Bourse : Credit Suisse rebondit très fortement après avoir obtenu le soutien de la banque centrale suisse

Dans les premiers échanges ce jeudi, le titre de la banque Credit Suisse s'envolait de 30,82%, à 2,22 francs suisses. Les investisseurs semblent être rassurés par les annonces de la Banque nationale suisse et de l'institution zurichoise destinées à améliorer la confiance des marchés. La veille, l'action de Credit Suisse avait atteint un point bas historique à 1,55 francs. Le gouvernement fédéral suisse doit tenir une réunion d'urgence dans la journée.
(Crédits : ARND WIEGMANN)

La banque Credit Suisse est-elle tirée d'affaire ? Ce jeudi matin, les investisseurs sur les marchés financiers semblent plutôt rassurés, en attendant une réunion spéciale du gouvernement suisse sur le dossier Credit Suisse dans la journée. L'action crde la banque rebondit très fortement à l'ouverture, gagnant 30,82% à 2,22 francs suisses dans les premiers échanges.

Même son de cloche pour les Bourses européennes. À 8h10 GMT, la Bourse de Paris se redressait de 1,49%, celle de Francfort de 1,52% et celle Londres de 1,40%, après leur chute de plus de 3% la veille.

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Mercredi, l'action du groupe a essuyé la pire séance de son histoire suite à un mouvement de panique sur le titre, après des déclarations de son premier actionnaire, la Banque nationale saoudienne. Ammar al-Khudairy a déclaré que sa banque ne comptait « absolument pas » investir davantage dans le Credit Suisse, insistant que le frein était essentiellement réglementaire. Un franchissement de seuil au-delà de 10% impliquerait d'obtenir l'aval de la Finma, l'autorité de surveillance des marchés en Suisse.

Bien qu'il se soit dit très satisfait du projet de restructuration de Credit Suisse, ses propos ont déclenché un mouvement de panique sur le titre dans un marché très inquiet des risques de contagion après la faillite de la banque américaine SVB.

Credit Suisse va renforcer ses liquidités

Les investisseurs semblent être rassurés par les annonces de la Banque nationale suisse et de l'institution zurichoise destinées à améliorer la confiance des marchés. Credit Suisse, qui fait partie du club très restreint des banques dont on juge qu'elles jouent un rôle tellement important qu'on ne peut pas leur laisser faire faillite, a annoncé en pleine nuit en Europe qu'elle allait faire appel à la banque centrale suisse.

Elle pourrait ainsi emprunter jusqu'à 50 milliards de francs suisses, soit 50,7 milliards d'euros, afin de « renforcer de manière préventive » ses liquidités. Elle va également procéder à une série d'opérations de rachat de dette pour environ 3 milliards de francs suisses.

« Aucun risque de contagion directe »

Plus tôt dans la soirée de mercredi, et après une journée d'un étonnant silence, la Banque centrale suisse et le gendarme des marchés financiers suisses (Finma) ont assuré que les finances de la banque étaient solides et répondaient aux stricts critères de la réglementation bancaire.

La banque centrale s'était alors dite prête à laisser Credit Suisse accéder à des liquidités « en cas de besoin ». Les deux régulateurs ont aussi estimé « qu'il n'existe aucun risque de contagion directe entre les problèmes auxquels sont confrontés certains établissements bancaires aux États-Unis et le marché financier suisse ».

Une banque déjà fragilisée

La banque centrale et la Finma ont souligné que les banques suisses sont soumises à des « exigences strictes en matière de fonds propres et de liquidités »", estimant que Credit Suisse « satisfait » ces exigences. Elles sont plus élevées pour des banques comme Credit Suisse dans la mesure où il s'agit d'une banque dite d'importance « systémique ».

« Après la volatilité extrême du cours de l'action hier, les autorités suisses ont offert leur soutien. C'est un signal fort et important, a réagi Andreas Venditti, analyste chez Vontobel dans un commentaire de marché. Nous espérons que ces mesures vont calmer les marchés et arrêter la spirale négative ».

L'action a perdu plus de 87% de sa valeur depuis la faillite en mars 2021 de la société financière britannique Greensill qui avait marqué le début d'une série de scandales qui ont fragilisé la banque.

(Avec AFP)

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