Allemagne : l'industrie marque le pas en septembre

Commandes et productions industrielles ont reculé en septembre outre-Rhin, réduisant l'impact de la forte progression du mois d'août. La croissance allemande devrait rester modeste au troisième trimestre.
L'industrie allemande a consolidé en septembre

La croissance allemande pour le troisième trimestre sera connue, pour sa première estimation, dans une semaine, le 15 novembre. Mais les éléments publiés ce mardi 8 novembre laissent penser qu'elle pourrait s'affaiblir par rapport aux deux derniers trimestres où le PIB allemand avait progressé de 0,7 % et 0,4 % respectivement. Beaucoup d'espoirs résidaient en effet pour les trois mois allant de juillet à septembre, sur la production industrielle qui, en août avait connu une hausse mensuelle notable de 3,7 %. Mais le chiffre de septembre, publié ce matin, a corrigé cette progression à la baisse plus nettement qu'attendu. La production industrielle a ainsi reculé de 1,7 %. Au final, sur le trimestre, la croissance de la production industrielle ne dépasse pas 0,3 % en données corrigées et devrait donc apporter une contribution modeste à la croissance.

Baisse de l'excédent commercial

Comme dans le cas de la France où la production industrielle d'août était très forte, mais où son impact sur la croissance du troisième trimestre a été très faible et principalement centrée sur la reconstitution des stocks, les industriels allemands n'ont donc pas réellement bénéficié de ce mois d'août exceptionnel qui s'explique en grande partie par un mois de juillet attentiste en raison du résultat du référendum britannique sur le maintien dans l'UE. Il n'y a pas, en réalité de nette embellie industrielle en Allemagne où l'activité industrielle a plutôt tendance à ralentir.

Les chiffres du solde commercial de septembre, connus également ce mardi, sont venus confirmer cette situation. L'excédent commercial mensuel en données corrigées a reculé de 1,7 % sur un mois à 21,3 milliards d'euros après une progression de 9,4 % en août. Sur le trimestre, cette nouvelle baisse conduit à une nette contraction de l'excédent commercial de 29 milliards d'euros, soit une baisse de 4,4 %. Ceci devrait apporter une contribution négative à la croissance.

La consommation, clé de la croissance

La demande intérieure devrait donc encore dépendre de la consommation des ménages. Or, là aussi, les chiffres de septembre ne sont guère encourageants. En données réelles, les ventes au détail ont ainsi reculé de 1,4 % en septembre après une baisse de 0,3 % en août. Au final, sur le trimestre, on devrait avoir un recul de ces ventes au détail. La contribution de la consommation pourrait donc être plus faible.

Il est vrai que les prix à la consommation se sont nettement redressés en Allemagne, accélérant à 0,7 % sur un an en données nationales en septembre contre 0,3 % en juin. Ceci a dû conduire à une certaine consolidation de la consommation, alors que la tendance à l'épargne n'est pas freiné, au contraire, par les taux bas puisque les ménages semblent compenser la faible rémunération de leur épargne par l'augmentation de leurs capitaux épargnés. C'est du moins la tendance observée au deuxième trimestre où le taux d'épargne des ménages était de 9,4 % soit 0,1 point de base de plus qu'un an plus tôt et 0,8 point de plus qu'en 2013.

Rebond au quatrième trimestre ?

Au final, le troisième trimestre pourrait se situer, d'après le consensus calculé par Bloomberg, à 0,3 %, soit 0,1 point de plus que la France. Ceci induit un risque que la croissance de la zone euro se situe au même niveau au troisième qu'au deuxième trimestre, soit 0,3 %. C'est un niveau qui reste dans la ligne de ce que connaît la zone euro depuis sa sortie de récession voici trois ans. Peut-on espérer une amélioration à l'avenir ?

L'optimisme des chefs d'entreprise allemands, calculé par l'indice Ifo du climat des affaires, notamment, qui s'est amélioré au cours des deux derniers mois, tend à le faire penser. Les commandes à l'industrie pour septembre, publiées lundi, ont également déçu, avec un recul en septembre sur un mois de 0,6 %. Néanmoins, sur un an, la progression de 2,7 %, moins forte qu'attendu, est la plus forte depuis juin 2015. Ce chiffre peut laisser présager d'un rebond de la croissance allemand au quatrième trimestre. Mais l'activité industrielle allemande semble de moins en moins dépendre de la demande intérieure et de plus en plus de la demande extérieure et, pour tout dire, de celles des pays émergents. Les incertitudes demeurant sur la Chine et les effets encore incertains d'une éventuelle hausse des taux de la Fed sur les marchés émergents rendent tout pronostic impossible

Commentaires 5
à écrit le 09/11/2016 à 9:29
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"La consommation, clé de la croissance" CQFD

à écrit le 08/11/2016 à 17:26
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Depuis l' affaire Vokswagen qui laminé la réputation de la deutsche Qualität, les conséquences étaient globalement très prévisibles ...

le 08/11/2016 à 23:54
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mais que racontes tu malheureux? ce scandale et aussi celui de nos tas de ferraille qu est Renault Dacia Peugeot etc....tu pense vraiment qu'ils sont honnête eux? ...ils savent qu'ils n'ont pas les reins solide pour faire éclater un scandale chez no...

à écrit le 08/11/2016 à 17:23
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Quelle bonne nouvelle! Enfin l Allemagne va moins bien. Et maintenant? Maintenant ou tout se passe comme souhaite par la France, excedent en baisse, dependance de la consommation interieur, inflation plus forte et industrie plus faible, les journalis...

le 08/11/2016 à 21:33
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Romaric Godin fait partie d'un vaste complot antilibéral ; il nous prépare certainement à un retour en force du bolchévisme. Merci à Markus de nous avoir prévenus !

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