Moins de croissance, plus d'inflation : Bruxelles revoit ses prévisions pour 2022 dans la zone euro

La Commission européenne prévoit une croissance de 4% du PIB pour la zone euro en 2022, contre 4,3% estimée jusqu'ici. Une révision à la baisse liée à l'impact du Covid-19, des prix élevés de l'énergie et des perturbations continues sur l'offre. Bruxelles a également relevé sa prévision d'inflation à 3,5%.
Pour 2023, la Commission européenne se montre néanmoins plus optimiste que précédemment et relève sa prévision de croissance de 2,4% à 2,7%.
Pour 2023, la Commission européenne se montre néanmoins plus optimiste que précédemment et relève sa prévision de croissance de 2,4% à 2,7%. (Crédits : FRANCOIS LENOIR)

La croissance sera moins forte que prévu dans la zone euro. Alors qu'elle tablait jusque-là sur une hausse de 4,3% du produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro en 2022, la Commission européenne a révisé sa prévision à la baisse, à +4%. Pour 2023, Bruxelles se montre néanmoins plus optimiste que précédemment et relève sa prévision de croissance de 2,4% à 2,7% pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

« De multiples facteurs défavorables ont jeté un froid sur l'économie européenne cet hiver : la propagation rapide du variant Omicron, une nouvelle hausse de l'inflation due à la flambée des prix de l'énergie et des perturbations persistantes de la chaîne d'approvisionnement », a déclaré le commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni. Et d'ajouter : « Ces éléments devant s'estomper progressivement, nous prévoyons une reprise de la croissance dès le printemps ».

Pour les principales économies du bloc monétaire, Bruxelles a abaissé ses prévisions de croissance pour cette année. Le PIB est attendu en hausse à 3,6% pour le France, contre 3,8% auparavant, à 3,6% également pour l'Allemagne, contre 4,6%, et à 4,1% pour l'Italie contre 4,3%.

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Une inflation à 3,5% ?

En parallèle, l'inflation devrait atteindre 3,5% cette année d'après la Commission, un chiffre bien plus élevé que sa précédente estimation (2,2%) et que l'objectif de 2% de la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière estime depuis mi-décembre que l'inflation devrait ressortir à 3,2% en 2022 pour l'ensemble de la zone euro.

Après le niveau historiquement élevé atteint pour l'indice des prix à la consommation en janvier, la BCE amorce un virage plus restrictif et a commencé à préparer les marchés à la levée de ses mesures de soutien non-conventionnelles. Certains membres de l'institution se sont dits favorables à une hausse des taux dès cette année. Mais la Commission prévoit que l'inflation ralentira en 2023 pour atteindre 1,7%, de sorte qu'une éventuelle hausse des taux interviendrait au moment où la croissance des prix décélère.

« Les pressions sur les prix devraient rester fortes jusqu'à l'été, après quoi l'inflation devrait diminuer à mesure que la croissance des prix de l'énergie se modère et que les goulets d'étranglement de l'offre s'atténuent. Toutefois, l'incertitude et les risques restent élevés », a déclaré Paolo Gentiloni.

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Incertitudes liées au Covid-19 et aux tensions géopolitiques

La Commission a précisé que les risques pesant sur les perspectives de croissance étaient équilibrés car d'un côté la vague de contaminations par le Covid-19 pourrait avoir un impact plus durable et entraîner de nouvelles perturbations mais de l'autre, la consommation des ménages pourrait croître davantage et les investissements générer une activité plus soutenue.

Bruxelles ajoute en outre que les risques qui pèsent sur les perspectives de croissance et d'inflation sont aggravés par les tensions géopolitiques en Europe, faisant référence à la crise ukrainienne.

Ce réajustement des prévisions de croissance intervient 10 jours après l'annonce des résultats records de l'année 2021 dans la zone euro. Avec +5,2% du PIB, jamais la croissance n'avait été aussi élevée depuis le début de la série statistique en 1996. La performance du bloc a été tirée par la France, avec un PIB en hausse de 7%, et l'Italie (+6,5%), respectivement deuxième et troisième économie européenne après avoir été parmi les pays les plus affectés en 2020.

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(Avec Reuters)

Commentaires 2
à écrit le 11/02/2022 à 2:25
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Le deni de realite en europe est siderant. Toutes les banques centrales relevent leurs taux sauf christine qui dit que tout va bien. Vous etes sur le Titanic.

à écrit le 10/02/2022 à 13:17
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"et des perturbations " C'est joliment résumé bravo ! ^^

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