Hervé Marseille : « Le bloc central doit s’organiser »

ENTRETIEN - Le président du groupe Union centriste au Sénat plaide pour un rapprochement avec la majorité présidentielle en vue des européennes et même au-delà.
Hervé Marseille, président de l’UDI
Hervé Marseille, président de l’UDI (Crédits : © LTD / Stephane Le Tellec/ABACAPRESS.COM)

LA TRIBUNE DIMANCHE- L'UDI arrêtera en conseil national samedi sa stratégie pour les européennes de juin. Quelle sera votre position ?

HERVÉ MARSEILLE - Celle du rassemblement avec la majorité présidentielle, car elle est la plus proche des idées européennes que nous défendons. Dans le passé, nous avons conduit des listes de rassemblement avec des leaders centristes, comme Simone Veil, Valéry Giscard d'Estaing et Dominique Baudis, ou nous avons travaillé avec le MoDem, comme en 2014. La dernière fois, en 2019, nous avions fait le choix d'une liste indépendante UDI. Recommencer aurait été pour nous la solution la plus satisfaisante. Mais aujourd'hui, en raison du paysage politique, où le RN ne cesse de progresser, force est de constater que toutes celles et tous ceux qui défendent des idées proches sur la construction européenne doivent se rassembler. Chacun chez nous se souvient du discours de la Sorbonne d'Emmanuel Macron, et nul ne peut imaginer que nous sommes loin du MoDem et d'Édouard Philippe.

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Cela signifie que l'UDI rejoint la majorité ?

On parle des élections européennes. Mais nous partageons une inquiétude commune : l'amplification du vote en faveur de la droite nationale et le niveau de la gauche, égal à celui de la présidentielle. Cela va obliger le bloc central à s'organiser, c'est-à-dire tous ceux qui sont entre le RN et la gauche.

C'est un appel que vous lancez ?

Oui. Tous les modérés, tous ceux qui sont attachés à une certaine idée de la république doivent se rapprocher et s'organiser.

Les élections comme les sondages nous montrent que, si nous ne le faisons pas, nous pourrions connaître de vives déconvenues en 2027. Il est donc urgent de réfléchir d'ores et déjà aux élections municipales, sénatoriales et présidentielle qui vont se succéder dans un mouchoir de poche entre 2026 et 2027.

En 2022, l'UDI soutenait Valérie Pécresse. Vous avez donc pris vos distances avec Les Républicains ?

C'est l'inverse. Les Républicains ont abandonné la ligne du rassemblement de la droite et du centre. En 2022, ils ont désigné leur candidate entre eux. En 2023, ils ont lancé les états généraux de la droite. Sur l'Europe, ils se sont éloignés de nos positions... Où finit cette ligne de droite autonome ? C'est toute la question...

Il est urgent de réfléchir aux élections municipales, sénatoriales et présidentielle

Au Sénat, les LR montrent déjà une vive hostilité au projet d'autonomie de la Corse. Comment se positionneront les centristes ?

Nous examinerons le texte sur lequel se sera d'abord exprimée l'Assemblée de Corse. Mais sur la Corse, comme sur la Nouvelle-Calédonie ou Mayotte, nous aurons une approche similaire, correspondant à nos convictions décentralisatrices : donner plus de pouvoir aux élus locaux.

Êtes-vous favorable au projet sur la fin de vie présenté lundi par le président ?

Comme sur l'IVG, chaque sénateur de l'Union centriste se prononcera selon sa conscience. Nous étions très attachés à la loi Claeys-Leonetti. Nous sommes très attachés au développement des centres de soins palliatifs sur tout le territoire. Pour le reste, j'observe que dans ce texte on ne parle ni d'euthanasie ni du suicide assisté. C'est essentiel.

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