Ukraine/Russie : premier signe d'apaisement, Sergueï Lavrov affirme qu'il y a "toujours une chance"

Après des mois de conflit, Moscou a fait une déclaration, qui pour la première fois, est en mesure de calmer les velléités guerrières de chaque camp, entre la Russie et les Etats-Unis. La désescalade serait même sur le point de devenir réalité. Sans préciser le lieu, le gouvernement de Vladimir Poutine affirme cesser certaines manoeuvres militaires.
Nos possibilités sont loin d'être épuisées, a répondu le chef de la diplomatie russe.
"Nos possibilités sont loin d'être épuisées", a répondu le chef de la diplomatie russe. (Crédits : SERGEI KARPUKHIN)

Il s'agit du premier signe d'apaisement après des semaines de tensions extrêmes entre la Russie et les Etats-Unis, ainsi que ses alliés. Alors que les marchés ont démarré la journée plongés dans l'angoisse d'un conflit, la Russie a jugé possible lundi un règlement diplomatique de la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine et annoncé la fin de certaines manoeuvres militaires.

Au moment où les tensions ont atteint un sommet ce week-end, Moscou semble avoir tendu une main : "je dois dire qu'il y a toujours une chance", a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, répondant à une question du président Vladimir Poutine, selon des images diffusées à la télévision.

Au cours de leur conversation retransmise à la télévision, Vladimir Poutine a demandé à son ministre s'il existait une chance de parvenir à un accord avec les Occidentaux ou si la Russie était seulement en train de se faire entraîner dans des négociations tortueuses.

"Nos possibilités sont loin d'être épuisées", a répondu le ministre, proposant même de "prolonger et d'élargir" le dialogue, des remarques bien moins offensives que celles qui ont émané de Moscou ces dernières semaines.

"Nous avons déjà prévenu plus d'une fois que nous ne permettrions pas des négociations sans fin sur des questions qui exigent une solution aujourd'hui", a répondu Sergueï Lavrov, avant d'ajouter que, en tant que ministre des Affaires étrangères, "je dois dire qu'il y a toujours des chances".

"Bien", lui a laconiquement répondu M. Poutine.

Des manoeuvres militaires terminées

Dans la foulée, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé la fin de certaines manoeuvres militaires, alors que les exercices terrestres et maritimes, aux frontières russo-ukrainiennes et au Bélarus, nourrissent les craintes d'une escalade militaire.

"Des exercices ont lieu, une partie est terminée, une autre partie est en train de se terminer. D'autres se font encore étant donné (leur) taille", a-t-il dit à M. Poutine.

Néanmoins, Sergueï Lavrov a dit avoir reçu des réponses "insatisfaisantes" à une lettre adressée à plusieurs membres de l'Union européenne ou de l'Otan sur la question de la "sécurité indivisible", un concept auquel se réfère la Russie pour reprocher à l'Ukraine et aux pays occidentaux de renforcer leur sécurité aux dépens de la sienne en violation de leurs engagements internationaux.

"En conséquence nous allons continuer à chercher une réaction concrète de la part de chaque pays", a conclu Sergueï Lavrov.

Dans le même temps, l'Ukraine espère toujours pouvoir intégrer l'Otan, a déclaré lundi le président Volodimir Zelenski, alors que des propos prêtés à l'ambassadeur ukrainien à Londres avaient pu laisser penser plus tôt dans la journée que Kiev pourrait renoncer à cette aspiration sous la pression militaire de la Russie.

La Russie, qui a déjà annexé la Crimée en 2014, soutient aussi des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine. Dimanche, Washington a réaffirmé que les Russes pouvaient attaquer l'Ukraine "à tout moment."

Sur les marchés, l'Europe reprenait tout de même un peu vigueur après les lourdes pertes de la matinée. Paris perdait encore 2,73%, après avoir perdu plus de 3,50%, Milan 2,42%, Francfort 2,03% et Londres 1,72% peu avant 15H10 GMT. En Russie, l'indice RTS, qui avait plongé plus de 5% dans la matinée, ne cédait plus que 2,19% par rapport à la clôture de vendredi.

Wall Street, qui avait nettement reculé vendredi, restait en revanche un peu plus solide: le Dow Jones reculait de 0,86%, le S&P 500 de 0,49% mais le Nasdaq a coloration technologique restait stable.

(Avec agences)

Lire aussi 5 mnUkraine: avant de s'envoler pour Kiev et Moscou, Scholz exige de Poutine des « signes de désescalade immédiats »

Commentaires 4
à écrit le 15/02/2022 à 9:18
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Et les marchés qui remontent ! Mais bon sang qu'on leur donne de l'avoir à tout ces ânes de financiers ! Gâchis humain en train de se transformer génocide.

à écrit le 15/02/2022 à 9:14
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Les manoeuvres militaires peuvent aussi éloigner les migrants en Union Européenne on y circule comme dans un moulin.

à écrit le 15/02/2022 à 8:44
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Tout est dans l'interprétation occidentale et les intérêts qu'elle veut privilégier, les médias suivent et "calme" le consommateur!

à écrit le 14/02/2022 à 22:49
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Vous avez vu la longueur de la table ? Entre V. Poutine et son ministre à l'autre bout il y a combien ? Ça donne une petite idée de la distance qui sépare la Russie des occidentaux...

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