Allemagne : les exportations repartent enfin à la hausse, tirées par les voisins européens

Les exportations et les commandes industrielles allemandes ont augmenté en novembre, après quatre mois consécutif de recul. Une évolution qui s'explique notamment par une nette reprise des exportations vers les pays de l'Union européenne et de la zone euro. Une lueur d'espoir pour la première puissance européenne qui reste néanmoins embourbée dans la crise.
Cette augmentation des exportations allemandes en novembre met fin à quatre mois de recul de l'indicateur bien que, sur un an, il reste en baisse de -5%.
Cette augmentation des exportations allemandes en novembre met fin à quatre mois de recul de l'indicateur bien que, sur un an, il reste en baisse de -5%. (Crédits : Fabian Bimmer)

L'économie allemande a repris un peu de couleurs en novembre. Le pays a exporté pour 131,2 milliards d'euros, soit une hausse de +3,7% sur un mois, en données corrigées des variations saisonnières (CVS) a indiqué l'Office de statistique Destatis dans un communiqué ce lundi 8 janvier. C'est bien au-dessus des prévisions des économistes interrogés par l'agence Reuters, qui tablaient sur une hausse de +0,3%. Surtout, cette augmentation met fin à quatre mois de recul de l'indicateur bien que, sur un an, il reste en baisse de -5%.

Les importations ont quant à elles grimpé, de +1,9% par rapport à octobre, alors que les prévisions des économistes sollicités tablaient sur une hausse de 0,2%. Il en ressort néanmoins une balance commerciale en nette amélioration sur un mois, à 20,4 milliards d'euros, contre 17,8 milliards précédemment. C'est d'ailleurs mieux que ce que prévoyaient les analystes de la plateforme financière Factset qui tablaient sur une balance à 18 milliards d'euros.

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Les produits allemands se vendent mieux

Cette évolution s'explique notamment par une nette reprise des exportations vers les pays de l'UE. Elles ont en effet augmenté de +5,4% et de +5,3% pour ceux de la zone euro (les vingt pays à avoir adopté la monnaie unique), alors qu'en octobre, elles s'étaient fortement tassées (de respectivement -2,7% et -1,9%).

En plus de cette embellie sur le Vieux continent, le reste du monde a aussi acheté plus de produits allemands en novembre, avec une augmentation de +1,8% sur un mois. Le premier client du pays a été les États-Unis, malgré un recul de -1,4% sur un mois. Les exportations vers la Chine ont grimpé de +3,1%. Pékin demeure par ailleurs le premier fournisseur de l'industrie allemande, avec une hausse de +3,1% des marchandises importées sur un mois.

Les commandes passées à l'industrie allemande ont quant à elle connu une légère hausse de +0,3%, après plusieurs mois de recul, dont une baisse de -3,8% le mois précédent, selon des chiffres publiés par Destatis ce lundi.

L'économie allemande toujours à la peine

Dans un contexte de fortes difficultés pour l'Allemagne, ces chiffres se révèlent comme « une lueur d'espoir dans la pénombre de la conjoncture allemande », a commenté Jens Oliver Niklasch, analyste pour LBBW. Mais la prudence reste de mise.

« La faible augmentation des commandes à l'industrie montre que l'économie est encore loin de la reprise », estime de son côté Carsten Brzeski, pour ING.

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Le modèle économique allemand, qui repose justement sur une forte industrie exportatrice, souffre de multiples facteurs depuis plusieurs mois. Entre des prix de l'énergie trop élevés depuis la guerre en Ukraine, la fin des livraisons de gaz russe, les bouleversements géopolitiques ou encore la montée rapide des taux d'intérêt en zone euro qui pèsent sur le pouvoir d'achat, la première puissance européenne affiche une mine grise.

Si bien que 2023 devrait être une année de récession, selon le gouvernement, qui table sur une chute de -0,4% du produit intérieur brut (PIB) du pays. Un scénario qui fait consensus auprès du Fonds monétaire international (FMI) ou de l'institut économique IW, chacun misant sur une baisse de -0,5% du PIB. Mais la reprise devrait être au rendez-vous dès cette année 2024. Les avis divergent néanmoins sur son ampleur : IW estime que la croissance atteindra +0,5%, l'OCDE mise sur +0,6%, le FMI présage un rebond de +0,9% et le gouvernement voit encore plus grand avec +1,3%.

Reste que la faiblesse chronique de la croissance allemande ces dernières années a fait ressurgir le spectre de l'« homme malade de l'Europe » dans les médias, une expression remontant à la fin des années 1990 après le contrecoup de la réunification. Et cette contre-performance n'a d'ailleurs pas de conséquences seulement pour la première puissance européenne : elle déteint aussi sur la prévision de croissance de la zone euro. Le FMI l'estime ainsi à seulement +0,7% pour 2023.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 09/01/2024 à 17:35
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Bonjour, l'Allemagne exportent 50% de sa production en Europe... Donc tant que les européenne auront de quoi acheter, les affaires ne serons pas trops mauvais... Bien sûr, pour le reste. , beaucoup en chine et un peux au USA... Donc , ils est diff...

à écrit le 09/01/2024 à 8:46
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Le boulet allemand.

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