Brexit : des ministres clament haut et fort leurs doutes sur le plan de Theresa May

À moins de cinq mois de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, plusieurs ministres n'hésitent plus à exprimer leurs doutes quant au plan préféré de Theresa May concernant le Brexit, le qualifiant "d'inquiétant" et de "décevant" selon les médias britanniques. La convocation ce mois-ci d'un conseil européen extraordinaire pour finaliser un accord entre Londres et Bruxelles semble de moins en moins probable.
(Crédits : Darren Staples)

Bien que l'information ait été démentie par une source gouvernementale britannique citée par Reuters, nos confrères de The Independent maintiennent que Theresa May a décidé de ne pas réunir son gouvernement ce lundi pour approuver un texte sur le Brexit, après s'être heurtée à des résistances au sein même de son cabinet ainsi qu'à Bruxelles. Plusieurs ministres, dont le ministre de l'Intérieur Sajid Javid, ont jugé les propositions de la Première ministre comme "inquiétantes, préoccupantes et décevantes".

De plus, au moins quatre ministres britanniques favorables au maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne ont menacé de quitter le gouvernement, a rapporté le Sunday Times  le week-end dernier.

Le texte sur le Brexit ne devrait donc pas être prêt d'ici mardi, ce qui rend de moins en moins probable la tenue d'un conseil européen extraordinaire en novembre pour finaliser un accord sur le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne.

En désacord sur le Brexit, le frère de Boris Johnson claque la porte du ministère des Transports

Dans une tribune publiée dans le Telegraph, l'ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, champion des partisans du Brexit, accuse la Première ministre de préparer une "reddition totale" du Royaume-Uni. Il juge le gouvernement incapable de négocier un moyen de mettre fin unilatéralement au filet de sécurité ("backstop") exigé par l'UE pour empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord. Selon Boris Johnson, cette incapacité du gouvernement transformera le Royaume-Uni en "colonie" et en "État vassal" de l'UE.

Ces déclarations interviennent au lendemain de la démission du secrétaire d'État britannique aux Transports Jo Johnson, frère de Boris Johnson, qui a jugé les négociations menées par Theresa May sur le Brexit "délirantes".

"La Grande-Bretagne est au bord de sa plus grande crise depuis la Seconde Guerre mondiale (...) Étant donné que la réalité du Brexit se révèle beaucoup plus éloignée que ce qui a été promis, la mesure démocratique à prendre est de donner à la population le dernier mot", a-t-il encore estimé dans un communiqué.

Un nouveau référendum reste une option

Un nouveau référendum, c'est aussi ce que réclame Justine Greening, ancienne ministre de l'Éducation qui avait démissionné en janvier dernier. Sur la BBC, elle a préconisé que les électeurs britanniques aient le choix entre trois possibilités : rester dans l'UE, sortir de l'UE dans le cadre des règles générales de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou suivre le plan proposé par May pour quitter l'UE.

Selon elle, la Première ministre n'aura pas de majorité parlementaire pour faire approuver un éventuel accord avec l'Union européenne. Et pour cause : les dix députés du Parti unioniste démocrate (DUP), formation nord-irlandaise dont le soutien a permis à Theresa May de retrouver une majorité à la Chambres des communes, ont annoncé qu'ils n'approuveront pas le plan de sortie de l'Union européenne s'il est mis aux voix.

Le DUP est farouchement opposée à l'idée d'un "backstop", ou clause de sauvegarde, prônée par les Européens pour éviter l'instauration d'une frontière "dure" entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord.

(avec Reuters)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 12/11/2018 à 17:20
Signaler
Avec ce référendum, les anglais se sont tirée une flèche souillée dans le pied. La gangrène de la discorde est en train d'atteindre le gouvernement et le parlement. Dans deux ans, quand le poison de la zizanie aura fait effet, les anglais eux-mêm...

le 12/11/2018 à 19:23
Signaler
Alors! Laisser les partir avant qu'il ne gangrène l'UE de Bruxelles!

à écrit le 12/11/2018 à 15:05
Signaler
Sauynd le RU quitte l' Union européenne on voit arriver les investissements et les créations d' emplois, amazon,, gsk, nissan, facebook, google, land-rover, apple, ibm, jaguar, subway.. Quand la France reste dans l' UE, on constate...

à écrit le 12/11/2018 à 13:39
Signaler
"Un nouveau référendum, c'est aussi ce que réclame Justine Greening, ancienne ministre de l'Éducation qui avait démissionné en janvier dernier" En UE les anti-brexit sont écoutés et entendu partout, les pro-brexit eux montrés comem des dégénérés...

le 12/11/2018 à 15:23
Signaler
"Les pro-brexit montrés comme des dégénérés, raciste ou oligarques". D'où tenez vous cela ? En tout cas pas dans cet article !! Je ne lis dans cet article aucun jugement de valeur sur Brexiters et Remainer. Juste le fait que Mme May n'a pas trou...

le 12/11/2018 à 16:13
Signaler
"D'où tenez vous cela ? En tout cas pas dans cet article !! " IL serait judicieux que vous vous informiez des faits d'une actualité si vous voulez disserter dessus. "En tout cas pas dans cet article !! " EN effet mais, c'est la nouvelle n...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.