PODCAST Bitcoin : tout ce qui brille n’est pas « or »

HISTOIRES ECONOMIQUES. Le cours du bitcoin, cette monnaie numérique créée après la grande crise financière de 2008, a bondi de près de 70% depuis janvier. Il dépasse les 72 000 dollars et vaut trois fois plus qu'il y a un an. Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter présenté par Mathilde Munos.
Philippe Mabille
(Crédits : Dado Ruvic)


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Le Bitcoin n'a jamais valu aussi cher !

La première des crypto-monnaies revient de loin. Fin 2022, le bitcoin s'était effondré à la suite de plusieurs scandales financiers, à l'image de la faillite du courtier FTX, dont le fondateur croupit dans une prison fédérale pour fraude, association de malfaiteurs et blanchiment.

Une renaissance spectaculaire et en grande partie spéculative, car la valeur du bitcoin ne repose sur rien de tangible

On le compare souvent, à tort, à de « l'or numérique » car son comportement ressemble à celui du métal jaune qui, lui aussi, vole de records en records à près de 2200 dollars l'once. Le cours du bitcoin est dopé par la volonté des investisseurs de se prémunir contre l'inflation. Il suit donc de près celui de l'or comme alternative à des placements plus traditionnels moins risqués, comme les bons du Trésor américains.

Mais la vraie raison, c'est le coup de génie de quelques banquiers malins de Wall Street qui ont obtenu l'autorisation de coter des fonds de placements indexés sur le bitcoin, on appelle cela des ETF. Du coup, l'accès est beaucoup plus aisé même pour de petits épargnants. En transformant les crypto-monnaies en une classe d'actifs presque comme les autres, les autorités boursières américaines ont à la fois légitimé et démocratisé le bitcoin. La Bourse de Londres s'apprête à suivre l'exemple, la stratégie semblant juteuse.

Mais n'allons pas trop vite

  • Plusieurs rapports récents ont montré que le bitcoin et ses copies sont aussi « la monnaie du crime » et servent au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme.
  • L'impact environnemental du « minage », une technique qui permet de produire des bitcoins en faisant tourner des ordinateurs dans ce seul but, est catastrophique.
  • Et les banques centrales surveillent avec attention les risques des crypto monnaies pour la sécurité du système financier.

Dans ce contexte, avoir rendu le bitcoin aussi facilement accessible est assez étrange. Ce n'est d'ailleurs pas le cas en France, pour l'instant.

Reste que comme le nombre total de bitcoins qu'il est possible d'échanger a été limité à 21 millions par son mystérieux fondateur, "Satoshi Nakamoto", resté anonyme à ce jour, le cours de la monnaie numérique peut théoriquement continuer à monter. Certains analystes le voient dépasser les 100 000 voire les 200 000 dollars dans l'année à venir. 
Miracle ou mirage de la spéculation, les derniers à investir risquent bien de finir en dindons de cette farce.

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Philippe Mabille
Commentaires 2
à écrit le 13/03/2024 à 13:34
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Bonjour Pouvez-vous citer vos sources sur les rapports récents qui attestent que le BTC est la monnaie du crime ? En l'occurrence, les rapports récents les plus fiables, chainalysis par exemple, mentionnent tout le contraire et une proportion de m...

à écrit le 13/03/2024 à 9:59
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PS (ils osnt tendus à la modération sur mes commentaires, faut que je fasse attention quand ma marionnette fait des apparitions peut-être... bah non jamais ! ^^): Son succès vient de la prise en otage des monnaies d’États par les mégas riches et c'e...

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