La BCE fait fi des turbulences bancaires et frappe fort sur les taux

La Banque centrale européenne a confirmé l'augmentation de ses taux d'intérêt de 0,5% ce jeudi, en début d'après-midi. En revanche, l'institution ne dit plus dans son communiqué qu'elle relèvera "sensiblement" les taux dans les mois à venir.
En dépit des turbulences bancaires de ces derniers jours, marquées par la faillite de SVB et les déboires de Credit Suisse, la Banque centrale européenne a annoncé le relèvement des taux d'intérêt de 50 points de base comme prévu.
En dépit des turbulences bancaires de ces derniers jours, marquées par la faillite de SVB et les déboires de Credit Suisse, la Banque centrale européenne a annoncé le relèvement des taux d'intérêt de 50 points de base comme prévu. (Crédits : WOLFGANG RATTAY)

[Article publié le 16.03 à 14h39 et mis à jour à 15h35]

La BCE ne renonce pas au resserrement de sa politique monétaire pour lutter contre l'inflation. En dépit des turbulences bancaires de ces derniers jours, marquées par la faillite de SVB et les déboires de Credit Suisse, la Banque centrale européenne a annoncé le relèvement des taux d'intérêt de 0,5%, comme prévu.

« Le Conseil des gouverneurs a décidé de relever les trois taux directeurs de la BCE de 50 points de base, confirme ainsi l'institution. « En conséquence, le taux d'intérêt des opérations principales de refinancement et les taux d'intérêt de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront respectivement portés à 3,50 %, 3,75 % et 3,00 %, avec effet au 22 mars 2023. »

« Le secteur bancaire de la zone euro est résilient »

En revanche, la Banque centrale européenne (BCE) a renoncé à son engagement de relever encore « sensiblement » ses taux dans les mois à venir. « Le secteur bancaire de la zone euro est résilient et dispose de positions de capital et de liquidités solides », assure la BCE, répondant ainsi aux craintes des marchés financiers après la faillite de SVB et les difficultés de Credit Suisse.

« Le niveau élevé d'incertitude renforce l'importance d'une approche fondée sur les données pour les décisions du Conseil des gouverneurs en matière de taux directeurs, qui seront déterminées par son évaluation des perspectives d'inflation à la lumière des données économiques et financières entrantes, de la dynamique de l'inflation sous-jacente et la force de transmission de la politique monétaire », indique la BCE dans son communiqué.

« Je pense qu'il n'y a pas de compromis (à faire) entre la stabilité des prix et la stabilité financière », déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE, lors d'une conférence de presse, estimant que la décision de l'institution d'augmenter à nouveau de 0,50 point de pourcentage ses taux directeur en « est la preuve ».

La zone euro devrait connaître une inflation moins élevée et une croissance plus forte que prévu en 2023, sur fond d'accalmie des prix de l'énergie et de « meilleure résistance de l'économie » face à « l'environnement international difficile », selon les nouvelles prévisions de la BCE également dévoilées jeudi.

L'inflation devrait atteindre 5,3% en 2023, contre 6,3% prévu fin décembre, puis 2,9% en 2024 et 2,1% en 2025. La zone euro devrait connaître une croissance de son PIB de 1,0% cette année, contre 0,5% prévu auparavant, avant 1,6% en 2024 et 2025.

« Nous ferons tout ce qu'il faut »

L'inflation demeure à un niveau élevée, notamment sous-jacente. La hausse des prix a reculé en février pour le quatrième mois d'affilée, à 8,5% en glissement annuel. Mais la courbe des prix, hors énergie et alimentation, a bondi au niveau record de 5,6%.

Lire aussiChristine Lagarde (BCE) prête à faire « tout ce qu'il faut » pour réduire l'inflation

« Nous allons restaurer la stabilité des prix et nous ferons tout ce qu'il faut », avait lancé Christine Lagarde la semaine dernière. L'expression fait écho à la même phrase prononcée par Mario Draghi en 2012. A l'époque, l'Italien, alors à la tête de la BCE, s'était engagé à faire tout ce qu'il faut (« whatever it takes », en anglais) pour sauver l'euro menacé par la crise des dettes souveraines. En ce mois de mars 2023, le contexte est différent. Ce n'est plus une crise de la dette, mais des prix qui agite la zone. Et la lutte contre l'inflation fait partie des obligations de la BCE dans ses statuts.

(Avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 17/03/2023 à 11:36
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les pbs de credit suisse n'ont rien a voir avec la BCE en particulier, donc c'est pas a elle de s'occuper de ce pb, c'est a la banque centrale suisse......maintenant j'espere qu'effectivement la bce ne decouvre pas ce qu'on apprend en cours de financ...

à écrit le 16/03/2023 à 18:30
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A quand une grève contre la hausse des taux?

le 16/03/2023 à 22:19
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A jamais, les banques centrales réparent le désordre qu'elles ont créé. Il était si aisé d'user de manière précise du quantitative easing pour en diriger les effets uniquement vers les investissements productifs ou créateurs d'emploi et par exemple d...

à écrit le 16/03/2023 à 17:51
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La BCE a raison. Elle ne doit pas baisser la garde (Lol)

à écrit le 16/03/2023 à 17:37
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de toute façon elle n'est plus credible il est temps de la virer

à écrit le 16/03/2023 à 16:25
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Le bruit (Kahneman, Sibony, Sundtein) a été soustrait de l'équation. C'est suffisamment rare pour le noter et s'en féliciter.

à écrit le 16/03/2023 à 15:43
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Tout va bien.!!!! LA BCE gère, comme le COVID , comme la politique , la corruption , comme le social, comme l'Energie, comme l'écologie , comme l'économie , comme l'industrie , comme la guerre en Ukraine, comme les traités, comme les droits de l...

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