28%. C'est le score que récolterait Gabriel Attal s'il était sur la ligne de départ pour les municipales à Paris, selon notre sondage exclusif Ipsos-La Tribune Dimanche. C'est moins bien que Rachida Dati, qui obtiendrait dans une configuration similaire 34%. La ministre de la Culture fait notamment bien mieux que le locataire de Matignon dans l'électorat LR : elle y rassemblerait un électeur sur deux, contre un sur quatre pour lui. Un autre indicateur démontre que la sarkozyste est, à deux ans du scrutin, une meilleure candidate que le chef du gouvernement. 46% des Parisiens préféreraient Rachida Dati à Anne Hidalgo (25%) comme maire de la capitale. Ils seraient 36% à préférer Gabriel Attal à l'édile PS actuelle (26%). « Gabriel Attal est Premier ministre. Il n'est pas perçu comme un candidat naturel, alors que Rachida Dati l'est », analyse Mathieu Gallard, directeur d'études chez Ipsos.
L'avantage d'être son propre patron
Cela fait des mois que le nom de Gabriel Attal figure sur la liste des possibles candidats macronistes à la mairie de Paris en 2026. Élu des Hauts-de-Seine, le conseiller municipal d'opposition de Vanves n'a lui-même jamais démenti un tel scénario. Au ministère des Comptes publics puis à celui de l'Éducation, il a régulièrement reçu des élus parisiens pour échanger avec eux, multipliant les questions sur la capitale. Le jeune trentenaire ambitieux a toujours vu un avantage à être maire de Paris : il deviendrait son propre patron.
Son accession à Matignon en janvier a-t-elle changé des choses ? Dans un premier temps, oui : Gabriel Attal n'a plus guère l'occasion de penser à autre chose qu'aux sujets qu'il doit affronter chaque jour. Dans un second temps, non : combien durera son bail à Matignon ? N'est-il pas réduit automatiquement par la majorité relative, l'automne usant des 49-3 qu'un Premier ministre, dans ces circonstances, doit immanquablement affronter ? Pourrait-il alors, dans ces conditions, avoir la tentation de l'Hôtel de Ville ? Très secret, Gabriel Attal a toujours considéré ne devoir répondre à une question que lorsque celle-ci se posait. Dans sa tête, en l'occurrence, ce ne serait pas avant la fin 2024. Il a également toujours pensé qu'afficher la moindre ambition ne pouvait que déplaire aux Français. « S'il est populaire, il jouera 2027, pas 2026 », pronostique un élu parisien.