Italie : le gouvernement M5S-Ligue anti-immigration et eurosceptique a été investi

Le gouvernement de coalition formé par le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême-droite) a été investi vendredi après-midi, après trois mois d'incertitude politique, avec un programme de lutte contre l'immigration et de contestation des règles budgétaires européennes.
Le vendredi 1er juin, Luigi Di Maio nouveau ministre du Travail et de l'Industrie, sourit à son nouveau collègue de l'Intérieur, Matteo Salvini (à droite) au palais Quirinal.
Le vendredi 1er juin, Luigi Di Maio nouveau ministre du Travail et de l'Industrie, sourit à son nouveau collègue de l'Intérieur, Matteo Salvini (à droite) au palais Quirinal. (Crédits : Reuters)

Peu après 16h00 (14h00 GMT), le nouveau président du Conseil, Giuseppe Conte, un juriste de 53 ans proche du M5S mais novice en politique, et ses ministres ont prêté serment au palais du Quirinal devant le président de la République Sergio Mattarella.

Le gouvernement devrait obtenir sans problème la confiance des deux chambres du Parlement la semaine prochaine, les deux partis y disposant de la majorité.

Malgré de nombreux points d'interrogation, cette sortie de l'impasse politique, après les multiples rebondissements qui ont suivi les élections législatives du 4 mars, a soulagé les marchés en éloignant la perspective d'élections anticipées.

Paradoxalement, après la cérémonie au Quirinal, des hommes politiques qui réclamaient il y a quelques jours encore la destitution de Mattarella seront présents à une réception donnée en début de soirée dans les jardins du Quirinal pour la Fête de la République, en souvenir du référendum qui a aboli la monarchie en 1946.

"Les populistes au gouvernement", titre vendredi le quotidien de centre gauche La Repubblica, qui s'inquiète des vues très à droite de plusieurs ministres, notamment sur les rapports avec l'Union européenne et sur l'immigration.

Des postes clés pour Di Maio et Salvini

Après avoir renoncé une première fois dimanche, les chefs des deux partis, Luigi di Maio (M5S) et Matteo Salvini (Ligue) ont réussi jeudi à relancer leur alliance après s'être mis d'accord sur un ministre de l'Economie susceptible d'être accepté par le président de la République.

Ce dernier avait mis son veto le week-end dernier au choix de l'eurosceptique Paolo Savona, 81 ans, que les deux partis avaient présenté comme ministre de l'Economie. L'octogénaire avait indiqué avoir un plan pour abandonner l'euro. Ce poste est finalement occupé par Giovanni Tria, un économiste peu connu.

Les chefs de la Ligue et du M5S ont obtenu des postes clés au gouvernement. Matteo Salvini est ministre de l'Intérieur, tandis que Luigi Di Maio  prend la tête d'un nouveau ministère renforcé combinant les portefeuilles de l'Industrie et du Travail. Salvini et Di Maio sont également tous deux vice-présidents du Conseil (tous deux en photo ci-dessous).

Luigi Di Maio, Matteo Salvini

Giovanni Tria, président de l'Ecole nationale d'administration italienne et professeur d'économie politique à l'université romaine de Tor Vergata, occupe donc le ministère de l'Economie, tandis qu'un ancien ministre des Affaires européennes, Enzo Moavero Milanesi, est ministre des Affaires étrangères.

Giovanni Tria a critiqué la gouvernance économique de l'UE mais, contrairement à Paolo Savona, il n'a pas préconisé de "plan B" pour sortir de l'euro.

Dans des articles récents, il a appelé à un changement dans les règles budgétaires de l'UE pour permettre aux investissements publics de soutenir la croissance. Comme beaucoup d'économistes, il a critiqué l'excédent persistant des comptes courants de l'Allemagne.

L'Italie, endettée à hauteur de plus de 130% de son produit intérieur brut (PIB), est le pays le plus endetté de la zone euro après la Grèce. Elle est souvent décrite comme "trop importante pour faire faillite".

(Avec Reuters)

Commentaires 16
à écrit le 04/06/2018 à 20:40
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Voila ce qui arrive antis immigrés en Italie a force de donne de la tolérance c est l invitions au profits dû biens sociale Bravo à l'Italie 👍

à écrit le 04/06/2018 à 9:10
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Beaucoup d'européens vont placer beaucoup d'espoir sur ce gouvernement afin de réanimer l'europe en mort cérébrale financière, mais j'ai bien peur que cette dernière soit dorénavant trop puissante pour que l'on puisse remettre en cause sa dictature. ...

à écrit le 03/06/2018 à 19:01
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Bonne chance pour ce nouveau gouvernement.

à écrit le 03/06/2018 à 11:20
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Personnellement je pense que l’échec de l'UE et de l'Euro sera du à l'axe franco-allemand. Les accords et traités ont toujours étés préparés par l'axe dans des réunion préalables, les autres pays ont suivi et signé. Ces accords sont en passe de faire...

à écrit le 03/06/2018 à 11:17
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l'Italie est un partenaire économique trop important pour l'Allemagne pour que celle ci la laisse tomber . c'est donc Mme Merkel qui va décider ; Macron peut aller à la plage ....à Brégançon .

à écrit le 02/06/2018 à 17:36
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On va un peu se marrer pendant quelques temps: c'est le principal. Il faudra lire les journaux Italiens Cordialement

à écrit le 02/06/2018 à 13:39
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La tribune pourrait parler du programme du nouveau gouvernement et de son impact sur la France. L'explusion de 500 000 migrants et les 5 milliards de subventions aux migrants que Salvini veut couper vont avoir des répercussions sur la France. Princip...

à écrit le 02/06/2018 à 10:46
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Il y a un plan dépensier du programme de coalition qui cumule à la fois le programme social du M5S et le programme d’allégement de la fiscalité de la Ligue pour relancer l’économie. Ce programme n’est guère applicable dans la zone euro car le surcroi...

le 03/06/2018 à 9:49
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La sortie de l'Euro est possible mais pas pour l'Italie, la dette doit être remboursée en euro, jusqu'à preuve les Italiens ont leurs économies en euros. Donc si la lire revient, si elle baisse dés le départ, c'est la catastrophe assurée sauf si évid...

le 03/06/2018 à 14:57
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« Johnmckagan »: 98 % des titres italiens sont concernés par la lex monetae. Voir l’étude citée, plus particulièrement les pages 17 à 21. Mais il est vrai qu’il y aura sans doute des contentieux juridiques d’investisseurs étrangers après une éventue...

à écrit le 02/06/2018 à 10:19
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Bonne ou mauvaise chose pour l'Italie et l'Europe ? Je n'en sais rien, contrairement à nombre "d'experts" autoproclamés. Mais il serait enfin plus que temps que Bruxelles en particulier prenne en compte les désirs des peuples de ne pas être que soumi...

à écrit le 02/06/2018 à 9:53
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Après la Grande Bretagne, Après la destition de Raroy en Espagne l'Italie et l'Espagne peuvent sereinement organiser leur sortie de bruxelles ; La France est mûre aussi pour mettre fin aux gabegies de bruxelles. la BCE deviendra une coqui...

à écrit le 02/06/2018 à 6:36
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bon, ils veulent rester dans l'euro pour ne pas eclater en vol, tout en ne respectant plus aucune regle, et en faisant donc financer ca par les partenaires....... tiens, ca me rappelle la grece y a pas si longtemps......... sachant que les italiens...

à écrit le 01/06/2018 à 19:16
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Si l'on veut renverser la table , il n'y a que cette façon , le reste c'est du bla bla bla . L'alliance des gauches où des droites c'est le rituel servi depuis des décennies et voyez où nous en sommes .

le 02/06/2018 à 20:15
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La on a surtout l'Alliance d'un parti qui voulait l'indépendance du nord de l'Italie et d'un parti fondé par un comique.Autant garder la table comme elle est.

à écrit le 01/06/2018 à 18:40
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oui mais c’est quand même une impasse , car tous les engagements signés par les gouvernements précédents sont valables , comment vont ils négocier d’autres aménagements financiers , peut être dans les durées? La crise migratoire est du ressort de l’O...

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