placement roi de la finance mondiale. De quoi déclencher potentiellement une tempête financière mondiale, et étrangler la croissance comme l'emploi aux Etats-Unis.

Biden propose de nouvelles dépenses

Avant de donner leur feu vert, les républicains exigent des coupes budgétaires drastiques du gouvernement pour les ramener aux niveaux de 2022. Concrètement : couper 130 milliards de dollars de dépenses. Joe Biden qui refusait jusqu'ici et proposait de réduire certaines dépenses tout en augmentant les impôts pour les plus riches et les entreprises, a, selon la Maison Blanche proposé au leader des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, de faire de nouvelles dépenses qui allégerait la facture de l'Etat fédéral de plus de 1.000 milliards de dollars sur dix ans. Un montant qui s'ajouterait aux réductions du déficit déjà promises par Joe Biden, qui se montent à 3.000 milliards sur dix ans. Le président démocrate est prêt à plafonner pendant deux ans la dépense publique, là où les républicains demandent une durée plus longue.

Fitch surveille de très près

Reste à voir si cette proposition sera suffisante pour convaincre les républicains. En tout cas Fitch prévient :

 « L'échec à trouver un accord (...) constituerait un signe négatif en termes de gouvernance en général et de volonté des Etats-Unis d'honorer ses obligations dans les temps », a insisté Fitch. L'agence de notation signale qu'elle va surveiller de près ce qui va se passer : si les Etats-Unis ne payent pas une échéance de dette qui sera due le 1er ou 2 juin, celle-ci sera considérée comme en défaut, et les échéances suivantes, dues dans les 30 jours d'après, deviendront « très risquées » (CCC). Fitch note cependant que pour tout le reste de la dette, la notation restera inchangée, car le pays détient la principale réserve d'argent au monde.

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La menace est prise très au sérieux. Si le Congrès n'agit pas, la secrétaire au Trésor Janet Yellen a été claire « Il semble quasiment certain que nous ne pourrons pas tenir plus loin que le début du mois de juin », a rappelé Janet Yellen.

En cause notamment, a-t-elle précisé, l'organisation de « notre système de paiement (qui) a été mis en place afin de payer les factures » du gouvernement, « pas pour décider quelles factures payer ou non », ne laissant ainsi au Trésor aucune marge pour faire passer d'abord, par exemple, les paiements liés à la dette, au détriment d'autres versements. Sans accord, « nous ferons défaut sur certaines de nos obligations et ce n'est pas quelque chose d'acceptable », a-t-elle insisté.

Les Bourses mondiales dans le rouge

Le risque donne des sueurs froides aux investisseurs. Les Bourses mondiales ont de nouveau fini dans le rouge mercredi. En Europe, elles ont connu leur pire séance depuis le 15 mars, lorsque la panique autour du secteur bancaire avait fait trembler les marchés. Paris a cédé 1,70%, Londres 1,75%, tombant toutes deux à un plus bas depuis fin mars. Francfort a perdu 1,92%, Milan 2,39% et l'indice Eurostoxx 600 1,81%.

A New York, le Dow Jones a cédé 0,77%, l'indice Nasdaq a reculé de 0,61% et l'indice élargi S&P 500 a abandonné 0,73%.

Ceci alors que le risque de récession aux Etats-Unis a été confirmé par les économistes de la banque centrale américaine (Fed). Dans le compte-rendu de la dernière réunion de l'institution publié mercredi, que l'économie américaine s'orientait toujours vers une « légère récession », mais à la fin de l'année et début 2024 et non pas « dans le courant de l'année » comme ils le disaient jusqu'ici.

Commentaire 1
à écrit le 26/05/2023 à 8:33
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Une balle qu’elle se tire dans le pied d'abord et avant tout car si le créateur du néolibéralisme perd la note maximale au sein de la kommandature financière qu'il a lui même généré ça va commencer surtout à fragiliser l'ensemble de l'activité, il se...

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