
La crise énergétique n'en finit plus de raviver l'intérêt pour le nucléaire. La Suède veut bâtir de nouveaux réacteurs nucléaires pour répondre à la demande croissante d'électricité du pays. C'est un tournant que vient d'annoncer l'une des responsables de la nouvelle coalition gouvernementale qui arrive au pouvoir ce vendredi après les élections législatives de septembre.
Intérêt croissant du nucléaire en Scandinavie et dans le monde
« De nouveaux réacteurs nucléaires seront construits », a assuré la cheffe du Kristdemocrats le parti chrétien-démocrate Ebba Busch au moment de la présentation du nouveau gouvernement de droite - où sera présent l'extrême droite au Parlement pour la première fois - alors que son voisin finlandais inaugurait jeudi son premier réacteur EPR après près de vingt de construction.
Sous le gouvernement des Sociaux-Démocrates au pouvoir pendant huit ans, la Suède avait entamé un recul de la production électro-nucléaire. Six de ses douze centrales ont été fermées. Aujourd'hui, le nucléaire fournit un tiers de la production d'électricité locale.
Au-delà de la Scandinavie, le nucléaire civil connaît un regain d'intérêt marqué avant même que n'éclate la crise énergétique des hydrocarbures. La transition écologique, qui va de paire avec une électrification accrue de l'économie, rend nécessaire des sources d'électricité fiables, pilotables et peu carbonées. Trois critères essentiels auxquels répond le nucléaire civil; Ces atouts ont poussé Emmanuel Macron à ordonner la construction de six nouveaux réacteurs EPR, et de plus petits réacteurs SMR, à l'horizon 2035 dans le cadre de la stratégie énergétique de la France.
Une des solutions face au réchauffement climatique
De nombreux pays optent pour une relance, ou au minimum une prolongation de l'usage des centrales existantes, alors que les années post-Fukushima, après la catastrophe de 2011, avaient détérioré la réputation de l'atome, jusqu'à inciter des pays comme l'Allemagne à sortir du nucléaire. L'Agence internationale de l'énergie atomique, l'AIEA rattachée à l'ONU, milite pour le développement du nucléaire civil dans la perspective de réduire le réchauffement climatique.
« L'énergie nucléaire fait partie de la solution au réchauffement. Ce n'est pas la panacée, elle peut ne pas être pour tout le monde, mais elle fournit déjà plus de 25% de l'énergie propre. Sans elle, on n'y arrivera pas », explique son directeurs Rafael Grossi, qui a perçu le changement de regard sur le nucléaire lors de la COP 26 à Glasgow en novembre 2021, avant même le déclenchement de la guerre en Ukraine et ses conséquences énergétiques. « La COP 26 est peut-être la première où l'énergie nucléaire a (eu) une chaise à la table, où elle a été considérée et a pu échanger sans le fardeau idéologique qui existait avant », se félicite-t-il. Même le Japon a fait le choix de relance son nucléaire civil.
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