Royaume-Uni : l’inflation recule à nouveau en mars mais moins vite que prévu

L'inflation a légèrement reculé au Royaume-Uni en mars, à 3,2% sur un an contre 3,4% le mois précédent, mais reste encore très au-dessus de la cible de 2% des autorités monétaires. Une épine dans le pied des conservateurs en campagne...
L'inflation a ralenti moins vite que prévu en mars au Royaume-Uni. (photo d'illustration)
L'inflation a ralenti moins vite que prévu en mars au Royaume-Uni. (photo d'illustration) (Crédits : MAJA SMIEJKOWSKA)

L'inflation ralentit moins vite que prévu au Royaume-Uni. La hausse des prix a légèrement reculé en mars, à 3,2% sur un an contre 3,4% le mois précédent. Mais elle reste encore très au-dessus de la cible des autorités monétaires. C'est néanmoins le plus faible niveau de hausse des prix depuis septembre 2021, précise l'Office national des statistiques (ONS) dans son communiqué mercredi.

Les prix alimentaires ont particulièrement marqué le pas, une bonne nouvelle pour les consommateurs en proie à une crise du pouvoir d'achat, tandis que le carburant a freiné le repli des prix, les cours du pétrole ayant fortement rebondi depuis l'automne dans la foulée des tensions géopolitiques.

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Une première baisse des taux attendue en juin

Le Chancelier de l'Echiquier, Jeremy Hunt, a jugé que les chiffres de mars étaient « une bonne nouvelle » qui va aider les finances des Britanniques. L'inflation avait flambé jusqu'à 11% à l'automne 2022 et reste l'une des principales ombres au tableau pour les conservateurs avant des élections législatives attendues cette année.

Les économistes estiment quant à eux que le repli de l'inflation, certes un peu moins prononcé que prévu par les analystes et plus lent qu'espéré, est suffisamment régulier pour potentiellement inciter la Banque d'Angleterre à baisser ses taux d'intérêt plus tôt que prévu.

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« Les chiffres du jour devraient rassurer la Banque d'Angleterre sur le fait que les prix à la consommation restent sur la voie » de son objectif de 2% d'autant que « la croissance des salaires a aussi perdu de la vigueur ces derniers mois », commente Christopher Breen, économiste du centre de réflexion économique CEBR.

Il relève que les prix devraient encore ralentir en avril à cause d'une baisse prévue des tarifs de l'électricité. « Nous anticipons toujours une première baisse de taux en juin », conclut l'économiste. Le taux directeur de la BoE se situe actuellement à 5,25% et un taux directeur élevé se traduit pour les particuliers comme les entreprises britanniques par une flambée des coûts du crédit, notamment immobilier, ce qui pèse sur des ménages déjà éprouvés par l'inflation et la crise du pouvoir d'achat, et sur l'économie.

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Taux de chômage à 4,2%

Autre signe encourageant concernant une future baisse des taux : le taux de chômage a quant à lui augmenté au Royaume-Uni à 4,2% pour les trois mois achevés fin février, contre 3,9% à fin janvier. Dans le même temps, la croissance des salaires continue de montrer des signes de ralentissement, a par ailleurs annoncé mardi l'Office national des statistiques. « Nous voyons les premiers signes que le marché du travail commence à se détendre », a relevé sur X (ex-Twitter) Liz McKeown, directrice des statistiques économiques de l'ONS.

« Le léger ralentissement de la croissance des salaires confortera la Banque d'Angleterre » pour qui ces données sont « un indicateur clé de la pression inflationniste » dans le pays, de même que « la hausse du taux de chômage dresse le portrait d'un marché du travail moins tendu », estime Yael Selfin, économiste en chef chez KPMG UK.

La croissance des salaires hors bonus a atteint 6% pour les trois mois achevés fin février, en léger recul. Mais la hausse des revenus en termes réels, c'est-à-dire une fois l'effet de l'inflation pris en compte, accélère légèrement à 2,1%.

Le taux de personnes « inactives », c'est-à-dire hors du marché du travail et ne cherchant pas d'emploi, a lui aussi augmenté entre décembre et février, et se situe à 22,2% des 16-64 ans. Le nombre d'emplois non pourvus était par ailleurs légèrement plus élevé pour la période de janvier à mars, à 916.000, qu'à fin février, selon les données de l'ONS publiées mardi.

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(Avec AFP)

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