C'est une ville hautement symbolique qui accueille le sommet du G7. A Hiroshima, ville martyre de la Seconde Guerre mondiale, le Premier ministre japonais Fumio Kishida reçoit les dirigeants des pays membres du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada). Ces derniers doivent discuter des sanctions contre la Russie, mais aussi la coercition économique qu'impose la Chine voisine, alors que les pays du G7 n'ont pas toujours les mêmes intérêts sur tous les sujets.
La guerre en Ukraine et ses conséquences domineront naturellement les échanges, avec « des discussions sur l'état du champ de bataille », a confirmé le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan. Joe Biden compte évoquer avec les alliés des Etats-Unis, premier soutien de Kiev au plan militaire et économique, en particulier le renforcement des sanctions et des dispositifs pour éviter leur contournement. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit également prendre part au sommet par vidéoconférence.
Visite au mémorial d'Hiroshima
A l'occasion de ce sommet, les dirigeants se rendront au mémorial commémoratif de Hiroshima, là où le 6 août 1945, la ville a été en grande anéantie par une bombe atomique américaine, faisant 140.000 victimes. Une manière pour eux de pointer les menaces nucléaires de Vladimir Poutine, qui pourrait transformer le conflit ukrainien en guerre mondiale.
Le Premier ministre Fumio Kishida, originaire de Hiroshima, souhaite demander aux puissances nucléaires, notamment le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis, de faire preuve de transparence sur leurs stocks d'ogives nucléaires et à réduire leurs arsenaux. L'Asie pacifique est plus que jamais en proie à des tensions nucléaires, notamment avec les menaces de la Corée du Nord sur la Corée du Sud.
« Coercition économique » de la Chine
La Chine voisine sera également au menu des discussions, en particulier la dépendance économique des chaînes d'approvisionnement à Pékin qui fait peser le risque de chantage. Côté américain, Jake Sullivan veut amener les dirigeants du G7 à dénoncer cette « coercition économique » et à une position commune sur la Chine.
Des pays comme la France et surtout l'Allemagne ne sont pour l'instant pas disposés à rompre leurs liens économiques avec la Chine, plus grand marché du monde, malgré la volonté de découplage de Washington. Il ne s'agit « pas d'un G7 antichinois », a assuré l'Elysée, qui veut porter « un message positif » de « coopération à condition que nous négociions ensemble ».
A l'échelle du monde, les pays occidentaux se trouvent isolés dans leur volonté de sanctions contre la Russie et de moindre dépendance à la Chine, de plus en plus considérée comme une puissance rivale. Au Japon sont aussi invités huit pays tiers, dont l'Inde et le Brésil, pour les ralliés à certaines positions de l'UE et des Etats-Unis afin de s'opposer à la guerre menée par la Russie en Ukraine et aux ambitions militaires croissantes de Pékin.