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Mistral A.I. a provoqué un séisme en annonçant une levée de fonds record pour une startup française, 385 millions d'euros, auprès d'investisseurs français et américains. Au total, l'entreprise a levé 490 millions, ce qui peut sembler colossal, mais c'est à l'échelle de la compétition féroce qui se joue pour dominer l'intelligence artificielle générative.
Son jeune patron, Arthur Mensch, a 31 ans. C'est un polytechnicien passé chez Google qui s'est associé avec 2 autres Français, anciens de Facebook, entreprise qui a aussi un laboratoire très connu en IA. Ces trois trentenaires sont l'incarnation de la startup Nation que défend Emmanuel Macron depuis dix ans, ces jeunes dont il souhaitait qu'ils rêvent de devenir milliardaires, à l'image des stars de la Silicon Valley. Avec Mistral A.I., on peut dire que c'est Mistral gagnant, puisque l'entreprise qui ne compte que 22 salariés vaudrait déjà 2 milliards de dollars.
La technologie de l'intelligence artificielle nécessite une mise de fonds initiale très importante, pour acquérir la puissance informatique suffisante
Le concurrent allemand de Mistral, Aleph Alpha, dispose aussi de 500 millions. L'objectif, c'est d'être en mesure de concurrencer très vite OpenAI, dans lequel Microsoft a mis plus de 10 milliards pour développer depuis un an ChatGPT, que tout le monde connaît. Mais aussi Google, Meta, ou X (ex Twitter), qui ont des moyens presque illimités. À vrai dire, il manque au moins un ou deux zéros pour affronter les géants américains de la tech, qui sont prêts à investir des dizaines de milliards pour dominer le futur marché de l'intelligence artificielle.
Certains mettent les dangers de l'IA en avant, on peut se demander si on va trop vite
Les créateurs des modèles d'intelligence artificielle eux-mêmes s'en effraient. C'est la raison pour laquelle l'Union européenne vient d'adopter, vendredi, un règlement pour poser les limites de ces technologies.
Ce texte a cependant fait l'objet de nombreuses critiques de la part des startups qui craignent qu'en adoptant une telle réglementation, l'Europe ne freine l'innovation**. Hier à Toulouse, Emmanuel Macron a pris ce parti en réclamant « une évaluation régulière de cette réglementation ». C'est une critique qu'a aussi fait valoir le patron de Mistral AI qui réclame de pouvoir se battre à armes égales avec les GAFAM...
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