Malgré un rebond de ses commandes sur un mois, l'industrie allemande toujours à la peine

Si les commandes industrielles ont progressé de 9% par rapport à juillet, elles restent en baisse sur l'année (-4,2%). Seul pays de l'Union européenne à connaître une récession, l'Allemagne subit toujours les conséquences de prix de l'énergie élevés, de la hausse des taux d'intérêt et de la faiblesse de l'économie chinoise.
Les commandes industrielles affichent une « baisse significative de 6,2% » sur deux mois, note le ministère allemand de l'Économie.
Les commandes industrielles affichent une « baisse significative de 6,2% » sur deux mois, note le ministère allemand de l'Économie. (Crédits : LISI NIESNER)

C'est un signal positif pour la première industrie européenne qui a vu ses commandes progresser de 9% sur un mois, après un recul corrigé à 11,3% en juillet, selon les chiffres publiés ce vendredi 6 octobre par l'institut des statistiques Destatis. Une bonne surprise sur un mois puisque les analystes sondés par Factset tablaient, de leur côté, sur un rebond plus timide de 1,5% sur un mois en août.

Mais qui ne saurait masquer les difficultés que connaît l'industrie allemande. Ainsi, sur un an, les commandes ont chuté de 4,2% le mois dernier, note Destatis, tandis que sur les deux derniers mois, elles affichent une « baisse significative de 6,2% », selon un communiqué séparé du ministère allemand de l'Économie.

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Forte hausse de l'électronique mais baisse de l'automobile

Dans le détail, en août, la production de métaux (-2,0%) et l'automobile (-0,7%)  ont vu leurs carnets de commandes reculer sur un mois. Après sept mois consécutifs de hausse, le marché automobile allemand connaît d'ailleurs son premier coup de frein de l'année avec une baisse de 0,1% du nombre d'immatriculations en septembre, sur un an, selon l'Agence fédérale pour l'automobile (KBA).

En revanche, les secteurs des équipements informatiques et optiques (+37,9%), du matériel électrique (+8,7%) et des produits pharmaceutiques (+4,0%) ont été les plus dynamiques.

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Une économie plombée par les prix de l'énergie et la Chine

L'industrie allemande est particulièrement exposée aux prix élevés dans l'énergie, à la hausse des taux d'intérêt provoquant une baisse de la demande, et à la faiblesse d'importants partenaires économiques mondiaux, en particulier la Chine. L'ancienne locomotive de l'UE devrait être le seul grand pays industriel à connaître une récession en 2023, selon le FMI, qui publiera mardi prochain une nouvelle prévision de croissance pour l'année, après celle de -0,3% au printemps, et avant celle du gouvernement allemand mercredi. Fin septembre, les principaux instituts de conjoncture allemands ont pronostiqué une baisse de 0,6% du produit intérieur brut (PIB) allemand cette année.

Les temps sont durs mais les derniers indicateurs de confiance suggèrent cependant que l'industrie allemande « pourrait avoir atteint son point bas au troisième trimestre », selon le ministère, qui s'attend à un « reprise progressive (...) au tournant de l'année 2023-2024 ».

À plus long terme, l'Allemagne devrait même retrouver une bonne forme. Sur 2022-2030, les prévisions des cabinets de conseil Roland Berger voient la production allemande d'automobiles croître de 5,2 %, un rythme nettement supérieur à la moyenne européenne prévue, de 1,6 %. Elle sera principalement dominée par Tesla qui devrait représenter 65 % de la production allemande additionnelle en 2030 par rapport à 2022.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 07/10/2023 à 9:05
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Comme quoi le modèle allemand qui lui sert de chef de l'europe était bel et bien une gigantesque imposture, une énième chimère de plus qu'ils se racontaient à eux-mêmes.

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