Macron et le test du Doubs
Emmanuel Macron est revenu très satisfait de sa visite surprise dans le Doubs mardi à l'abri de tout micro et de toute caméra. Afin qu'aucun journaliste n'en soit informé, il avait exigé de son équipe la confidentialité absolue. Aucun ministre n'était ainsi au courant. Au lendemain de la crise paysanne, le chef de l'État tenait à avoir un échange sans filtre avec Arnaud Gaillot, le patron des Jeunes Agriculteurs, au sein de son exploitation de
140 hectares à Bouclans. Sur place, pendant trois heures et demie, il a discuté avec une demi-douzaine d'agriculteurs et d'agricultrices. À son retour au Palais, il a demandé à ses services de vérifier le nombre de préfets qui avaient enclenché des discussions avec les syndicats agricoles afin de concrétiser le « mois de simplification » que le gouvernement a proposé. Avant son arrivée à Bouclans, Emmanuel Macron avait fait une halte surprise dans un bar-tabac et discuté avec les clients. À l'avenir, l'Élysée veut privilégier ce type de discussion directe avec les Français. Le déplacement dans le Doubs a donc servi de test. Mais son format a aussi fait des dégâts. Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, a été très fâché d'apprendre après coup cette visite au leader des JA.
Fesneau et sa ministre bis
Marc Fesneau dispose dorénavant à ses côtés d'une ministre déléguée, Agnès Pannier-Runacher, chargée de la Planification écologique, des Enjeux énergétiques, mais aussi de l'Agroalimentaire. Le ministre de l'Agriculture, qui avait début janvier fait savoir à Emmanuel Macron et Gabriel Attal qu'il souhaitait être épaulé, veut innover. Il a décidé qu'ils n'auraient qu'un même cabinet et partageraient tous leurs conseillers. Les réunions de leurs équipes seront communes et tout sera partagé.
Borne prépare son retour
Yaël Braun-Pivet et Élisabeth Borne ont déjeuné ensemble lundi afin de préparer l'arrivée de cette dernière, élue de la sixième circonscription du Calvados, à l'Assemblée, la semaine prochaine. Si leurs relations avaient mal commencé (l'ex-Première ministre, en juillet 2022, avait soutenu l'adversaire de la députée des Yvelines pour le perchoir), elles s'entendent aujourd'hui bien. Pendant leur repas, elles se sont fait une remarque : lors des dîners de la majorité à l'Élysée, elles étaient les deux seules femmes ; désormais, Yaël Braun-Pivet va se retrouver bien seule.
Le mystère du chiot noir
La photo du Premier ministre montrant, en pleine séance de questions au gouvernement, l'image d'un chien à ses ministres a créé cette semaine un début de polémique. Gabriel Attal présentait, en réalité, son dernier coup de cœur : un chow-chow. Cet animal à quatre pattes et nouveau pensionnaire de l'hôtel Matignon a déjà
pris ses marques. Il gambade dans le parc et se soulage le long des arbres plantés par les prédécesseurs de son maître.
Bellamy et l'atrophie de LR
Tête de liste des LR aux européennes, François-Xavier Bellamy veut faire pièce à l'image de « parti de la lose » des Républicains. L'épreuve est difficile, tant rien n'était prêt lorsque le Versaillais a pu officialiser sa candidature. La différence par rapport à 2019 est flagrante. « Je ne réalisais pas à quel point nous n'étions plus un parti de gouvernement », a récemment soupiré l'eurodéputé en privé. Pour y remédier, il veut imposer un ou deux noms « originaux », dixit un proche, en haut de sa liste, plutôt issus de la société civile. À voir si Éric Ciotti lui donne cette marge de manœuvre.