Allemagne : premier coup de frein de l'année sur le marché automobile

Après sept mois de hausse, le marché automobile allemand connaît son premier trou d'air de l'année en ce mois de septembre. Le pays reste malgré tout solide sur ce secteur, qui représente 10% de son PIB.
Au total, 224.502 voitures ont été immatriculées dans le pays, soit une baisse de 0,1% par rapport à septembre 2022.
Au total, 224.502 voitures ont été immatriculées dans le pays, soit une baisse de 0,1% par rapport à septembre 2022. (Crédits : POOL New)

Après sept mois consécutifs de hausse, le marché automobile allemand connaît son premier coup de frein de l'année. Selon des chiffres publiés ce jeudi 5 octobre par l'Agence fédérale pour l'automobile (KBA), les immatriculations ont stagné en septembre sur un an. Au total, 224.502 voitures ont été immatriculées dans le pays, soit une baisse de 0,1% par rapport à septembre 2022.

Après que l'industrie automobile, pilier de l'économie allemande, était dans une dynamique de rattrapage des années noires liées à la pandémie et aux pénuries de composants, le cocktail de hausse du prix des matériaux et de baisse du pouvoir d'achat liée à l'inflation est train d'interrompre cet élan. Les immatriculations restent encore de 8% inférieures à leur niveau de septembre 2019, avant la crise sanitaire, selon les données.

En septembre, le marché a été uniquement tiré par les commandes de véhicules commerciaux, qui ont augmenté de 5,7% sur un an, représentant 67% du marché, tandis que les immatriculations privées ont chuté de 10,3%, a précisé le KBA. Mais le marché des flottes d'entreprises s'essouffle aussi, puisqu'il avait enregistré une hausse totale de 51% en août. Une situation due à la fin des subventions du gouvernement allemand pour les acquéreurs commerciaux de véhicules électriques depuis le 1er septembre. Les clients avaient anticipé la fin des aides et acheté des voitures électriques cet été, provoquant alors une envolée des ventes.

« Après le boom vient le marasme », commente le cabinet EY, alors que les ventes de voitures électriques ont enregistré leur plus forte baisse sur un mois en près de sept ans. Après 87.000 voitures électriques immatriculées en août, il n'y en a eu que 32.000 en septembre. Leur part de marché, de 32% en août, a chuté à seulement 14% en septembre. En outre, cette chute pourrait s'aggraver à partir de janvier prochain, alors que la subvention de l'Etat pour les acheteurs privés doit également diminuer, de 4.500 à 3.000 euros.

Une bonne dynamique interrompue

Cette légère baisse tranche avec l'excellente dynamique du marché automobile de l'Allemagne, qui représente 10% de son PIB. Sur les six premiers mois de 2023, près de 1,4 million de voitures neuves ont ainsi été immatriculées dans la première économie européenne, ce qui représente une hausse de presque 12,8% sur un an. Soit 1.396.870 voitures neuves immatriculées, avait indiqué début juillet l'Agence fédérale pour l'automobile (KBA).

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Pour autant, les ventes de véhicules du pays sont 24% inférieures aux six premiers mois de 2019, avant la crise sanitaire, selon une note de la fédération du secteur VDA. Du côté de la production automobile, celle-ci reste 10% inférieure à il y a quatre ans.

Une industrie automobile qui reste solide

Au mois d'août, les chiffres de la production industrielle du pays ont baissé de 1,5% sur un mois, plombée par la chute de biens d'équipement de 3,9% ainsi que celle de l'automobile de 3,5%. L'industrie automobile demeure malgré tout solide. Avec 24 usines d'assemblage de voitures, l'Allemagne se place loin sur le podium industriel devant ses concurrents européens que sont le Royaume-Uni avec 19 usines, et la France qui n'en possède que 12.

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L'Allemagne représente 23% de la production européenne de voitures, contre seulement 9% pour la France, bien qu'elle ait perdu 5 points entre 2015 et 2019. Les chiffres de ce mois-ci sont pourtant loin d'effrayer les experts du secteur, estimant qu'il s'agit plutôt d'un effet conjoncturel.

(Avec AFP)

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