What a surprise (quelle surprise) : alors que les analystes l'attendaient à la hausse, l'inflation britannique a légèrement reculé en août. Elle s'est élevée à 6,7% sur un an, contre 7,1% anticipé, après 6,8% en juillet, d'après le rapport mensuel publié par l'Office national des statistiques (ONS) ce mercredi 20 septembre.
L'institut précise que les prix alimentaires sont ceux qui ont le plus contribué au repli d'août, avec ceux des services, tempérés par un rebond des prix du carburant. C'est d'ailleurs cette reprise des prix du carburant qui laissait penser au marché que l'inflation allait repartie à la hausse.
Le chancelier de l'Échiquier, Jeremy Hunt, s'est félicité d'un plan de lutte contre l'inflation « qui fonctionne ». Sans non plus trop crier victoire, reconnaissant que ce taux reste « trop élevé ». L'inflation britannique est d'ailleurs toujours la plus élevée des pays riches du G7.
Hausse de taux néanmoins attendue ce jeudi
Une inflation plus basse pourrait aller dans le sens d'un moindre resserrement monétaire par la Banque d'Angleterre (BoE). L'institution a augmenté au total 14 fois ses taux d'intérêt en août, les portant à 5,25%. Elle doit annoncer une nouvelle décision à ce sujet ce jeudi.
Ce repli inattendu « ne sera sans doute pas suffisant pour l'empêcher d'augmenter ses taux d'intérêt de 5,25% à 5,5% », estime Paul Dales, de Capital Economics.
Par contre, l'expert considère que cela « renforce [notre] prévision que ce sera la dernière » hausse du cycle actuel de resserrement monétaire. Un avis partagé par Samuel Tombs de Pantheon Macro. Il s'attend à ce que l'inflation reparte à la hausse pour le mois de septembre, mais à ce qu'elle s'atténue ensuite sur les derniers mois de l'année pour finir à 5%.
Ces tours de vis de la BoE ont contribué à une envolée des coûts des crédits, notamment immobiliers, qui met sous pression les finances des ménages, déjà éprouvées par la flambée des prix. Facteur qui compense cette crise du pouvoir d'achat, mais qui va dans le sens d'un tour de vis monétaire plus fort : les salaires hors bonus progressent en moyenne à un rythme très rapide (7,8% pour la période de mai à juillet) notamment dans la foulée de mouvements de grèves qui touchent une très grande partie des secteurs de l'économie depuis plus d'un an.
Une économie toujours morose
Plusieurs signaux négatifs se sont toutefois accumulés à l'horizon pour l'économie britannique. À commencer par le taux de chômage, qui est monté à 4,3% pour les trois mois terminés fin juillet, reflétant une activité économique qui s'essouffle dans le pays.
Quant au produit intérieur brut (PIB), il s'est contracté de 0,5% en juillet, soit plus qu'attendu. L'économie a pâti de grèves dans la santé et l'enseignement et d'un temps pluvieux qui a découragé les achats dans les magasins.
Certains économistes arguent qu'il s'agit du début de la récession attendue depuis des mois mais qui ne s'est pour l'instant pas matérialisée.
En France, l'indice des prix à la consommation s'est établi à 4,9% sur un an en août. Il s'agit d'un léger rebond par rapport à juillet (4,3%). Petite hausse également en août du côté de l'Allemagne (6,4% sur un an, soit 0,4% de plus comparé à juillet) et de l'Espagne (2,6% en août, 2,3% en juillet). A contrario, l'Italie a vu son niveau d'inflation reculer (5,4% en août après 5,9% en juillet). Plus globalement, l'inflation a été enregistrée à 5,2% en août dans la zone euro, soit 0,1% de moins qu'en juillet. Dans l'ensemble de l'UE, elle s'est élevée à 5,9% en août, après 6,1% en juillet. Aux États-Unis, l'inflation s'est élevée à 3,7% sur un an en août, contre 3,2% en juillet.Le point sur l'inflation ailleurs dans le monde
(Avec AFP)
